Chapitre 14 -

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« - Là tu as l'embrayage, le frein et l'accélérateur. Ton pied gauche se charge de l'embrayage, le droit, du frein et de l'accélérateur.
- D'accord, pour l'instant je te suis.
- Pour démarrer, tu te mets au point mort, tu mets le contact, tu passes la première. Ensuite, tu remontes doucement ton pied de l'embrayage et ça va avancer tout seul. Pour t'arrêter, tu appuies sur le frein puis tu enfonces l'embrayage.
- OK. Mais si jamais je démarre comme une folle et que je n'ai pas le réflexe de freiner ?
- Ne t'inquiète pas, s'il se passe quoi que ce soit, je tire sur le frein à main et j'attrape le volant. Et puis, ça m'étonnerait que tu fasses quelque chose de dangereux. Si tu y vas doucement, ça ira. Prête ? »

Méaly acquiesça simplement. Comme Matthew le lui avait promis, elle commençait à apprendre à conduire. Ils avaient passé quelques minutes à passer les vitesses à l'arrêt, et Matthew lui avait montré plusieurs fois comment démarrer. A elle de le faire seule, désormais.

Elle réussit à démarrer la voiture sans caler, du premier coup. Matthew l'encouragea à rouler un peu en première. Ils étaient sur un parking désaffecté, là où ils ne dérangeraient personne. Méaly fit quelques tours en première, puis s'arrêta.

« - Et bien, c'était super ! On passe à la vitesse supérieure ?
- Allez ! »

Durant l'heure suivante, Méaly s'entraîna à démarrer, à passer les vitesses et à s'arrêter. Conduire une voiture était plus simple que de conduire une moto, elle s'en tirait relativement bien. Matthew semblait très heureux, le souvenir de leur conversation était encore dans sa tête. Il était content d'être avec la jeune fille, de faire quelque chose seul avec elle.

Méaly s'était un peu forcée à sortir pour le retrouver, mais elle ne le regrettait pas. La dépression la poussait à rester chez elle, à ne voir personne, à ne rien faire. Mais pour voir Matthew, l'envie était toujours présente. C'était facile de se lever pour passer un moment en sa compagnie.

Son téléphone, posé sur le tableau de bord, vibra. Par réflexe, elle voulu l'attraper, mais Matthew la devança en lui lançant un « pas de portable au volant ! ». Le message s'afficha sur l'écran, Matthew le lut rapidement. Méaly lui jeta un coup d'œil. Matthew avait les traits tirés, et ce qu'il lisait ne semblait pas du tout lui plaire. Elle arrêta la voiture et tendit la main vers son portable.

De : Ray
Alors ma Méaly, comment ça va ? On essaye de se voir vendredi ? Il faut que tu conduises régulièrement, sinon tu vas perdre l'habitude !
PS : Au fait, je ne t'ai pas demandé, comment ton mec a réagi pour le baiser l'autre fois ?

« - Plus ça va, moins je l'apprécie celui-là. Tu ne m'avais pas dit que tu ne le reverrais plus ?
- Je ne t'ai jamais dit ça, j'ai dit qu'on serait simplement amis.
- Est-ce que tu lui as dit ?
- Lui dire quoi ?
- Que tu ne voulais plus qu'il t'embrasse.
- Non, je ne lui ai pas envoyé de message. Ne fais pas cette tête, Ray est une personne civilisée, il ne va pas me sauter dessus. Je lui dirai quand on se verra.
- Attends mais tu vas continuer à aller faire de la moto avec lui ? A le voir en tête à tête ? Tous seuls ? Tous les deux ?
- Oui, je ne vois pas pourquoi je devrais arrêter.
- Mais parce que ... Parce que, se contenta de répondre Matthew, n'arrivant pas à justifier sa crise de jalousie !
- Tu n'as même pas de raisons valables ! Arrête un peu ta jalousie, il n'y a rien entre nous, et j'ai le droit de continuer de le voir.
- Je ne suis pas jaloux !
- Et tu fais quoi là ?
- Mais c'est juste parce que vous allez continuer de vous voir tous les deux comme si de rien n'était, alors qu'avant vous vous embrassiez ! Ça va déraper votre truc !
- Non, justement, le contrat c'était qu'aucun ne s'attache à l'autre et que, quand on arrête, on reste amis.
- Mais jamais vous ne pourrez faire comme si de rien n'était !
- Si. Il faut que tu comprennes quelque chose, avec Ray, on ne ressent rien l'un pour l'autre. Absolument rien. Je n'ai rien ressenti en l'embrassant, il n'y aucune raison pour que ça dérape.
- Je ne vous comprendrai jamais.
- Et moi je ne comprends pas ce que tu as avec Ray. Lâche-le un peu, il ne t'a rien fait et tu ne le connais même pas. Et puis fais-moi confiance, si je te dis qu'il ne se passera rien, c'est qu'il ne se passera rien. Bon sang, mais pourquoi tu réagis comme ça ? »

AutodestructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant