Chapitre 21 • Jalousie et lutte acharnée

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Ses cheveux coupés au carré et blonds décolorés me firent grimacer elle était beaucoup trop maquillée et jouait de son décolleté astronomique, en comparaison mon top faisait habillé.

Je la trouvais répugnante. Peter ne lui accordait pas un regard et semblait totalement désintéressé et ennuyé. Ses prunelles s'illuminèrent lorsqu'il les posa sur moi. La blonde suivit son regard et me regarda avec dégoût et d'un air hautain.

''-Bonsoir'', dis-je, elle ne me répondit même pas et m'ignora royalement. Elle lança un regard suppliant à Peter et lui demanda avec une voix aiguë et criarde :''-Alors tu veux bien me donner ton numéro ?''

Peter n'avais d'yeux que pour moi, j'avais l'impression qu'il analysait ma réaction. Je détournais le regard avec ennui.''-Non.'' Répondit-il sèchement.

Je souris fière, je voulais qu'elle nous laisse seuls le plus rapidement possible. Malgré son ton froid la blonde persista :''-Steuplé, je suis sûre que tu rêves de sortir avec moi.''

Elle le fixa dans le yeux et quelque chose d'étrange se passa, lorsqu'elle verrouilla son regard à celui de Peter l'atmosphère changea, un brume enveloppa Peter dont l'expression se transforma.

Instinctivement je m'interposais, je savais qu'elle tentais de lui faire quelque chose. Elle daigna me regarder, haineusement. Je ne m'en offusquait pas. ''-Pétasse. '' crachais-je.

Elle me fixa, choquée, mais je gardais mon regard dur, mes yeux avaient du changer de couleur puisque je vis un éclat d'anxiété passer dans les siens.

Mon pouvoir se manifesta comme le jour où j'avais empêché Léo d'étrangler Peter. Il m'engloba et se jeta sur elle, comme si elle avait reçu un choc électrique elle recula, ses yeux divergèrent vers mon cou, merde le suçon.

Elle sembla comprendre puisqu'elle abandonna et partit sans demander son reste, la peur au ventre.         

Peter me regardait ébahi et ne fis aucune remarque sur ce que je venais de faire mais je voyais presque les questions dans sa tête.

Je ne relevais pas et commandais deux autres verres de sang. Je sentais également le regard de certaines personnes présentes dans la pièce qui avaient dû sentir mon pouvoir.

Quelqu'un me toucha l'épaule et je me retournais, je vis alors le visage androgyne de Adel et sa voix cristalline me dit :''-Emily ! Que je suis content de te revoir !''

Il salua Peter et observa une seconde les alentours :''-L'autre n'est pas là ?'' Je devinais aisément qu'il parlait de Léo, alors je répondis :''-Non, Léo est un vrai pot de colle en ce moment.

-Mais que faîtes vous ici ?

-On voulait prendre l'air un peu, j'en avais assez de rester coincée entre quatre murs.

-Oh je vois.

-Et toi Adel ? Tu es seul ?

-Non je suis avec Aymeric.''

Il secoua sa main en direction d'un groupe de personnes et d'un homme qui ne le lâchait pas des yeux. Adel lui fit signe d'approcher.

Il était beau, et mystérieux il posa ses yeux argentés pleins de tendresse sur Adel avant de se présenter :''-Bonjour, je suis Aymeric.

-Aymeric je te présente Emily et Peter son eïnfor, déclara Adel.

-Enchantée, dis-je.''

Peter pour sa part hocha la tête, Aymeric nous regarda tous les deux, il semblait envieux. Je lui adressais un sourire jovial mais il détourna la tête. Aymeric était presque aussi grand que Peter, Adel était plus grand que moi mais moins grand que les deux autres hommes.

Il semblait avoir bu un peu et de l'alcool, il sentait la vodka. Les deux furent très vite rappelés par le groupe de personnes avec qui ils étaient un peu plus tôt.

Nous avions à peine échangé quelques paroles avec Adel, je l'appréciais vraiment, ils s'excusèrent et partirent. Je remarquais lorsqu'ils marchaient qu'Aymeric avait posé sa main dans le creux des reins, en bas du dos d'Adel.

