Chapitre 42 • Engueulades ou réconciliation et Peter amoureux

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''-Moi ?

-Oui, je traînais au bar hier, et j'y ai vu Jerry. Il vendait ça.''

Je lui tendis la boîte noire dont il se saisis avec hésitation.

''-Moi qui croyais que tu venais me proposer un rencard... Qu'est-ce que c'est ?

-Ouvre-la.''

Il s'exécuta et observa le sachet de poudre blanche suspicieusement, je pouvais voir son cerveau tourner à plein régime.

''-De la cocaïne ?

-Je ne suis pas sûre à vrai dire, celle-là vaut deux cent euros alors à moins qu'elle soit de super ultra bonne qualité ou que ce soit un mélange ou une nouvelle recette, je doute qu'elle vaille aussi chère.

-Je vois et donc ?

-La police a un laboratoire n'est-ce pas ?

-Oui, comme nous sommes le département du surnaturel nous avons notre propre labo spécialisé. Tu veux que nous l'analysions ?

-Oui, je me suis dit que ça pourrait vous faire progresser dans l'enquête.

-Tu as vu juste... en fin de compte les deux louves avaient raison Jerry était un dealer.

-On dirait bien. Bon il faut que j'y aille, et ne dis rien à Léo s'il te plaît, il n'est pas sensé être au courant que je suis allée au Crocsquand...

-Au fait quelle relation entretenez vous tout les deux ?''

Je faillis m'étouffer avec ma salive, je me renfrognais.

''-C'est mon einför.

-Un café.

-Quoi ?

-Je ne lui dis rien à condition que tu prennes un café avec moi.

-Tout de suite ?

-Quand tu veux ma belle.''

Il me tendit sa carte avec son numéro personnel dessus, je m'en saisis et la fourrais dans ma poche avant de m'éclipser.

''-D'accord au revoir Thomas.

-A bientôt Emily''.

Je retournais tranquillement au manoir et un Peter furieux les bras croisés, tapant du pied m'attendait sur le paillasson. Les ennuis recommencent.

''-Emily ! Je suis allé dans ta chambre et tu n'y étais pas ! Il n'y avait que des plumes partout ! Quand Léo apprendra que tu es encore sortie en douce et en plus par la fenêtre... Mmch gmch mm !''

J'avais posé ma main sur sa bouche pour le faire taire. Il leva les yeux au ciel alors je lui souriais, espiègle. Nous nous regardions dans le blanc des yeux et après quelques minutes de silence reposant, il embrassa la paume de ma main.

Il l'attrapa entre ses grandes paluches et la lécha. La sensation de ses douces lèvres et de sa langue contre ma peau étaient exquise et alors que je ne m'y attendais pas il planta ses canines en dessous de mon pouce.

Il mordit la jonction entre le pouce et l'index et avala goulûment mon sang, une fois les endorphines diffusées, le plaisir réchauffa mon cœur. Peter avait les yeux clos, savourant le goût de mon hémoglobine dans sa cavité buccale.

Il ouvrit ensuite ses yeux vairons et les plongea dans les miens intensément. Une fois qu'il eut fini il m'attira contre son torse dans une étreinte rassurante.

''-Je t'en supplie arrête de te mettre en danger, on se soucie de toi Emily, tu comptes énormément pour nous...''

Je hochais la tête pas très sûre de moi en me collant encore plus à lui. Il me proposa alors de regarder un film avec lui, ce que j'acceptais volontiers, il fallait que je me détende un peu.

Alors il nous mit un film sur l'apocalypse zombie, je me demandais si les zombies existaient vraiment. Puis il m'assit entre ses jambes comme une enfant, et m'entoura la taille de ses bras, je me laissais alors choir contre son torse musclé qui était finalement un bon oreiller.

''-Peter ?

-Mmm ?

-As-tu déjà été amoureux ?

-Pourquoi cette question ?

-Juste pour savoir...

-Ah. Oui j'ai déjà aimé quelqu'un à la folie.

-Et pourquoi n'es-tu pas avec cette personne alors ?

-Mes sentiments n'étaient pas réciproques.

-Raconte-moi.''

Je ne portai plus aucune attention au film et me focalisais sur mon vis à vis. Je me retournais pour être face à lui, entre ses jambes toujours, il gardait ses bras autour de ma taille. Il fit alors des mouvements circulaires pour masser mon dos tout en étant perdu dans ses souvenirs.

''-Avant d'être transformé accidentellement en vampire tu sais que j'étais un chaman. Il y avait cette fille, la fille de mon chef, avec qui j'ai grandis, nous étions inséparables. Puis à ma mort, je voulais lui avouer mes sentiments, je trouvais cela trop bête de mourir sans lui avoir rien dit. Alors une fois que je suis revenu du monde des morts je suis allé la voir. Elle pleurait de joie, puis elle m'a demandé comment c'était possible. Je lui ai tout raconté mais elle a changé. Ma transformation l'a faite changer, elle ne me regardait plus de la même façon, je la dégoûtais. Les vampires étaient des ennemis des chamans durant la guerre et cette vieille rancune était restée. Elle me hurlait dessus en m'interrogeant sur comment j'avais pu lui faire ça ? Comment j'avais pu trahir l'ordre des chamans ? Pourquoi je n'étais pas véritablement mort ? Elle m'aurait préféré mort que réincarné en ce qu'elle aimait appeler des monstres buveurs de sang. J'ai tout tenté pour changer son opinion mais rien n'y faisait, elle m'ignorais, me haïssait et me répétait sans cesse que je n'étais qu'un bon à rien de traître dont l'âme se cachait aux enfers et le corps pourrissait dans les vices sur terre. J'avais le cœur brisé, la femme de ma vie me détestait,elle méprisait ma nature, et c'était trop dur à supporter. Alors je l'ai quitté, je suis parti en lui laissant un mot, sa vie est sûrement meilleure sans moi de toute façon. Elle ne m'aimait pas vraiment.

-Nuance, elle ne te méritait pas. Écoute Peter, je sais que tu l'aimais mais si vraiment cette fille partageais tes sentiments elle t'aurais accepté peut importe ce que tu serais devenu. Jamais, tu m'entends, jamais au grand jamais je ne te laisserai tomber, même si tu devenais un loup-garou, un démon, un humain, quoi que ce soit qui puisse exister au monde, ce qui fait la différence c'est que je serai toujours là pour toi.''

Tout en disant cela j'avais posé mes mains sur ses joues pour mieux le regarder dans les yeux, son regard m'ensorcelait et je me serai livré volontiers au diable si je pouvais le sauver d'une quelconque menace. Il avança son visage du mien et murmura ''-Merci, maîtresse.''

Son regard glissa ensuite sur mes lèvres et le mien tomba sur les siennes. J'avais envie d'y goûter, de plonger dessus et de les mordre jusqu'au sang. Petit à petit les malheureux centimètres qui séparaient nos croissants de chair furent lentement réduits presque à néant.

''-Je suis rentré !'' La voix de Léo résonna dans le manoir et nous coupa dans notre élan. Je m'écartais vivement de lui, gênée et balbutiais des excuses.

Amnésie vampiriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant