Je me sentais mal. Depuis que Orlan m'avait tout raconté, tout s'était dégradé. On se parlait comme avant mais c'était différent. Il était distant et moi je n'osais pas insister. Je commençais à me poser une question : est ce que tout me dire n'avait pas été négatif pour lui... ? Avait-il honte ? Se sentait-il mal ? Impossible de le savoir à cause de son fichu sourire.- Sigrid ?
Je me tournais vers lui. En seulement quelques jours il s'était presque remis. Il était resté à l'hôpital mais maintenant il pouvait de nouveau marcher. Il n'avait plus qu'un plâtre au bras droit.
- oui qu'est ce qu'il y a ?
- j'ai oublié de te le dire mais ta mère et ma tante vont revenir ce weekend.
- ah bon ?! Mais pourquoi ?! Elle devaient arriver dans encore une semaine !
- je suis désolé. C'est à cause de mon accident. Sonia avait trop peur et elle voulait absolument rentrée.
- oh je comprends.
J'avais horriblement peur. J'avais peur de le perdre. Un sentiment de malaise s'enroulait autour de mon cœur, il me serrait, c'était désagréable. En effet je le sentais, des choses allaient changer. Nous allions sûrement moins nous voir. Sans compter la résolution que j'avais prise : parler à Zéphyr.
- mais c'est pas grave, ça sera comme avant.
Même lui, qui cachait toujours tout à la perfection habituellement, n'avait pas l'air sur de lui. Est ce que lui aussi pressentait ce que je pressentais ? Mais alors qu'allait-il se passer ?
Finalement je réussi à mettre des mots sur mon sentiment. C'est comme quelques jours avant la rentrée. Tu es si stressé de perdre ta liberté. Et bien là c'est pareil, mais la donne n'est pas la même. Ce n'est pas des vacances que je vais perdre mais quelqu'un. C'est 10 fois pire.
Non non non non non ! Mais qu'est ce que je dis ?!! Je ne vais pas perdre Orlan ! Tout est normal ! On continuera de se voir au parc... Non ce n'est pas assez. Je veux aussi lui parler pendant les cours. Je veux être une vraie amie pour lui ! Avant je me contentais de le divertir maintenant je veux l'aider ! Mais ça je me le suis déjà repété des milliers de fois.
Oui j'ai rien fais. Cette semaine j'ai parlé shopping, musique, cours et voyage avec Zéphyr. Mais je n'ai pas prononcé une seule fois le nom d'Orlan devant elle. D'ailleurs ce dernier s'assit devant moi mais son coude fit tomber à terre sa canne. Je me levai pour lui ramasser.
- tiens.
Je lui mis dans sa main et pendant une seconde nos deux mains étaient en contact. Cela ne fit que renforcer mon malaise. Tout cela allait-il vraiment se finir ? Pourquoi avais-je cette idée en tête ? Pourtant rien n'avait changé. Mais quelque chose m'empêchait de penser l'inverse.
- lundi, on ira au parc hein ?
Je posa ma main sur son épaule avec insistance. J'avais peur. Je savais qu'il le savait.
- bien sûr. Pourquoi cette question. C'est évident.
Pourquoi ai-je l'impression que lundi il ne sera pas au rendez vous ? Est-ce sa voix ? Ou autre chose ? Le même sentiment quand j'ai appris son accident. Oui j'avais peur de l'avoir déjà perdu en fait. Et si des le début c'était moi qui m'éloignais et pas lui ? Et si tout était de ma faute ?
Je le regardais, puis soudainement je me levais et marchait précipitamment vers ma chambre.
- Sigri-
J'avais claqué la porte et me mit dans mon lit. Je me sentais bizarre. C'était quoi ce sentiment ? J'étais plus triste maintenant, j'étais... Euh... Je sais pas décrire ça moi.
***
Je me réveilla en sursaut, je m'étais endormie à 17 heure. C'était pas normale. Trop dans les vapes pour remarquer mon mal de tête, je regardai l'heure : 21 heure 28. Bon ça allait il était pas trop tard.
Je me sentais aussi mal physiquement que mentalement. Les pensées se melangeaient dans ma tête. Je me sentais horriblement triste. Orlan, tout allait finir avec Orlan. Pourquoi ? Je sais pas.
Des larmes coulaient sur mes joues, j'avançais sans réfléchir. Il fallait simplement que j'aille le voir. Mon pouls s'accéléra, la tristesse et l'émotion m'envahit. J'ouvris la porte et les deux se tournèrent vers moi. Syria fronça les sourcils en me toisant comme si je sortais d'un hôpital psychiatrique.
- Orlan ! Je veux pas te perdre !
Les larmes affluèrent sur mes joues de plus en plus.
- T'as pas le droit de partir d'accord !? Tu dois rester avec moi ! Car j'ai besoin de toi !
Syria et lui s'écrient en même temps.
- quoi ?!
Je m'approchai de lui, décidée, et lui fit un câlin. Il était immobilisé trop surprit par tout ce qu'il se passait. Comme Syria d'ailleurs.
- je veux rester avec toi ! Et lundi tu iras au parc.
- Sigrid, ne nous en veux pas mais ce que tu dis est incompréhensible !, Dit Syria.
En essayant de parler distinctivement, je me décalai d'Orlan et m'exclamai comme si ma vie en dependait.
- je t'aime.