Le chemin du retour se fait dans le silence le plus total. Le boss nous a fait préparé une voiture pour mes amis et moi. Il y a de ça quelques minutes, nous avons pris la décision de déménager et changer d'identités. Après pour ce qui est du choix, tout dépend le point de vue parce que finalement on n'a pas tant décidé que ça. Je suis assise à côté de mon frère et le regarde pour voir s'il est aussi perdu que moi et c'est le cas. Je le connais par cœur et le fait que ce soit mon jumeau, je ressens sa tristesse. Il va devoir quitter Kay alors même qu'ils viennent de se mettre en couple. Tandis que moi, je vais quitter ma meilleure amie et mes autres amis. Pour quoi ? Une dernière année de lycée aux côtés de Matteo et tout ça pour échapper à ceux qui veulent notre peau. Cette journée a tellement été rempli en révélations que je n'ai même pas réfléchie à tout ce que ça engendrait dans ma vie. Je réalise enfin que mes vrais parents sont morts et que je ne pourrai jamais les connaître. Je ne pourrai jamais savoir comment ils étaient, si je leur ressemblais. Ça me déchire le cœur, je crois qu'au fond j'aurais préféré ne jamais savoir la vérité, comme ils le souhaitaient. Les personnes qui m'ont élevé m'ont inculqués des valeurs et des principes et même si mon père n'était pas toujours facile avec moi je comprends à présent que c'était pour me forger un mental de toute épreuve. Il voulait que je puisse affronter chaque chose qui puisse m'arriver. Même si j'ai beaucoup souffert étant enfant, je ne peux que le remercier maintenant car c'est grâce à lui que aujourd'hui j'ai tenu. C'est grâce à leur éducation que je ne me suis pas écroulée et que je vais remonter la pente. Je ne les remercierai jamais pour ça. Une larme roule sur ma joue et je l'essuie d'un revers de manche rapidement. Elle ne nous a peut-être pas porté pendant neuf mois mais elle restera à jamais ma mère. Celle qui m'a vu marcher, grandir, rire, sourire et pleurer. J'ai toujours pu compter sur elle et ça me brise le cœur de la quitter. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Je ne sais pas si j'aurais l'occasion de la revoir une fois que je vivrai chez Matteo. J'ai appris qu'il habitait à Paris. Suis-je vraiment prête pour une grande ville ? De toute façon la question ne se pose pas, je dois y aller. Pour ma sécurité et mon bien je me répète. Mon frère m'attrape la main et la serre fort. Je le regarde et je vois dans ses yeux que comme moi il ne sait plus rien. Ses certitudes ont été ébranlées, ses doutes amplifiés et à présent nous ne sommes plus sûr de rien. Les personnes qui étaient censés être nos piliers, nous ont menti toute notre vie. En qui pouvons-nous avoir confiance maintenant ? Sans que je puisse répondre à cette question, la voiture nous dépose devant la villa. Lorsque je sors du véhicule, les derniers rayons de soleil me tapent plein fouet au visage. Les vacances touchent à leur fin ici, nous partons demain soir. Ça m'attriste parce que l'été touche à sa fin. Nous sommes déjà fin août et dans quelques jours je gagnerai la capital aux côtés de celui que je déteste plus que jamais. Nous décidons de rentrer et de profiter à fond de la piscine avant de se préparer pour sortir. C'est notre dernière soirée en Espagne et je compte bien en profiter un maximum. Je pique une petite tête dans la piscine accompagnés de mes amis. Tout le monde se pousse à l'eau et le temps de quelques instants, j'oublie tout et profite de ce que la vie m'a donné: des amis formidables. Même Harry est de la partie, tout le monde lui a pardonné sauf mon frère qui demeure encore un peu sceptique. Après plus d'une heure à nous amuser comme des dingues, nous sortons tous afin de nous sécher et de filer nous préparer. Kay et moi montons nous préparer dans notre chambre et je lui saute dans les bras:
« Avec tout ça je ne t'ai même pas félicité ! Vous formez un très joli couple.
Ma meilleure amie est ravie de ce compliment et me serre fort. Je sens qu'elle commence à pleurer.
-Ah non Kay pas maintenant. On aura tout le temps pour ça à mon départ mais ce soir je veux qu'on profite encore de nos vacances. Dis-je en lui séchant ses larmes. Allez fais-toi belle parce que ce soir on sort ! Criais-je ravie.»
