Je regardai la neige tomber et je faisais des petits dessins dans la neige. On pouvait pas dire que j'allais mal, on pouvais pas dire que j'allais bien. Disons entre les deux. Pour la deuxième j'avais trouvé Orlan endormi, je lui avais mis son bonnet sur sa tête car la neige recommençait à tomber.Je me demandai pourquoi il avait l'air si fatigué ? Est ce qu'il dormait bien ? Personnellement depuis que mon père est parti j'ai du mal et je fais des cauchemars. C'est peut être pareil pour lui. Un sentiment bizarre m'envahissait, je savait plus comment je me sentais. Cela lui arrivait à lui aussi de se sentir aussi étrange que moi ?
J'avais envie de pleurer. Lui ne le faisait jamais. Il n'a pas besoin de pleurer pour être heureux comme il me l'avait si bien dit. Je regardai le livre que j'avais commencé a lire pour lui. Il m'avait été vraiment très reconnaissant, je l'avais rarement vu aussi heureux. Comme quoi il suffit de peu.
Comment va se passer ces trois semaines ? On va habiter ensembles pendant trois semaines comme des frères et sœurs. Je vais surement apprendre des choses sur lui et inversement. Ça va être si bizarre.
Je sais qu'il sera là pour me consoler. Mais j'en avais assez que cela ne marche que dans un sens. L'inverse est aussi valable ! Et si l'occasion se présente je lui prouverais aussi ! C'est pas parce que lui ne pleure jamais et a l'air tout le temps fort, qu'il n'était pas fragile.
Rien que la lumière du jour pouvait abîmer ses yeux. Physiquement il était vraiment faible. Et moralement tout le monde à une limite, lui aussi. Je pensais à ses coup de blues à cause du collège, si j'avais du courage j'en parlerais au monde entier et je ferais bouger les choses. Dans cet idéal il ne souffrirait plus.
Mais c'était impossible, pour le moment du moins. Tant que mes parents resteront lâches je ne pouvais rien faire. Même Syria le savait, si je faisais quoi que ce soit on déménagera.
Pourquoi je pense à ça ? Pourquoi j'arrive plus à penser à des choses joyeuses ? Je crois que Orlan déteint sur moi (faux).
- salut, dis-je doucement.
J'étais pas d'humeur à lui crier dessus ou quoi. J'aimerai bien lui parler de ses parents aujourd'hui.
- Oh mince...
- t'inquiète pas tu t'es pas endormi longtemps.
- excuse moi Sigrid.
Je m'approchai de lui et m'assis à côté. Je posai ma tête sur son épaule comme je le faisais parfois. Tranquillement je lançais la conversation, aujourd'hui je voulais en savoir plus.
- pourquoi tu ne me parle jamais de tes parents ?
Bon ok, j'ai dis plus haut que je lance "tranquillement" la situation mais... Voilà quoi. Et cela aurait pu être pire ! Exemple : "comment sont morts tes parents ?"
- bah, je sais pas. J'en parle pas beaucoup de base donc...
Il se tue. Je le regardai, il n'avait pas l'air plus étrange que dans nos conversations habituelles. C'était bon signe.
- tu veux bien m'en dire plus maintenant ?
Nerveusement, il tortilla une mèche de cheveux entre ses doigts. Il mit quelques secondes avant de répondre.
- d'accord. Mais pose moi des questions, c'est plus simple.
- ils étaient comment physiquement ?
- je crois que ma mère était rousse, avec des cheveux assez courts et des yeux marrons. Mon père me ressemblait il paraît. Il avait des cheveux noirs.
Orlan parlait comme s'il n'était sur de rien. Après tout il n'était sur de rien, il a surement du oublié des choses à force d'être dans le noir.
- Et ils étaient gentils ?
- oui !
Ça au moins il en était sur.
- et ta tante ?
- quoi ma tante ?
- elle est gentille ? Tu l'aimes bien ?
- bah oui.
- vous vous parlez pas trop pourtant...
- soit tu es ultra perspicace et tu as tout compris en un repas, soit tu as engagée Syria en tant que espionne.
J'eclatai de rire.
- tu me connais trop bien !
Je lui posai d'autres questions sur ses parents. Et il m'expliqua pleins de choses. Cela me faisait du bien de le voir parler comme cela. Parler de lui, et de ce qui le concerne. Car tout cela ce sont des sujets que nous évitons naturellement tout les deux. Au bout d'un moment je sentis que cela commençait à lui faire mal au cœur alors j'arretai là en prétendant devoir faire mes devoirs. Il semblait soulagé.
Je ne lui avais rien demandé au sujet de leurs mort, mais rien ne presse. Avec de la patiente je le saurai. Et puis moi même je n'étais pas prête à en savoir plus à ce propos.