Waking up

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J'ouvre les yeux d'un coup, puis suis aveuglée par une ampoule trop proche de moi. Je tente de me couvrir les yeux et vois que mon poignet droit est affublé d'un énorme pansement qui en fait tout le tour. Ou suis-je ? Je pense en tentant de me redresser. J'ai l'impression que les deux Rose de mon coma sont en train de se battre dans ma tête. L'une d'elle à sûrement dû envoyé une chaise contre l'autre, qui est venue se briser sur le côté gauche de mon crâne, car il me fait un mal de chien.

-Tu es sûr ? Bien. Oui, c'est pour très bientôt. Je prépare encore quelques sacs et j'y vais, qu'elle soit réveillée ou non.

Je me tourne pour pouvoir apercevoir James, mais regrette tout de suite mon geste ; j'ai mal partout et un mal de crâne me vrille les tempes. J'ai également la nausée.

-Putain de sa mère, je jure en me massant les tempes.

-Elle est réveillée, déclare James avant de raccrocher.

Il s'approche de moi élégamment et je manque de sourire, puis je remonte vers son visage et le vois fermé et féroce. Ma bonne humeur me quitte instantanément.

-Pourquoi est-tu partie de ta putain de maison ? Me demande-t-il en tentant de se contenir.

-Je devais aller quelque part, je réponds en m'asseyant droite sur le canapé.

Je reconnais peu à peu son appartement.

-Pas de cela avec moi. C'est fini les mystères, j'ai dû tuer quelqu'un aujourd'hui ! Ou étais-tu bordel ?! Crie-t-il.

Mon sang se glace dans mes veines. Il était incroyablement beau, mais aussi très dangereux. Je me mis à avoir peur. Mes mains étaient glacées. J'aurais aimé me lever et lui crier dessus à mon tour, mais les mots ne réussirent pas à sortir, et au lieu de cela, des larmes se mirent à couler sur mes joues.

-Où est mon père ? Je demande. Et Mateo ? Ils vont bien ?

-Ou étais-tu ? Dit-il à nouveau.

-Je suis partie faire un tour à ma fac. J'en avais besoin.

Ses épaules s'affaissent et il passe une main dans sa barbe de quelques jours.

-As-tu la moindre idée de ce que tu viens d'enclencher ? Tu es insubordonnée, insolente ! Si on te dit que tu es en danger, tu es censée le fuir et non pas te précipiter vers celui-ci, gronde-t-il.

Je regarde mes mains. Comment suis-je arrivée ici ?

-Ton père va bien. Mateo est avec ta mère. Je ne les préviendrais seulement lorsque nous serons partis.

Je relève la tête brusquement.

-Partis ? Comment... Non, NON ! Je ne veux pas partir et fuir le reste de ma vie, je suis désolée, je ne recommencerais plus....

-Je n'en ai rien a foutre, Rose. Et eux non plus. Ils savent sûrement ou tu vis maintenant, et ta famille n'est plus en sécurité, mes collègues s'occuperont d'eux.

Dites-moi que c'est un rêve, je pense très fort.

-Rose, bouges-toi.

Je me lève lentement et le vois préparer un sac à dos, dans lequel il fourre des affaires qui m'appartiennent. A quel moment les avait-il prises ? Il y met mon portable, mon chargeur, et même ma trousse de maquillage. Il semble habitué des situations comme celle-ci.

-J'ai pris ton traitement aussi, j'espère que je n'ai rien oublié, déclare-t-il en mettant un petit sac rempli de cachets dans le sac à dos. 

Mon cerveau fonctionne à mille à l'heure, et je tente de me rendre à l'évidence ; j'avais failli mourir, une fois de plus, il fallait que je parte. Je touche instinctivement mon cou et sens une légère douleur s'en dégager une fois ma main dessus. Je n'ose même pas savoir à quoi je ressemble. James se déplace à cent à l'heure et fait le tour de son appartement en un temps record et saisis un gros sac noir ainsi qu'un sac violet foncé, qu'il me tend. Je le passe sur mon dos en vitesse et observe James se mouvoir dans la cuisine. Je l'accompagne jusqu'à l'entrée, et il met son alarme en route, puis nous quittons l'appartement. Il avance très vite et se dépêche d'arriver jusqu'à sa voiture, tout en prenant un autre appel. Nous montons dans sa voiture, où il y fait aussi froid que dehors. James n'a pas oublié de prendre mon manteau le plus chaud. Il démarre en trombe et je regarde le bâtiment s'éloigner, en sentant des larmes chaudes sur mes joues. J'étais désormais une menace pour tout le monde. 

RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant