Hurt

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-Je sais, je sais. Tout s'est bien passé, on a juste discuté.

-Il t'as dis quelque chose à la fin ? Quoi que ce soit ?

-C'est une femme, maman ; je te l'ai déjà dis. Et non, rien de spécial, je mens en me rendant dans le salon.

J'ouvre mon paquet de cigarettes en pensant à ma fac. J'y pense de plus en plus. Je veux continuer mes études de lettres, je ne veux plus rester ici à rien faire.

Je fume une cigarette en pensant vivement à tout cela, et me demande combien de grammes il me reste dans ma poche de veste. Vais-je tenir jusqu'au mois prochain ? Je chasse la fumée de la main en grimaçant, puis enfile un gilet, ainsi que ma veste en cuir avant d'ouvrir la porte à la volée en direction de ma fac.

James apparaît devant moi.

Mon coeur s'accélère.

-Je passe juste vérifier que tout va bien, et te signifier que c'est moi qui suis de garde aujourd'hui, il déclare en montrant la voiture de police derrière lui.

-Ho... D'accord. Tout va très bien, merci.

-Le psy c'est bien passé ?

Je me retrouve plus que flattée qu'il daigne s'intéresser à ma vie. Je m'empêche de rougir de toute mes forces et regarde les arbres pratiquement dénudés.

-Oui, elle est très gentille. Elle m'a fait beaucoup réfléchir, je lui réponds.

Il hoche la tête, satisfait.

-Bien.

-Tu veux boire quelque chose ? Je lui propose sans réfléchir.

Il dit oui et je file lui préparer un café, puis lui prête un de mes livres favoris pour qu'il occupe son temps. Je le regarde partir et attend qu'il soit installé dans sa voiture.

Enfin.

Je pars dans la salle de bain du rez de chaussée et ouvre la fenêtre en grand, je place le petit tabouret à côté et grimpe à la fenêtre, où je manque de tomber. Mes chaussures touche la pelouse dans un grand bruit et je tente de refermer la fenêtre comme je peux. Je pars de l'autre côté et coupe par la petite forêt, pour éviter tous flics ayant décidé de se poster devant chez moi. J'arrive devant l'arrêt de bus de l'autre côté et l'attend pendant sept minutes, puis une fois à la gare, prend le train pendant trente autres minutes.

Je suis arrivée. Il ne reste qu'à marcher cinq bonnes minutes et j'aurais atteint la fac. Mon coeur bat la chamade, mais je suis surexcitée. Je vais sans doute revoir quelques unes de mes connaissances. Je passe enfin l'entrée en m'engage dans le hall immense ; une foule d'élèves me dépasse sans me prêter un seul regard. Je croise deux professeurs en pleine conversation. Je dépasse la cafétéria et me dirige vers les escal...

-Rose Kalivas ? Sort une voix sur un ton étonné.

Je reconnais la voix d'Alex et me retourne brusquement, surprise.

-Alex ? Je fais avec un grand sourire.

Il s'approche de moi et me serre dans ses bras. Il est vrai qu'il m'avait envoyé plusieurs messages auxquels je n'avais pas répondu. Je mettais tout le monde à distance. Il s'écarte de moi, puis me regarde de haut en bas ;

-Je m'attendais à bien pire, après ce qui est arrivé, tu as du potentiel naturel pour le danger, fit-il en accompagnant ses mots de grands gestes.

Alexandre était un camarade depuis ma première année à l'université. Il m'avait épaulée et soutenue, mais n'avait jamais aimé Alena.

Il retire son beret et me regarde d'un regard plus doux ;

-Non ! Je t'en supplies, pas de ce regard avec moi, Alex. Je vais bien.

Il soupire.

Il était habillé d'un long manteau noir et d'un jean troué. Il avait le teint légèrement pâle et les cheveux coupés très courts, qu'il avait teint en blond. Il portait également des écarteurs et mettait du vernis noir de temps en temps.

-D'accord, d'accord, c'est vrai, tu as raison.

Il penche sa tête sur le côté, semblant se rappeler de quelque chose.

-Toi ! Fait-il en me pointant du doigt. Tu n'as répondu à aucun de mes appels, ni mes messages. Je suis venue te voir deux fois pendant ton coma. C'était très... Mélancolique, j'ai adoré. Ca m'a inspiré pour mon nouvel article, dit-il en regardant en l'air, l'air très dramatique.

-Mon coma t'as inspiré pour un article sur la mode ?

-Nous, en tant que futur auteurs, avons tous besoin d'un petit boost, tu le sais très bien, dit-il en me faisant un clin d'oeil.

Je hoche la tête, ailleurs.

Nous marchons dans la grande allée qui mène aux différents bâtiments et je remarque que chaque élève me lance un regard. Quelques un s'arrêtent même sur leur passage. D'autres m'arrête pour me poser des questions. Quinze minutes plus tard, j'hésite à entrer dans l'amphithéâtre, m'imaginant plus de cent paire d'yeux tournés vers moi, me scrutant et me jugeant.

RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant