Chapitre 41 • Assassinat tragique et faire l'école buissonière

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J'entendais les pas se rapprocher mais j'en faisais furieusement abstraction, puis des coups de feux retentirent de nouveau, ils étaient proches, à quelques mètres de nous. J'accélérais et dégainais le flingue de Simon, je me retournais vers les mastodontes en abattais deux, et en touchais un autre.

Je reçus une balle dans le bras, la douleur cuisante me réveilla mais quand je me tournais pour reprendre Simon, je ne le vis pas. L'homme se tenait devant moi, son arme pointée vers le sol, vers Simon allongé par terre.

Le coup partit et résonna dans l'air accordant quelques secondes de répit alors que je criais de toute ma voix. Les arbres tremblèrent et les feuilles volèrent. J'accourus vers mon amour et me penchais sur son visage, une petite tâche rouge s'étendait sur son torse, à l'emplacement de son cœur (les vampires ne perdaient pas beaucoup de sang).

Simon me sourit etme caressa la joue tendrement, les yeux dans le vague. Mon regard était embué de larmes rouges et elles finissaient sur mes vêtements ou sur lui. Je posais sa tête sur mes genoux et chantait la voix pleine de sanglots.

''-Sa peau est glacée

Il n'a ... p-pas de reflet

Son regard ... dangereux

I-il n'est pas religieux

Ses yeux argent-és

Son cœur s'est arrêté...

Son teint livide...

Il rôde tou...te la nuit

Il goûte à l'immortalité

En commettant des pêchés

Mais ne laissez pas... vos enfants l'approcher

Il aura vite fait de les égorger.''

J'alternais reniflements, sanglots, gémissements et bizarrement, tout autour de moi était silencieux. La nature même s'était tu pour me laisser entamer ce chant mélodieux, hommage des derniers instants de mon grand amour.

Le meurtrier semblait captivé par ma voix et ses hommes avaient cessé tout geste offensifs. Les yeux de Simon se fermèrent progressivement alors qu'il me murmurait : ''-Je t'aime...''

Une fois que je ne sentis plus aucune once de vie en lui, notre lien se brisa, ça faisait un mal de chien. Mon cri déchira le silence établit, un cri de douleur, de tristesse et de colère. Un cri tellement puissant qu'il envoya valser tout les hommes autour de moi, et je profitais de leur états, sonnés, pour m'en aller.

Je courais du plus vite que je pouvais, sans reprendre mon souffle, Simon venait de mourir, mon einför venait de mourir, mon amour venait de se faire tuer. Je m'arrêtais une nouvelle fois quand je jugeais être assez loin et explosais de nouveau en larmes.

Une voix parla dans mon esprit. ''-Emily ? Que se passe-t-il ? Je ressens ta détresse !'' C'était Léo, je le reconnaissais, je me demandais d'ailleurs pourquoi il n'était pas là avec nous. De toute façon tant mieux c'était trop dangereux.

''-Simon est mort.'' Annonçais-je d'une voix grave. ''-Je rentre à la maison.'' Je coupais la communication et me créais une carapace, en acier forgée, et j'enfermais profondément mes sentiments.

Je continuais ensuite mon chemin toujours aussi rapidement et ne ralentissais que lorsque j'apercevais une gare.

Mon rêve se termina ainsi et j'étais toute chamboulée, Simon était bel et bien mort, la déchirure que j'avais ressenti était toujours là, elle persistait, me rappelant continuellement que j'avais échoué, que j'avais perdu un einför.

Et la souffrance d'avoir perdu son grand-amour, son âme sœur était encore pire.

La nostalgie m'envahit lorsque je regardais de nouveau la photo. Je la glissais de nouveau dans le tiroir et entreprit de remettre un peu d'ordre dans ma chambre. Il fallait que je remette également mes pensées en ordre.

J'arrivais finalement à tout ranger et je sortis la boîte noire de ma veste, la boîte que m'avait donné Jerry. Je l'ouvris et découvris un sachet rempli de poudre blanche, cela ressemblait fortement à de la cocaïne, mais je n'avais pas l'envie d'essayer pour m'en assurer.

Le seul moyen était de la faire analyser, le problème étant que je ne pouvais pas demander à Léo sinon il comprendrait que je m'étais mêlée encore une fois de son enquête et que j'étais retournée au Crocsquand seule, que je m'étais mise en danger mais pas inutilement.

Il me restait plus qu'à aller au poste de police et réclamer gentiment à son collègue Thomas ou à Mike, l'homme à la cigarette, d'analyser ce petit échantillon en lui demandant expressément de ne rien révéler à Léo.

Je faisais un tour à la cuisine pour boire mon petit-déjeuner, un bol de sang de la part de Steven. Je filais ensuite en catimini vers la porte d'entrée.

''-Emily tu fais quoi là ?''

Mince, Peter m'avait prise la main dans le sac.

''-Moi ?

-Léo m'a demandé de ne pas te laisser sortir.

-Justement ! C'est lui que je vais voir, il a oublié quelque chose ce matin, et je voulais lui parler d'un truc !

-Alors tu attendra ce soir.

-Mais c'est urgent !

-Tu n'as qu'à l'appeler par téléphone si c'est si pressé.

-Très bien.''

Son ordre était sans appel, alors je remontais dans ma chambre en rouspétant, comment allais-je bien pouvoir sortir d'ici ? Il ne me restait qu'une solution : faire le mur. J'ouvrais ma fenêtre et jugeais la hauteur, moins haut que ce que j'avais imaginé.

Je m'assit sur le rebord. J'étais capable de sauter du quatrième étage sans avoir une égratignure dans mon rêve alors sauter du deuxième ne devrait à priori rien me faire. Je refoulais la voix de ma conscience qui m'intimait de ne pas le faire en me rappelant que c'était un rêve et que je n'étais pas la même et me jetais dans le vide.

Je me retenais au maximum de crier et atterris en beauté sur les fesses, le souffle coupé.Je me relevais en espérant ne m'être rien cassé et n'avoir fait aucun bruit. Je savais le nom du poste de police de Léo, je l'avais aperçu sur les dossiers mais je n'avais aucune fichtre idée de son emplacement.

Il ne restait plus qu'à demander à des passants et comme la nuit était à peine tombée, les personnes rentrant du travail étaient légions. J'en abordais deux, la première ne savait pas et était pressée et la deuxième prit deux minutes de son temps et me l'indiqua volontiers.

Le poste devait fermer dans une heure donc c'était ma chance. Je m'y rendis d'un pas nonchalant et demander à la secrétaire un dénommé Thomas, je ne savais pas son grade, mais apparemment il était juste officier.

Elle me fit patienter et Thomas me rejoignit ensuite me faisant signe de le suivre dans son bureau.         Il avait toujours ce style militaire et cet air de dur-à-cuire qui devait faire craquer la gente féminine

''-Tu veux que j'appelle Léo ?

-Non, pas la peine, c'est toi que je viens voir.''

Amnésie vampiriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant