Chapitre 49

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Ça y est, les paysages me redeviennent familier, nous approchons de la maison. Après des heures à supporter la playlist atroce de mon frère, nous arrivons enfin chez nous. Ma mère enfin Sylvia se trouve devant le garage pour nous attendre. Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler après tout ce que j'ai appris. Tout s'est tellement enchaîné vite. Je dois absolument avoir une conversation avec elle. Nous descendons tous de la voiture et déchargeons les valises. Nous nous disons brièvement au revoir avant que Harry les ramène chez eux. On a décidé de les inviter à un barbecue d'adieux demain midi car nous partons le soir même. Je monte ma valise dans ma chambre et m'affale sur mon lit. Il m'avait tant manqué ! Rien n'a vraiment changé, comme figé dans le temps. A m'entendre on dirait que je suis partir des années. Je suis sûrement bizarre mais ma chambre c'est ma tanière. Étant très casanière, je passe le plus clair de mon temps ici alors ça me fait quelques choses de devoir la quitter. Je vois des cartons et des bacs posés dans l'entrée. Ma mère me les a sûrement monté pour que je commence à faire mes cartons. La simple idée que je vais devoir tout quitter me fou le morale en l'air. Je vais devoir aller habiter chez la personne que je déteste, super. Je me lève donc pour commencer à ranger en mettant de la musique. C'est phénoménal tout ce qu'on entasse en dix-sept ans d'existence tout de même. Ma mère toque à ma porte:

« Tu as besoin de quelques choses ? Me demande-t-elle avec une petite voix.

Je me tourne vers elle et l'examine avec insistance. C'est vrai qu'on ne se ressemble pas toutes les deux.

-Tu ne comptes pas parler du tout de ce que je sais ? Tu vas faire comme si tout était normal longtemps ? Questionnais-je agacée de son comportement.

Elle reste un long moment silencieuse avant de s'asseoir sur mon lit et débuter son récit.

-Tu sais lorsqu'on nous a donné la mission de veiller sur vous, vous étiez si petits. On vous a tout de suite aimés et chéris de tout notre cœur. Et sur les ordres de vos parents, on ne vous a jamais parlé de tout ça. La vérité c'est que d'une part ça m'arrangeait bien, comme ça je gardais tout votre amour pour moi. Je sais que c'est égoïste et que je ne suis pas ta mère biologique mais je t'ai élevé et aimé comme ma propre fille. J'espère qu'un jour tu pourras me pardonner.

Ses yeux brillent et se remplissent de larmes. Je la serre dans mes bras avant de moi-même verser quelques larmes.

-Je ne t'en veux pas maman. Tout ce que vous avez fait papa et toi c'était pour notre bien. Mais ça ne te gênerait pas de me parler quand même de mes parents biologiques ? J'en ai besoin.

-Lou et Philippe étaient de bonnes personnes qui ne méritaient pas ça. Lou était la générosité incarnée et Philippe la gentillesse. Tu sais, t'es son portait craché ma chérie. Tu as ses yeux ainsi que son visage. Elle serait tellement fière de la personne que tu es devenue.

Ses mots me touchent en plein cœur et me le rechausse par la même occasion. Ça me fait tellement de bien d'entendre ça. Je voudrais qu'elle m'en parle pendant des heures. Je veux savoir comment ils étaient, leur physique et leur caractère, en fait je absolument tout savoir.

-Et on sait exactement ce qui leur est arrivé ?

-Ils ont été pris en otage et assassinés car ils ne voulaient pas parler. Tes parents se sont sacrifiés pour le bien de leur pays. C'était vraiment des gens bons.

Je suis triste de ce qu'elle m'apprend mais pas anéantie. C'est peut-être méchant mais finalement je ne les connaissais pas. Ces personnes sont des inconnus pour moi et je n'en ai aucun souvenir. D'ailleurs ça me fait penser à une question.

-Tu n'aurais pas une photo pour que je puisse les voir ?

Elle réfléchie quelques instants avant d'hocher positivement la tête et se lève pour aller sûrement la chercher. Elle revient quelques temps après avec dans ses mains une petite boîte.

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