J'ouvre ma valise et en sors ma plus belle robe. Elle est noir et extrêmement moulante, tout ce que j'aime. Je pars à la douche puis l'enfile. Sous la douche je ne peux pas m'empêcher de regarder mes bleus. Je décide donc que je mettrai une veste afin de les cacher. Je me prépare et opte pour un maquillage assez chargée. Je boucle mes longs cheveux blonds et roses. D'ailleurs, je commence à en avoir marre de cette couleur. En rentrant je m'occupe de vous ! Je m'exclame en parlant à mes cheveux. Il est 20h et nous sommes tous prêts. On décide d'aller manger un bout dans un restaurant avant de regagner la boîte. Je prends une grosse paella qui j'espère va bien me tenir parce que ce soir je compte boire pas mal. Il faut absolument que je me change les idées et que je pense à autres choses. Après un exquis repas qui s'est passé dans le rire permanent, nous gagnons la boîte la plus proche. Une fois à l'intérieur, nous nous dispersons un peu tous. Les couples restent ensembles et comme je ne compte pas adresser la parole à Harry, je vais danser sur la piste. Ça fait un bien fou de ne penser à rien. Un bien fou d'être anesthésié de toute douleur pendant quelques heures. Je danse pendant plusieurs minutes sans avoir vraiment la notion du temps. Au bout d'un moment je commence à avoir chaud et me décide à prendre une bouteille de notre carré et de monter sur le toit. Je suis tellement bourrée que je ne me rends pas compte de ce que je fais. Me voilà en train de marcher sur le rebord entre la terre ferme et le vide complet. Je m'amuse pendant plusieurs minutes à jouer avec la mort avant que la porte s'ouvre à la volée avec Matteo qui apparaît.
« Tiens la nounou est arrivé ! M'exclamais-je sarcastique.
Il ne répond pas à mon pic et se contente de s'approcher vers moi. Je continue de marcher sur ce mur a des centaines de mètres du sol.
-Arrêtes tes conneries Alexa, allez redescends de là. M'ordonne-t-il calmement mais fermement.
-Oh enfin où est passé ton côté joueur ? Il y a de ça quelques semaines dans les toilettes, t'étais pas aussi coincé. Rigolais-je amèrement.
C'est vrai quoi, lorsque nous nous sommes embrassés pour le jeu de la bouteille, là il voulait bien jouer par contre.
-Ça n'a rien à voir. Je fais juste la différence entre le jeu et le suicide c'est tout. Me répond il vexé de ma remarque.
-Ça fait pas de mal des fois de comprendre qu'on n'est rien face l'immensité de l'univers. Si je venais à sauter ce soir, ce ne serait une perte pour personne. T'es là ce soir juste parce que c'est ton job de me surveiller.
Je raconte n'importe quoi tant l'alcool nuit à mes capacité à réfléchir et dire des choses censées.
-Te protéger. Me reprend il. Mais t'as tout faux tu sais. Si je suis là ce n'est pas uniquement pour ça. La dernière fois qu'on s'est embrassés, je t'ai repoussé parce que tu ne connaissais pas toute la vérité mais maintenant que c'est fait, je peux te dire que t'es une fille formidable et que je m'en voudrais toute ma putain de vie si je ne te dis pas que j'ai besoin de toi. Tu vas venir habiter chez moi mais je ne veux pas que ce soit en tant que simple coloc. Je veux que tu sois ma petite-amie. Je veux que tu saches que je serai toujours là pour toi, que je te protégerai contre tous ceux qui oseront te faire du mal. Je veux que tu saches que tu pourras toujours compter sur moi. Je ne veux plus jamais que tu sois seule, je veux que tu sois avec moi.
Ces belles paroles me font l'effet d'un électrochoc. J'ai décuvé en un instant et je me rends compte qu'il est en train de me proposer de sortir avec lui. Il se rapproche de moi et me tend la main. Je la regarde pendant plusieurs secondes avant de descendre de moi-même.
-C'est dommage mais moi j'ai pas besoin de toi. Je te l'ai dit, je te hais. Tu m'as menti pendant des semaines sur tes intentions envers moi. J'aurais plus jamais confiance en toi.
Toujours ma bouteille à la main je la lui tends.
-Tiens t'en auras plus besoin que moi. »
Il l'attrape et commence à boire au goulot. Matteo et moi c'est fini enfin ça n'a jamais vraiment commencé mais bon. Je redoute vraiment cette cohabitation avec lui. Je redescends sur la piste et vais rejoindre mes amis dans le carré. Nous buvons, buvons, buvons jusqu'au petit matin. Ça y est, nous pouvons dire que les vacances sont terminées pour de bon. C'est le retour à la réalité pour tout le monde et il fait très mal.
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Holidays with you
Teen FictionTout le monde rêve de vacances avec ses amis dans une grande villa, faire des fêtes, rigoler et s'amuser tout l'été. Ça devait se passer ainsi seulement les apparences sont souvent trompeuses, entre les mensonges, les trahisons et les secrets, les v...