Chapitre 20

164 15 0
                                        

Méaly fut tirée de son sommeil par Matthew qui lui caressait tendrement le dos. Elle grogna et s'enfonça un peu plus dans l'oreiller. Elle ne voulait pas se lever. Elle ne voulait pas aller au lycée, revoir ses amis, ses professeurs, faire semblant d'aller bien. Elle voulait rester ici, et dormir, pendant une centaine d'années.

« S'il te plaît Méa, il faut que j'aille au lycée, et que je te dépose avant. »

Soufflant, la jeune fille roula jusqu'au bord du lit avant d'aller dans la salle de bains. Matthew sourit en la voyant faire. Elle était comme chez elle ici désormais. Il se leva pour dire au revoir à sa mère, qui partait tôt au travail. Il passa sous silence la venue de Méaly, mais il avait l'impression qu'elle savait déjà qu'elle était là. Anne savait toujours tout. Elle lui fit la bise et lui souhaita une bonne semaine.

Matthew remonta en vitesse dans sa chambre. Il s'allongea sur son lit, sourire aux lèvres, en attendant que Méaly libère la salle de bains.

« - Matthew ?
- Oui ?
- J'ai un problème.
- Qu'est-ce qu'il y a ? »

Le jeune homme se redressa, et vit Méaly sortir de la salle de bains, une serviette nouée autour de son corps. Elle adressa un sourire gêné à Matthew, tirant un peu sur sa serviette pour se cacher. Matthew la fixait avec une telle intensité qu'elle pouvait presque sentir le poids de son regard sur elle. Chacune des zones de son corps prenait feu sous son regard. Lorsqu'il releva la tête, elle vit une lueur de désir s'allumer dans ses yeux.

Elle n'avait jamais été regardée comme cela, elle comprit que ce corps qu'elle détestait tant pouvait provoquer quelque chose de purement physique. Elle en avait le pouvoir. Et elle n'en avait pas peur. Elle découvrit que c'était même plaisant, et flatteur. Elle aimait que Matthew la regarde comme cela. Elle voulait qu'il la regarde comme cela toute sa vie. Pour la première fois, elle sentit son corps prendre vie pour quelqu'un. Soudain, elle regretta de devoir partir pour aller au lycée.

« - Je n'ai pas de vêtements.
- Je vois ça »

Le jeune avait répondu tellement rapidement que Méaly fut prise d'un fou rire incontrôlable. Matthew se rendit compte qu'il devait la regarder vraiment avidement, et, un peu gêné, il se mit à rire lui aussi. C'était la première fois qu'il voyait un peu le corps de la jeune fille, et la voir ainsi lui avait fait beaucoup d'effet. Elle était belle, elle était même magnifique. Et elle était avec lui.

Il voyait bien que ses barrières tombaient une à une, elle n'avait pas eu peur que Matthew la dévisage comme cela, elle en avait même ri. Cet instant restera pour longtemps son moment préféré.

« - Ce que je voulais dire, c'est que je n'ai pas d'habits pour aller au lycée.
- Oh, oui, c'est vrai. On va trouver une solution. »

Méaly était venue chez lui en jogging et en vieux T-shirt troué. Ils se dirigèrent vers l'armoire de Matthew pour lui trouver un jeans et un pull. Pendant que le jeune homme cherchait, accroupi, des vêtements trop petits qui pourraient lui aller, Méaly s'amusait à se coller à lui, à laisser ses cheveux lui chatouiller la nuque.

Soudain, elle éclata de rire. Matthew, trop absorbé par le contact de sa jambe nue contre son corps, avait arrêté de fouiller dans son armoire. Une chaleur de gêne lui enflamma les joues.

« C'est de ta faute, arrête de me déconcentrer, marmonna-t-il. »

La jeune fille se contenta de lui sourire d'un air moqueur et se pencha pour l'aider à chercher. Ils finirent par trouver un jeans, trop petit depuis longtemps pour Matthew, qui allait presque à Méaly, et un sweat. Celui-ci était bien trop grand pour elle, mais elle avait insisté pour le prendre. Matthew lui en avait proposé un moins masculin, pour éviter qu'elle doive se justifier auprès de ses amis, mais elle avait refusé.

AutodestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant