Amnésie vampirique

Chapitre 6 • Cadeau majestueux et Simon

Il m'emmena dans ce qui me paraissait être sa chambre et me dit de fermer les yeux. Comme je ne m'exécutais pas il se glissa derrière moi, me posa les mains sur les yeux et chuchota à mon oreille :''-Fais-moi confiance.''

Il me poussa doucement et enleva lentement et avec délicatesse ses mains. Ce que je vis me coupa le souffle je ne pouvais détacher mon regard de cette chose fulgurante et hypnotisante.

C'était une fleur blanche gigantesque dont la première rangée de pétales étaient finement arrondis et incurvés quant aux pétales qui composaient la deuxième rangée, ils était longs et épais, ils formaient une couronne plutôt un soleil autour de la fleur.

Elle devait mesurer pas moins de trente centimètres de long et vingt de large, c'était impressionnant. Le tout était figé dans de l'ambre dont la couleur me rappelait un des yeux de Peter.

Je m'extasiais devant tant de beauté et murmurais à voix basse :''-epiphyllum oxypetalum...

-Aussi appelée Belle de nuit, ou Fleur de lune, me dit Peter.

-Pourquoi... , je ne finissais pas ma phrase et il reprit.

-Des fleurs très rares qui ne fleurissent que la nuit et seulement une à deux nuits par an.

-Mais pourquoi as-tu... demandais-je déboussolée.

-On m'a dit que c'était ta fleur préférée.

-On ? Qui ça on ?

-Mon petit doigt.'' Je pouffais avant de le remercier :''-Merci Peter, c'est très gentil.

-Voyons ce n'est rien comparé à ce que tu as fait pour moi...'' Me répondit-il. Je m'approchais de cette œuvre d'art et l'effleurais du bout du doigt comme si je craignais de la casser.

''-Tu veux que je la dépose dans ta chambre ?

-Non... Je pense qu'elle serait mieuxdans le hall d'entrée.''

Il acquiesça et la souleva comme si elle ne pesait qu'un gramme. Je le regardais un peu hébétée mais changeais vite d'expression, il ne fallait pas que je me fasse pincer.

Je l'accompagnais pendant qu'il traversait les couloirs et lui ouvris quelques portes. Même s'il ne semblait fournir aucun effort, il prenait toutes les précautions du monde. Il la posa avec une immense délicatesse sur la table en demi-cercle en face de la porte principale, ce serait alors,la première chose qu'on verrait en entrant.

Une fois satisfaite je demandais à Peter une question qui me trottait dans la tête depuis un moment :''-Peter ?

-Oui ?

-Connais-tu Simon ?''

Il se gratta le menton d'un air pensif et me répondit après quelques secondes de réflexion :''-Non,je ne crois pas connaître de Simon pourquoi ? Je devrais ?

-Non, non, j'ai entendu Léo prononcer ce nom alors je me demandais qui c'était...

-Très bien alors je te tiens au courant si j'entends ce nom.

-D'accord merci. Mais Peter ?

-Oui ?

-Léo n'a pas besoin d'être au courant, cette conversation où il a prononcé ce prénom,je n'étais pas sensée l'entendre.

-Motus et bouche cousue,promis !''

Je lui avais un peu menti mais tant pis, il fallait bien que je collecte des réponses à mes questions.

A ce moment Steven arriva et déclara :''-Madame, monsieur Léo est en chemin pour la maison, je l'ai informé de votre volonté de lui parler seule à seul et il m'a demandé de vous dire de patienter dans son bureau, il ira vous y retrouver dès qu'il aura fini.

-Très bien, merci Steven.

Sur ces paroles je pris congé des deux hommes et me rendis au bureau de Léo, bien sûr je ne savais pas exactement où c'était mais il me semblait avoir vu un bureau lors de mon excursion dans la maison.

Après avoir farfouillé un peu je retrouvais le bureau que j'avais vu le matin et y entrais.Tout était bien rangé, une pile de dossiers qui étaient amoncelés les uns sur les autres, était déposée sur la table. Il y avait un ordinateur high-tech, une armoire pleine à craquer de papiers et même un écran de vidéo projection.

Je m'assis sur le fauteuil noir à roulettes que je trouvais bien confortable et fermais les yeux une seconde en inspirant profondément.

''-Sa peau est glacée

Il n'a pas de reflet

Son regard dangereux

Il n'est pas religieux

Ses yeux argentés

Son cœur s'est arrêté

Son teint livide

Il rôde toute la nuit

Il goûte à l'immortalité

En commettant des pêchés

Mais ne laissez pas vos enfants l'approcher

Il aura vite fait de les égorger.''

Je me tournais vers l'endroit où venait cette chanson. J'étais dans un cimetière,vêtue d'une robe noire et un voile sombre me retombait sur le visage. Je tenais des roses blanches à la main.

Simon était adossé à un arbre et chantait tout en regardant le ciel. Il s'approcha de moi à grand pas lorsque une larme roula sur ma joue et s'écrasa sur les roses. Cette larme était rouge, c'était une larme de sang.

Il passa ses bras autour de moi et me serra dans ses bras tout en continuant de chanter. Sa voix et son contact me réconfortèrent,m'apaisèrent. Je ne savais pas d'où venait cet immense chagrin que je ressentais, je ressentais un énorme vide dans ma poitrine.

La tristesse qui m'accablait me comprimait les poumons et me serrait le cœur. Mais pourquoi étais-je triste ? Je ne m'en rappelais plus. J'essayais de m'en souvenir en vain, je n'avais plus la force de réfléchir et j'étais bien trop malheureuse.

Simon me berça un long moment et me chuchota à l'oreille :''-Je serai toujours là pour toi, je t'aime Emily.

-Simon...'' J'avais prononcé son nom sans m'en rendre compte.

''-...ily ?...Emily ?... EMILY ???''

Je me réveillais en sursaut et la première chose que je vis fut les yeux verts au pépites dorées de Léo, penché sur moi. Il avait l'air inquiet et moi ces foutus rêves commençaient à me gonfler.

''-Tu rêve encore de lui ?...'' me demanda-t-il.

Comme je ne répondais pas il continua :''-Emily, je croyais que ça t'était passé !Pourquoi ? Est-ce que quelqu'un t'a parlé de lui ?Pourquoi est-ce que tu penses encore à lui ? Tu sais très bien que tout cela est fini ! Il faut tourner la page maintenant !''

Léo avait l'air énervé et jaloux. Je me levais du fauteuil où j'étais assise et jouais la comédie :''-Excuse-moi... Je n'arrive pas à empêcher ces rêves, je pense à lui parfois mais c'est seulement quand je vois ou quand j'entends quelque chose qui me le rappelle.

-Non c'est moi qui m'excuse, je sais que c'est difficile pour toi mais il faut que tu cesses de penser à lui, il n'est plus là maintenant.

-Mais où crois-tu qu'il est ?''

C'était une question très risquée mais je voulais savoir où Simon, à supposer que ce soit bien de lui qu'on parlait,se trouvait.

Léo me répondit franchement :''-Et bien nous n'allons pas au paradis j'imagine, il doit être en enfer...'' Je restais perplexe donc Simon était mort ? Mais pourquoi le voyais-je en rêve ? Qui était-il pour moi ? Néanmoins je continuais :

''-Oui tu dois avoir raison mais je n'arrive pas à complètement l'effacer de ma mémoire...

-Je sais il comptait énormément pour toi mais maintenant tu nous as...  moi... Et Peter...''