Chapitre 9

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Le lendemain, Méaly et ses parents allèrent acheter un nouveau sommier, un miroir et des éléments de décoration pour refaire la chambre de la jeune fille. L'ambiance familiale était lourde et difficile à supporter. Méaly sentait que ses parents voulaient lui parler, mais elle refusait tout dialogue. Maé s'était un peu calmé et était parti chez un copain. Méaly tournait en rond dans sa chambre. Elle savait que si elle descendait au salon, elle aurait droit à une grande discussion.

Elle avait appelé Anaé pour lui expliquer ce qu'il s'était passé, et sa meilleure amie avait été horrifiée de voir qu'elle avait recommencée. Elle ne savait plus comment réagir face à Méaly. Elle lui avait dit de nouveau qu'elle serait toujours là pour elle, quoi qu'il se passe. Elles avaient un peu discuté de Matthew. Méaly ne le tenait pas pour responsable de sa crise, elle avait même avoué que le voir revenir vers elle lui avait fait beaucoup de bien. Elle avait eu l'impression de compter pour lui. Elle ne voulait pas l'avouer, mais elle avait besoin du jeune homme.

Méaly avait envie de voir Matthew. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait envie de lui parler, d'être rassurée par ses bras. Elle avait envie de l'entendre lui dire qu'il ne partirait pas, qu'elle pouvait tout lui dire. Elle avait envie de se livrer, de lui parler d'elle, de ce qu'elle vivait. Elle se souvenait des mots d'Anaé à ce sujet.

« Et bien dis-lui. Envoie-lui un SMS et voyez-vous. »

Cela semblait tellement facile dans sa bouche. Méaly en avait assez d'avoir peur, d'hésiter, de s'empêcher de suivre ses envies pour éviter les déceptions. Alors elle attrapa son téléphone et envoya un message à Matthew, sans plus réfléchir pour ne pas regretter son geste.

A : Matthew
J'ai envie de te voir.

C'était facile, finalement. Le rythme cardiaque de Méaly s'emballa lorsqu'elle sentit son téléphone vibrer.

De : Matthew
J'arrive.

Elle sourit à la réponse du jeune homme. Elle se prépara rapidement, descendit au salon et annonça à ses parents qu'elle sortait. Ils ne protestèrent pas, lui demandant simplement de les tenir au courant si jamais elle ne dormait pas à la maison.

Lorsqu'elle entendit un klaxon retentir, elle se précipita à l'extérieur, laissant les premiers cris de la dispute de ses parents résonner dans la maison.

« - Salut.
- Salut. Où est-ce que je vous emmène mademoiselle ?
- Où vous voulez mon cher !
- Alors on est parti. »

Matthew ne fit aucune remarque à propos du SMS reçu un peu plus tôt. Il avait failli pleurer de joie en voyant que la jeune fille avait envie de le voir. Il lui semblait que ce message était la concrétisation d'une longue bataille. Ils s'étaient faits du mal, ils avaient souffert, mais ils étaient encore ensemble, et de plus en plus proche. C'était tout ce qui importait.

Matthew emmena la jeune fille au cinéma. Il n'avait pas regardé le programme avant, il avait juste envie de voir un film avec elle. Ils en choisirent un au hasard, qui se révéla très bien. Au milieu du film, Méaly posa sa tête sur l'épaule du jeune homme et le laissa passer sa main dans son dos. Ils profitèrent de ce moment de calme et de répit.

En sortant du cinéma, Matthew guida Méaly jusqu'à un petit parc qu'il connaissait bien. Ils étaient dans la ville où Matthew habitait la semaine avec son père, le village de Méaly étant trop petit pour abriter un cinéma. Matthew montra à Méaly les balançoires et les tourniquets avec lesquels il s'amusait lorsqu'il était petit et lui raconta toutes les bêtises qu'il avait faites ici. Ils s'assirent sur un banc et regardèrent les quelques enfants présents malgré le froid jouer dans le parc.

AutodestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant