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- Sigrid, je peux te parler ?

- oui Pap's.

Je m'assis devant lui dans son bureau. Il enleva ses lunettes et les posa.

- tu as une amie qui s'appelle Zéphyr n'est ce pas ?

- ouip.

- bien, il se trouve que sa mère est ma patronne.

La conversation dans la cantine avec Zéphyr me revint en tête.

- ah oui, elle me l'avait dit.

- bon j'ai pas grand chose à te dire. Mais apparemment ma patronne aime bien votre amitié à toutes les deux. Et tu sais aussi que si je me fais virer on devra déménager une autre fois donc...

- t'inquiète pas ! J'adore Zéphyr, on restera amie.

- ah ouf je suis rassuré. Enfin ! Ne va pas croire que je t'oblige. Tu peux être amie avec qui tu veux.

J'appouvais de la tête. J'avais dis quelques mensonges mais pas tant que ça. J'aimais vraiment bien Zéphyr.

- d'ailleurs tu as d'autres amis ?

- pas vraiment. Mince je dois partir Zéphyr m'attend sûrement.

Je sortis en trombe de la maison. En effet elle était déjà sur le chemin.

- bah dis donc t'en a mis du temps pour venir ! Tu t'es pas réveillé ou quoi ?

- j'avais pas vu l'heure désolé.

Elle rit puis son attention se porta sur une fille à notre gauche.

- tu t'es trouvée une nouvelle amie Zéphyr ?

Une rousse apparut devant nous. C'était elle Meredith.

- olala mais t'es toute petite toi !

Je fis la moue. On me le disait tout le temps.

- boa... Pas grave. Moi c'est Meredith ! Je suis amie avec Zéphyr.

Elles se font pas la guerre toutes les deux ? Ou alors j'avais raté un épisode.

- sauf quand il s'agit de l'autre aveugle évidement, dit Zéphyr, hein ma connasse préférée ?!

- evidement ! Bon je vous laisse je suis en voiture moi.

Elle s'éloigna avec un sourire aux lèvres.

- je te jure Sigrid. Que c'est moi qui vais gagner le pari.

~~~

Sans faire de bruits, je m'approchai de Orlan. Il avait son casque sur les oreilles donc techniquement il devait pas savoir que j'étais là. Hihi j'allais lui faire peur. Je m'assis pas trop loin de lui. Il enleva son casque et commençait à marquer des trucs sur sa feuille.

- salut !

Il sursauta. Puis il rougit et sourit en même temps.

- sérieusement ?

- je t'ai fais peur hein ?! Hihi !

Il soupira.

- baka.

- je suis pas Baka ! Tu es méchant.

J'eclatai de rire. J'étais si peu crédible.

- oh attends je voulais tester un truc tout à l'heure ! Mets toi debout !

- est ce il y a une possibilité de mort ? Parce que avec toi j'ai pas confiance.

Je lui pris la main et il se leva.

- non non t'inquiètes bouge pas.

Je me mis à côté de lui et regarda notre taille. Oh nan ça y est j'étais morte de rire. Il était juste un tout petit peu plus petit que moi, genre de 1 centimètre à peine.

- pourquoi tu rigole ?

- t'es plus petit que moi !

Ses joues devinrent rouge.

- de pas beaucoup mais je suis quand même plus grande hihi. Je suis contente.

- olala, ça va je suis pas si petit que ça.

Il se rassit et je fis de même à côté de lui.

- t'habitait ou avant ?

- à Paris ! Avec ma sœur ! Mais elle est restée là bas pour travailler.

- elle travaille dans quoi ?

- elle est prof de français dans un petit collège. Elle est restée là bas.

Il remonta ses lunettes sur son nez.

- et pourquoi tu as déménagé ?

- mon père à changé de travail. Du coup il a fallu que l'on vienne ici.

- d'accord. Bah j'espère que tu n'es pas trop triste.

- non ça va ! C'est cool finalement ici. Je pensais pas comme ça, mais il y a des gens sympa.

- comme ?

Je voulais le tester pour voir ce qu'il pensait vraiment. Alors je commençais rapidement.

- bah toi déjà. Même si tu parle presque pas (je ris). Et aussi Zéphyr ou Meredith même si elle je ne lui ai parlé qu'une fois.

Son sourire s'evanouit mais il hocha la tête.

- ah oui d'accord. Elles doivent être sympa c'est vrai.

Le plus dingue c'était qu'il arrivait presque à ne pas montrer sa déception. Je savais très bien qu'il aurait aimé que je les déteste, mais il n'avait rien dans sa voix qui le disait.

- enfin, elles sont sympa avec moi. Parce que sinon... Enfin je préfère ne pas m'en mêler.

- tu as raison, c'est mieux pour toi !

Mais pas pour lui pensai-je. Comment pouvait il être aussi calme avec ce qu'elles lui faisaient subir ? Cela m'etonnait beaucoup. En fait je m'attendais complètement à une autre réaction. Qu'il soit en colère ou qu'il me dise de ne pas trainer avec elles.

- et toi ? Tu pense quoi d'elles ?

- j'ai pas envie de leurs en vouloir tu sais...

Je le regardai essayant de percer ses pensées, mais je ne voyais rien. Au moins il y avait un point positif : Orlan s'ouvrait à moi.

AveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant