Chapitre 25 • Parfum et Thérianthropes

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Je me retournais et il du le sentir puisqu'il me fit face. Je lui demandais sèchement, le regard dur, alors qu'il me fuyait clairement. ''-Où étais-tu Léo ?

-...

-Non pardon, avec qui étais-tu ?

-Je...

-Retourne passer la nuit avec ta pute, elle n'a pas du bien en profiter.''

Il me regarda, tout autant choqué que moi par les paroles qui sortaient de ma bouche. Il ouvrit la bouche et tenta de s'expliquer. ''-Quoi attend !Laisse moi t...

-Dégage de mon manoir Léo !''

Il se figea réalisant sûrement mes paroles. Je n'avais pas la patience d'attendre qu'il les imprime alors avec toute ma rage je lui hurlais au visage. ''-DÉGAGE !!''

J'avais sentis les murs trembler et j'aurai juré que du verre avait explosé autour de nous. Ma voix l'avais projeté à travers la porte.

Et sans plus de concessions je tournais les talons et allais me réfugier dans mon lit. Je fermais les yeux en respirant profondément pour canaliser ma colère, et me glissais profondément sous les draps.

Vous vous en doutez, mon esprit tourmenté m'empêcha de me rendormir.


Je me décidais à me lever quelques heures plus tard, des idées noires emplissant mes pensées. Alors que je descendais les escaliers en marbre menant au hall, une légère bourrasque fit virevolter mes cheveux.

Je levais les yeux en direction de la fenêtre de la pièce, mais aucun verre ne se tenait dans l'embrasure donnant sur l'extérieur.

Je perçus du mouvement en bas des marches, il s'agissait de Steven qui s'activait à ramasser les bouts de verre à l'aide d'une pelle et d'un petit balais. Lorsque son regard se posa sur moi, il s'activa et partit illico-presto dans la cuisine.

Avait-il peur de moi ? En même temps j'avais éclater les fenêtre rien qu'en m'égosillant quelques heures plus tôt. Je me dirigeais alors à mon tour en sifflotant, dans la cuisine pour tenter de trouver un petit en-cas à me mettre sous la dent.

Mon majordome avait eu l'intelligence de me préparer un bol de sang frais, sûrement voulait-il éviter de me mettre plus en rogne. Je le portais à mes lèvres et dégustais un peu, le goût de ce sang n'avait rien à voir avec celui de Léo.

Non. Je ne devais pas penser à lui.

Je prenais une grande inspiration et retournais dans ma chambre, j'allais sûrement rester cloîtrée ici toute la journée.

Lorsque je vis le téléphone noir sur les draps je me rappelais alors, Adel ! Je sautais à plat ventre sur le matelas moelleux et composais son numéro. ''-Allô ma chère ?

-Oui Adel, tu es libre aujourd'hui ?

-Plus tard dans la matinée, oui.

-Très bien, pourrions-nous nous voir, j'aurais des questions à te poser ?

-Oui aucun soucis, au bar, ça te convient ?

-Ce sera parfait, à toute à l'heure, 2h ?

-D'accord à plus tard ma belle.''

Un sourire se dessina sur mon visage, j'allais plus en apprendre sur Simon, j'allais enfin avoir des réponses.

Mon sourire retomba bien vite lorsque le téléphone que je tenais précédemment dans les mains, vibra. Je jetais un œil au cadran, mais en voyant le nom s'afficher, je ne décrochais pas et l'ignorais.

Bien, maintenant, il fallait que je m'occupe, et quoi de mieux que de lire un peu. Je pourrais ainsi en apprendre plus encore sur le monde m'entourant.

Je sautillais d'un pas enjoué jusqu'à ma pièce de prédilection et attrapais sans hésitation mon livre favori. Je glissais les pages jusqu'à un sujet que je trouvais relativement intéressant :les thérianthrope.

« La thérianthropie ou zooanthropie est la transformation d'un être humain en animal, de façon complète ou partielle. Plus précisément la thérianthropie peut se définir par un état, une perception et un ressenti du monde, constants(c'est à dire non temporaires), qui mènent une personne à se considérer et s'identifier profondément en tant qu'animal (autre qu'homosapiens),en dépit de sa biologie et éducation humaines.

Son origine remonte à la préhistoire et est évoquée dans plusieurs légendes (dont la lycanthropie, thérianthropie la plus connue et répandue). On retrouve ce thème dans la mythologie, l'anthropologie mais aussi en Egypte antique où la quasi-totalité des dieux possède une tête animal, ou la capacité de ce changer en animal.

Ce terme, issu du grec ancien, signifie à la fois animal sauvage/bête et homme, désignant ainsi une créature mi-homme,mi-animale.

Le premier cas de thérianthropie est représenté sur les murs d'une grotte préhistorique en Ariège. L'ethnologue Lissner suggère qu'il ne s'agit pas d'un réel cas de thérianthropie mais de rituels chamaniques (se référer au chapitre « chamans »).

Il existe par ailleurs de nombreuses légendes chinoises, amérindiennes, turques... relatant d'êtres métamorphes (lycanthropes, cynanthropes, ailuranthropes, centaures, sirènes et bien d'autres encore...) en général la thérianthropie est associée au prédateurs, canidés ou félins.

Le thérianthrope possède dans ses gènes des caractéristiques animales et humaines (à ne pas confondre avec les shifts, ou les chamans qui possèdent un lien profond avec un animal, lien qui peut être spirituel ou physique).

Dernier point on ne "devient" pas thérianthrope par quel que démarche que ce soit. Il est de notoriété que soit on l'est, soit on ne l'est pas, et s'il est possible que cet aspect puisse être réprimé comme une autre facette de sa personnalité, il n'est pas possible de s'en débarrasser. »        

Je relevais quelques instants mes yeux sombres, et m'installais plus confortablement dans le fauteuil.

Je fouillais dans ma mémoire, mais il ne me semblais pas avoir vu de thérianthrope. Jusqu'ici tout ce que mentionnait le livre, existait.

Les loups-garous existaient, les vampires existaient, et j'avais l'intuition que les démons existaient aussi, alors pourquoi pas les thérianthropes ?

Admettons que j'en ai déjà croisé un, je n'aurai pas pu l'identifier étant donné que je ne connaissais pas sa nature et son existence encore.

Je tournais quelques pages et tombais sur le chapitre « chamans ». Je trouvais un marque-pages dans un pot et le glissais entre les feuilles.

Je pris sous le bras mon livre, et l'emportais dans ma chambre dans l'espoir de le continuer ailleurs. Je posais l'ouvrage sur ma coiffeuse, et consultais l'heure sur le réveil de ma table de nuit. Minuit.

On toqua à ma porte et je me tournais vers celle-ci pour l'ouvrir sur le perturbateur. Peter détailla mon visage, puis me prit la main.

''-Ça te dis de regarder un film avec moi ?

-Oui pourquoi pas...

-Alors viens allons dans la salle cinéma.''

Amnésie vampiriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant