Cela faisait une semaine que rien ne bougeait. Mes parents n'arrêtaient pas de se disputer à mon propos mais je ne savais pas trop ce qu'ils prévoyaient. Un jour je rentrais du collège et... je vis qu'il y avait de l'agitation. Syria était appuyé dans l'entrée et soupira en me voyant.
- Je serais dehors.
Et elle se déroba sans rien di re de plus. Avec un mauvais pressentiments j'avançais dans le salon. J'eu un choc. Le canapé était couché au milieu du salon. La pièce était étrangement propre et beaucoup d'objets avaient disparus.
- Mais qu'est ce qu'il...
- Ah tu es là Sigrid. Dans les prochains jours tu fais tes cartons. On déménage.
- quoi ?! Attendez, comment ça on déménage ? Là, maintenant ?
Mon père me jeta un regard qui m'incitait à me taire. Puis ma mère reprit plus doucement.
- Tes profs ne sont pas bons. Syria nous a dit que c'était sûrement à cause de cela que tu avais eu d'aussi mauvais résultats. Alors toi, moi et ton père on s'en va. Tu dois suivre un bon enseignement.
- Mais c'est n'importe quoi ! On va pas déménager là comme ça ! Ca fais moins d'un an que nous sommes ici. On attend la fin de l'année scolaire au moins ?
- Non. Tu as ton brevet, tu as encore le temps de te rattraper si tu vas dans un bon collège. On s'en va dans trois semaines.
- Et Syria ?
- Elle s'est trouvé un petit appartement miraculeusement. Elle va rester ici.
J'avais du mal à respirer. La panique, la colère et la tristesse me dominait comme à chaque fois. Je sentais que je n'allais pas tarder à crier sur eux. Ce qui n'était pas la meilleure solution je vous l'accorde.
- Mais, vous pouvez pas me faire ça ! A part pour le brevet blanc j'ai toujours eu de très bons résultats ! J'ai toujours été premiere de ma classe ! Ce n'est pas une erreur qui doit vous faire paniquer !
Mon père s'approcha et respira calmement :
- C'est trop tard. Nous avons déjà tout régler cette semaine. Tu as trois semaines pour prévenir tes pathétiques amis.
L'image d'Orlan apparue dans mon esprit. Non, je ne pouvais pas lui faire ça. Pas maintenant. Que dirait-il si je déménageais comme ça ?
- Mes amis ne sont pas pathétiques !
- Zéphyr est une jeune fille insupportable. Je n'ai jamais aimé ce type d'enfant.
Là, il marquait un point. Mais ce n'était absolument pas à Zéphyr que je pensais. J'aurais du lui dire que je ne voulais pas déménager. Tout lui avouer. Lui dire qu'Orlan à besoin de moi. Les mots me brulaient les lèvres sans en sortir.
- Je ne parlais pas de Zéphyr... Orlan aussi est sympa.
- Orlan ? Tu ne le vois plus depuis qu'il est parti de chez nous. Te trouve pas de fausses excuses, Syria sait tout.
- Pourquoi... En quoi ce déménagement m'avancera. Comment vous avez pu avoir cette idée ?! Et d'ailleurs comment pouvez-vous penser que c'est une bonne idée ?!
- C'est Syria qui à eu l'idée. Et elle nous a dit aussi que peu de choses te retenaient ici. Elle n'a pas tord : à part Zéphyr je ne vois pas qui pourrait te manquer.
Il n'en fallu pas plus pour que je sorte en trombe de la maison, mon sac de cours toujours sur mon dos. A quelques rue je vis enfin ma sœur qui m'attendait d'un air désintéressé. Je couru vers elle.
- COMMENT T'AS PU LEUR METTRE CA EN TETE ?! J'ai aucune envie de déménager !
- Je sais.
- MAIS ALORS JE FAIS QUOI ?!
- Il est encore possible de les convaincre que rester ici. Mais pour cela il te faut un argument.
Je sentis les larmes me monter aux yeux. Je comprenais parfaitement ce qu'elle voulait : que je dise la vérité.
- Tu mens même à tes propres parents. J'en ai marre de devoir jouer le jeu moi aussi. Tant que tu n'auras rien dis à propos d'Orlan à maman et papa ne t'attend pas à avoir ce que tu veux. Je ne sais même pas si tu te rend compte à quel point tu es horrible.
- Je suis pas horrible !!! J'ai rien fais d'horrible !!!
- Tu sais Mélody ?
J'hochai la tête en pensant à ma meilleure amie qui habitait à Paris.
- Imagine qu'elle ne soit amie avec toi que lorsque vous êtes seules. Qu'elle cache votre amitié à ses parents. Que au collège elle agit comme si tu étais une inconnue.
Je serrais les dents et baissait la tête en reniflant. Je commençais à pleurer et ma colère était retombée.
- C'est exactement ce que tu fais à Orlan. En arrivant ici je trouvais ça marrant. Mais j'ai aussi entendue des choses. Orlan ne t'as peut-être pas tout dit lui aussi.
- Qu'est ce que tu veux dire ?
- Tu n'auras qu'à lui demander juste après lui avoir dit pour le déménagement.
Elle me planta là. Je restai immobile jusqu'à ce que mes yeux soient secs. Puis, n'ayant aucune envie de rentrer je me mis à marcher vers le parc. De toute façon Orlan était avec Akihiko à l'heure qu'il est. Ca fait des jours qu'il ne vient plus au parc.
...
Pourquoi le seul jour où je ne veux pas le voir... Il est là ? Je soupirai, je ne voulais surtout pas qu'il sache que je suis triste. Il allait me demander ce qu'il y avait et je ne voulais pas lui dire tout de suite, j'étais pas prête. Il entendit mes pas et il sourit.
- Sigrid ?
Je me mise à paniquer. Il allait entendre que j'étais pas bien dans ma voix. Qu'est ce que je devais faire ?
- Je veux être seule. Pars d'ici.
... Non c'était pas ça que j'aurais du faire. MAIS JE SUIS IDIOTE OU QUOI ?! Bref c'est trop tard de toute façon.
- Mais... J'avais un truc à te dire.
- Tu me le diras un autre jour. Vas-t-en.
- Mais cela serait nul de te le dire un autre jour.
- Et alors ?
- Ca va pas ? Tu peux me dire s'il y a quelque chose...
- JE VAIS TRES BIEN !
Il sursauta et recula vers la sortie. J'avais haussé la voix sur lui. Il semblait réellement déçu. Non, je ne pouvais pas être aussi méchante.
- Laisse-moi.
Apparemment si... Il soupira, vaincu et s'éloigna. Pourtant, il se retourna vivement.
- Joyeux anniversaire !, dit-il d'une voix pleine d'angoisse.
Il était terrorisé que je me fâche à cause de ça et il s'en alla rapidement. Il voulait juste me souhaiter mon anniversaire... Je me pris la tête dans les mains. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas être gentille pour une fois ?!