''-Ils sont trop mignons ces deux là...'' soupirais-je.

Peter leva les yeux au ciel et me dit qu'il fallait penser à rentrer. Nous discutâmes encore de tout et de rien durant trente minutes puis nous nous dirigeâmes vers la sortie.        

Peter monta sur la moto et moi derrière et il fila à la vitesse de la lumière jusqu'à la maison. Je m'agrippais toujours aussi fortement à lui et me délectais de la forme de ses muscles et de son odeur musquée.

Quand nous arrivâmes sur le porche de la maison en rigolant, Léo nous fonça dessus tel une furie. Je me préparais au choc.

Il commença alors sa tirade :''-Mais où, bordel, étiez vous donc ? Je me suis inquiété ! Vous auriez pu prévenir ! Vous connaissez sûrement pas ce petit engin magique qui s'appelle téléphone !Je me suis fait un sang d'encre ! Et toi, tu es irresponsable !''

Il pointa le torse de Peter avec tout la colère dont il faisait preuve, je crus un instant qu'il allait même le frapper. Il se retourna ensuite vers moi et ce que je vis dans son regard me figea sur place.

Il reflétait à la fois l'inquiétude, la douleur et la déception. Je voulais le prendre dans mes bras à ce moment là.

Mais Peter ouvrit sa bouche pour nous défendre :''-Tun'es pas notre mère ! Oui on aurait pu te prévenir mais on avait besoin de décrocher de tout ça, de s'éloigner, de prendre nos distances. Alors arrête de nous engueuler comme des enfants qui viennent de faire leur première fugue parce que ce n'est pas le cas.''

Il regarda hargneusement Peter puis son regard se posa surmoi, il me détailla pour s'assurer que je ne n'avais rien. Je baissais les yeux un peu honteuse.

Quand j'osais enfin croiser ses prunelles émeraudes, je vis que son regard immobile transperçait mon cou. Je mis instinctivement une main sur celui-ci et me rappelais, putain le suçon.

Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de son visage qui affichait une grande stupeur qui se mua progressivement en haine. Il se déplaça à toute vitesse vers moi et s'arrêta à quelques centimètres de mon visage.

Il prit mes mains et chercha à capter mon regard du sien. Je relevais la tête pour l'affronter lorsqu'il exerça une pression sur mes mains.

''-Je...'', fus la seule chose que je parvins à prononcer. Le coup d'œil que je lançais en direction de Peter, bien que bref et discret, nous trahis, Léo l'intercepta.

Il se rua sur Peter et lui mit une droite. Peter fut projeté à l'autre bout du jardin pour atterrir contre un arbre. J'avais rarement vu Léo aussi énervé.

Alors qu'il se précipitais une seconde fois vers lui, Peter se releva et lui donna un coup de poing dans le ventre à son tour. ''-Léo !, criais-je malgré moi.

Je les adorais tous deux et je ne voulais pas qu'ils soient blessés, je m'inquiétais. Je réalisais que je les aimais, je ne saurais dire de quelle sorte était cet amour, maternel, fraternel,amitié ou amour mais je tenais profondément à eux et pas seulement parce qu'ils étaient mes einförs et moi leur maîtresse.

Pendant ce temps le combat continuait, malgré mes protestations, je leur criais d'arrêter mais ils faisaient tous deux la sourde oreilles.        

L'un avait l'arcade sourcilière en sang et se tenais le bras, l'autre boitait légèrement et avait la joue rouge qui virait au cramoisi. Je trouvais une idée,merci cerveau.

C'était ça, ils étaient mes einförs, et ils devaient m'obéir. Je fermais les yeux et me concentrais, j'entendais les coups qui fusaient et un gémissement de douleur de temps en temps.

L'air était chargé de l'odeur de sang, mais j'en fis abstraction. Je puisais dans toute ma force, tout le pouvoir que j'avais, une étrange force m'entoura, comme si mon aura s'était décuplée.

Je la projetais vers les garçons et m'interposais entre eux en criant :''- ÇA SUFFIT !''

Amnésie vampiriqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant