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Je me sentais entièrement libre maintenant. J'étais persuadée qu'Orlan allait beaucoup mieux sans moi. J'étais obstinée à ne plus jamais le voir de ma vie. C'étais forcément la meilleur décision que je pouvais prendre . Je ne voyais pas ce qui pourrait être mieux que cela.

Je trainais dans ma chambre en m'ennuyant. Je ne savais pas quoi faire, je pourrais regarder une 72ème fois la saison un de Tokyo Ghoul mais je n'en avais même pas envie. Je regardais mes livres, aucun ne me donnait envie. J'avais même pas faim. Je me mis en position Sushi dans mon lit puis soupirai. C'était dingue ça ! Je n'allais pas dormir alors que j'étais en vacances. Il n'était que deux heures du matin.

Tic Tac Tic Tac. Je me levai et désactiva mon réveil. Il faisait trop de bruit. Puis je me rassis et restai là, à penser dans le vide comme une débile. Je levai la tête, un bruit m'avait alerté. Et si il y avait un criminel qui me kidnappait et qui m'arracherait à ma famille pour me faire dessiner dans un style asiatique, des dessins sur des pots en terre cuite pour nourrir les Espagnols ? On était sûr de rien.

Mais je ne vis que Syria qui venais d'ouvrir la porte de ma chambre sans bruits... Pff j'étais décue. Cela aurait rajouté un peu de piment dans ma vie de dessiner dans un style Asiatique des dessins sur des pots en terre cuite pour nourrir les Espagnols... Une seconde... Syria elle est pas censé être à l'autre bout de la France ?

- Fais pas de bruit, dit-elle d'une voix menaçante.

J'étais trop fatiguée pour réflechir. Alors je me levai en voyant qu'elle me faisait signe de la suivre. On alla dehors et elle me fit entrer dans sa voiture. Je baillais.

- On va à Disney-Land ?

- Je t'emmène voir Orlan vu que tu as trop de fierté pour te déplacer de toi même.

- Ah d'accord... ATTENDS QUOI ?! Mais je veux - retourner le voir moi !!!

Je me mise à paniquer et j'essayai d'ouvrir la porte de la voiture mais elle était fermée. En plus Syria venait de démarrer.

- T'as pas le choix. Il va trop mal pour que tu puisse te permettre de l'oublier.

- Comment ça il va mal ?! Déjà il a Zéphyr et Akihiko ! Et puis...

- Tu as toujours pas compris l'évidence toi. Et puis excuse moi, mais cela ne te gênerait pas de répondre à mes appels de temps en temps ?! Ca fait deux mois !

- C'était justement pour éviter la scène qui est en train de se dérouler que je ne t'ai pas répondue ! Je ne veux pas retourner là-bas !

- T'as pas le droit de fuir comme ça ! Tu es juste... Horrible. Tu t'en rend compte au moins ?!

Elle m'énervait. Elle voulait que je sois horrible ? Bon très bien.

- Je t'ai dis que je ne voulais pas le revoir. Ramène moi à la maison.

- Tu rêve, je prend plein de risque là. Et par ta faute je dois encore mentir aux parents.

- Tu leurs a même pas dis ?! Bon ok, je vais les appeler.

- Tu as pris ton téléphone ?

Je me figeai. J'étais en pyjama, je n'avais absolument rien. Comment j'allais faire ?!

- Mais je...

- J'ai des affaires pour toi chez moi.

Je me tue et essayai de calmer les larmes qui commençaient à monter. Je ne voulais pas revoir Orlan. Je venais de me rendre compte que tout allait bien, alors pourquoi est-ce que Syria voulait tout gâcher ?

- Orlan va très bien, murmurai-je, je ne vois pas pourquoi tu fais ça.

Syria poussa un soupir excédé.

- Est-ce que tu as vu Orlan ces derniers temps ?! T'en sais rien ! Je te signale que je le vois tout les jours ! Moi je sais !

- Oh vas-y dis moi ce qu'il ne va pas. Il rit un peu trop à force de s'amuser avec ses nouveaux amis c'est ça ?

- arrête ! Tu lui manque ! Il ne parle presque plus à Zéphyr ! Et Akihiko et lui se sont disputés ! Il pleure souvent maintenant !

- Oh pauvre petit chou !

Je n'avais même pas envie de comprendre ce que me disais Syria, j'en avais rien à faire. Je savais très bien qu'Orlan allait bien. C'était obligé.

- Sigrid ! Bon, écoute ça. Il vient presque plus aux cours de Français et une fois il a fait un malaise.

- Pourquoi.. ?

Là, cela m'intéressait car je savais que Syria ne pouvait pas inventer cela, ni mentir.

- On est sœur et on à la même voix. Il arrive même plus à me parler car je lui fais penser à toi.

- C'est ridicule.

- Pas du tout. Cela montre seulement à quel point tu lui manque. Et d'ailleurs je suis sûre qu'il te manque aussi.

- N'importe quoi.

Syria soupira et dit doucement :

- Tu étais plus gentille quand tu étais amie avec lui. Et tu étais plus douce aussi, et plus heureuse. En tout cas il est toujours plus gentil que Mélody.

- Critique pas Mélody.

- Si tu redevenais amie avec Orlan, je suis sûre que tout irait bien.

Je me tournai vers la vitre de la voiture dans le reniement totale.

- Je sais pas si tu te rend compte à quel point il tien à toi Sigrid. Je me souviens que à chaque fois que tu rentrais du parc, t'étais plus qu'heureuse. Et lui aussi cela lui faisait plaisir.

Je me mis à écouter Syria sans parler. Je me sentais de plus en plus mal.

- Au début, il venait tout le temps me demander des nouvelles de toi. Mais je ne pouvais rien lui dire car je n'en avais pas non plus. Puis après il est devenu étrange et je l'ai entendu se disputer avec Akihiko un jour. Akihiko lui disait d'arrêter de parler de toi et il lui a demander de t'oublier. Depuis Orlan et Akihiko ne se parlent plus. Maintenant Orlan est tout le temps avec Zéphyr, mais ils ne se parlent jamais. Et malgré la gentillesse de Zéphyr, Orlan recommence à se faire embêter.

J'écoutais de plus en plus attentivement.

- Puis les vacances ont commencé et j'ai appris qu'Orlan allait tout les jours au parc tout seul. Je lui ai parlé et il m'a dit qu'il voulait juste te reparler. C'est tout ce qu'il veut ! Tu peux au moins faire ça pour lui !

Je ne me comprenais même pas. Pourquoi j'étais obstinée à croire que tout allait bien alors que pas du tout ?

- Et toi est-ce que Orlan te manque ?

Je me rappelai de la photo de petit Orlan, est-ce que sincèrement il me manquait ? Est-ce que je pouvais vraiment envisager de vivre le reste de ma vie sans Orlan ? Et est-ce que je ne me mentais pas à moi-même depuis le début ?

Je commençais à me connaître. Me mentir, m'assurer que tout va bien pour que tout le monde souffre sauf moi. Cela me ressemblait fortement.

AveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant