•Prologue•

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Je me souviens de cette douleur lancinante, insupportable et epouvantable.

Puis je me souviens de cette paix, ce calme, une chaleur douce l'enveloppant, une voix apaisante flottant dans l'air en me répétant: "Tout va bien, tout va bien se passer"

Et enfin la lumière, une vive lumière blanche aveuglante mais accueillante. Elle m'appelait, c'était l'endroit où je voulais aller, je me sentirai protégée là bas, je me sentirai heureuse et paisible.

Je m'élançait en courant vers elle, sans m'arrêter, j'accélérai. J'allais l'atteindre, enfin je me sentirai bien, enfin j'allais accomplir mon but ultime!! Au dernier moment des mains dorées et brillantes me saisirent les bras.

"Pas encore, me dit la voix, ton heure n'est pas venue mon enfant". Je me débattais et secouais la tête, des larmes affluaient. Les mains raffermirent leur prise et la lumière s'estompa, me plongeant progressivement dans le noir complet.

Ma tête me lançait, je souffrais le martyre. J'essayais d'ouvrir les yeux mais la luminosité m'aveuglait. Une migraine afflua et se propagea dans mon cerveau. Je refermai aussitôt les yeux et ne bougeai plus d'un iota.

Le moindre mouvement provoquait une souffrance atroce qui se propageait dans tout mon corps. Mes muscles et mes articulations étaient endolories et ma bouche sèche. Je n'essayai même pas de parler.

Une main fraîche me souleva la nuque et glissa un verre d'eau sur mes lèvres. Dès que l'eau s'engouffra dans ma bouche, je déglutit vivement et à plusieurs reprises pour m'hydrate.
Boire faisait un bien fou et je me détendit un peu.

La main partit et cette absence de contact me manqua, comme si je n'y avais pas eu droit depuis une éternité. J'essayai d'ouvrir une nouvelle fois les paupières mais même si cela n'empirait pas ma migraine, ma vision était brouillée et floue. Mes yeux mirent quelques instants à s'habituer et à faire une mise au point.

Un garçon qui devait avoir moins d'une vingtaine d'années me souriait. J'étudiais avec précision ses yeux verts parsemés de paillettes dorées et le détaillait minutieusement. Il avait les cheveux noir comme l'ébène, juste assez longs pour qu'ils effleurent ses épaules.

Il était bien bâti, une carrure d'athlète ou d'acteur hollywoodien, je n'arrivais pas à me décider. Ce qui me frappa le plus fut son expression: son visage affichait une immense tendresse mais également un infini soulagement.

Mon cerveau se remettait en marche à fond la caisse, je me torturai les méninges pour me rappeler qui était ce bel inconnu.

J'observais la pièce où je me trouvais, la blancheur des murs et du plafond était en accord avec la couleur de peau si pâle du jeune homme. Je me trouvais allongée sur un lit gigantesque avec une couverture ornée de broderie rouge. Tous les meubles étaient dans le style LouisXV et la beauté de la pièce m'époustouflait.

De longs rideaux rouges vif masquaient les fenêtres et procuraient une ambiance sombre malgré le chandelier fixé au plafond. Le jeune homme me fixait toujours tendrement du regard lorsque je tournai la tête vers lui. Il se leva du fauteuil rouge sang où il était assis et s'agenouilla à la tête de mon lit.

"-Maîtresse, dit-il d'une voix grave et empreinte de respect, ça va?" J'eus envie de répondre non que ça n'allait pas bien du tout mais aucun son ne sortit de ma bouche entrouverte.
"-Ne dis rien, tu dois te reposer", dit-il. J'avais envie de lui poser un millier de questions, qui était-il? Ou étions nous ? Pourquoi m'appelait-il maîtresse ? Pourquoi étais-je dans cet état ? Que s'était-il passé ? Ou étaient mes souvenirs ? Et la question la plus importante, qui étais-je ?
Mais je ne réussis à formuler aucunes de ces interrogations.

Soudain une soif phénoménale l'assaillir. Elle monta dans ma gorge et je sentis l'odeur du sang. La gorge du jeune homme, où battait une veine saillante, m'attirait irrésistiblement. Je réussis à m'asseoir et fixait avidement son cou. Il capta mon regard et dit en s'excusant : "Mais où ai-je la tête, tu dois être affamée !". Je ne collais pas et gardais mon regard rivé sur sa clavicule sans pouvoir m'en détacher.

Qu'est-ce qui n'allait pas avec moi? Depuis quand étais-je attirée par le sang ? Étais-je cannibale ? Ou folle? Je ne m'en rappelais plus! Et c'était là le problème, je ne me rappelais plus de rien!

"-A moins que tu ne veuilles y goûter directement à la source? ,me demanda-t-il.

Je détournais les yeux de sa gorge et soutins son regard, les yeux dans les yeux. Tout compte fait c'est lui qui était fou? Était-il cannibale lui aussi ? Quelle étrange personne... Je ne comprenais rien, ce qui était sûr c'était que j'étais paumée et je voulais des réponses.

Mais je voulais aussi le mordre, mordre dans son cou si tendre, si appétissant et boire avidement tout son sang jusqu'à la dernière goutte. Il dénuda son épaule et glissa sa manche de tee-shirt, pour dévoiler la base de son cou. C'était envoûtant et déstabilisant. Mais après quelques secondes d'hésitation je cédais à la tentation.

Je m'approchais lentement de son cou et humais son odeur, mélange de parfum épicé, boisé et de savon fruité. Je léchais délicatement la veine gonflée et sentis mes canines s'allonger juste avant de le mordre. Mes dents percèrent sa peau et son goût se répandit sur ma langue. Il tressaillit puis gémit. Son sang était un nectar précieux et délicieux que je sirotais goulûment.

Je sentis sa respiration s'accélérer et se coordonner avec la mienne. Lorsque je fus rassasiée, je reculais et lampais méticuleusement sa peau pour qu'il n'y ait plus aucune goutte de sang apparente. Il frémis et avait posé sa main sur mon crâne. Je mes sentais en meilleure forme ma migraine s'était estompée et avait presque disparue et ma douleur était atténuée. Comme si j'avais pris un médicament magique, ou plutôt un bisou magique.

Le jeune homme était livide et son regard voilé, perdu dans le vague.
"-recouche-toi, tu dois te reposer, je vais faire de même pour récupérer." Sur ces mots il tourna les talons mais avant qu'il ait pu fermer la porte ne réussis à articuler un merci en chuchotant. Il se retourna et me sourit affectueusement puis ferma la porte derrière lui.

Je ne pouvais pas encore parler mais j'avais repris des forces. Le sommeil me gagna sans que je puisse lutter, il m'enveloppa et je sombrais rapidement dans les bras de Morphée sans plus de réponses à mes questions.

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Voilà c'est leprologue, j'espère qu'il vous plaît, je sais il est extrêmement long mais l'histoire est très longue également. Dites moi vite ce que vous en pensez!   XoXo😘

Amnésie vampiriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant