Chapitre 3

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-Je n'ai pas envie d'en parler, je lui dis en secouant la tête.

Il marque un temps d'arrêt, puis fourre ses mains dans son sweatshirt trop grand. Il me fait signe de le suivre à l'étage et une fois la bas, il me donne un sachet remplie de poudre blanche.

Je fouille dans mon soutien gorge et en sors une liasse de billets, qu'il plie et range dans son tiroir.

-Ma mère est chez moi, je ne peux pas en prendre la-bas, je lui dis en le suivant du regard.

Il part à l'autre bout et revient avec sa carte bancaire, puis montre son bureau de la tête ;

-Depêches-toi.

J'ouvre alors le sachet et disperse un peu de poudre sur le bureau, que je n'ai même pas nettoyé. Avec sa carte, je trace une ligne parfaite, puis je me penche au dessus du bureau en bois et me bouche une narine en approchant bien l'autre de la poudre. Finalement, j'aspire fortement en longeant la ligne et penche ma tête en arrière. Une légère douleur apparaît derrière mon crâne et mon nez me picote quelques secondes.

-Merci, je lui dis en lui donnant une tape sur l'épaule.

Sans un mot, je quittais sa maison et repartis vers l'arrêt de bus a pied. Je me sentais déjà mieux. J'avais rencontré Jason dans une de ces fêtes étranges ou les lumières sont tamisées et l'ambiance est hyper sexuelle. J'étais véritablement mal à l'aise, et il est venu me parler, m'a montré tout ce qu'il avait dans son sac et m'a expliqué les effets de chacune des drogues. C'était il y a deux ans.


***



Mon réveil sonne et me vrille le crâne, je lui donne un, puis deux coups avant qu'il se taise. Je hais cette chanson. J'entends des voix dans le salon et devine que des amies de ma mère sont déjà là pour nous accompagner. Je n'ai même pas envie de prendre de douche, je n'ai envie de rien faire, mais je me force, pour Lily. Après m'être nettoyée, j'avale mes médicaments sans eau, et enfile une combinaison noire. C'est un haut à col rond et manches longues ainsi qu'un pantalon assez vaste.

Je démêle mes cheveux rouges en me fixant haineusement dans le miroir. Je ne mettrais pas de maquillage aujourd'hui ; J'en ai marre des faux semblants. Mon teint normalement hâlé est tout pâle et mes cernes grises prouvent a quel point j'ai réfléchi toute la nuit. Je m'asperge de parfum pour noyer l'odeur de ma souffrance et prend une grande inspiration avant de passer la porte du salon.

-Ma biche ! S'écrie Lauraine, une des meilleures amies de ma mère.

Je la connais depuis mes six ans. Elle fait partie de ces gens très gentils mais très lisses. Je n'y pouvait rien ; on ne pouvait ni la détester ni l'adorer : elle était simplement lisse.

Elle me donne une accolade exagérée en me caressant amicalement le dos de haut en bas et je me retiens de ne pas la repousser sauvagement. Finalement elle s'écarte et plante son regard gris dans le mien ;

-Je suis désolée, bichette.

RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant