-Elle a sans doute besoin de temps, dit Grégoire.
-C'est une imbécile. Elle est lâche, c'est tout. Je dois apprendre à différencier mes vrais amis des faux.
Il dépose de légers baisers le long de mon cou et je fixe le plafond.
-Tu devrais lui laisser du temps, et en prendre pour toi aussi.
Il commence à m'embrasser et nos langues se rencontrent. Mais l'ennui m'enveloppe et une sensation étrange m'assaille. Il baisse ma bretelle et continue ses baisers, et je m'empêche de me lever.
Finalement, au bout de deux minutes, je le repousse brusquement.
-J'en ai marre que tu sois doux. Je n'en veux pas de tes petits bisous, je veux quelque chose de violent. Sinon, je m'ennuie.
Il me regarde, l'air étrange, puis soupire.
-Tu as pris tes médicaments ? Ce n'est qu'une phase ...
Je me lève, excédée, puis replace mes vêtements et referme ma fermeture. J'en ai plus qu'assez.
-Non, ce n'est pas une phase, c'est la vérité.J'en ai marre que tout le monde mette cela sur le compte des médicaments ou de mon trouble bipolaire. C'est bon, tu n'as qu'à appeler ta vraie copine, tu me tapes sur les nerfs !
-Quoi ? Dit-il, complètement décontenancé.
Je saisi ma veste et quitte sa chambre, avant de descendre les escaliers en bois et de repasser par la porte d'entrée. Je dis au revoir à son berger allemand et quitte sa maison en furie. Il fait déjà nuit et mon père doit commencer à s'inquiéter. Je m'en fiche. D'abord les flics, puis Alena, maintenant Grégoire. Pourquoi tout le monde agit comme s'il voulait faire de ma vie un enfer ? Je déboule en trombe dans la rue résidentielle, éclairée seulement par les lampadaires luxueux. Je sors ma cigarette de ma poche de veste, excédée par le comportement de mon entourage ; et du mien également.
« Je me ferais bien une petite une ligne de coke », je pense en joignant mes mains pour empêcher le vent de faire valser la flamme de mon briquet. A ce moment là, en regardant au dessus de mes mains ; j'aperçois une voiture grise ; elle ressemble a un 4x4, mélangé à une berline. Une voiture plutôt classe. Mais ce n'était pas la première fois que je la voyais. Je soupire, puis pars en trombe jusqu'à la voiture pour y découvrir avec surprise l'officier Sellers. Mon coeur s'arrête pendant une seconde, le temps que j'observe ses cheveux mi-longs retomber devant ses yeux. Il lisait un papier qui semblait plutôt important et portait des lunettes qui le rendait plutôt sexy. Je toque brusquement sur la vitre de la voiture et il a pour reflexe de toucher son arme à feu, puis redresse la tête en une seconde. Ses épaules s'affaissent ; il semble déçu. Il replace son arme méticuleusement à sa place et ôte ses lunettes ; puis baisse la vitre.
-Qu'est-ce que vous faites la ? Lui dis-je agressivement.
Il prend du temps pour répondre, me regardant d'un air supérieur. Après un soupir, il lâche ;
-Je vous ai juste suivie l'après-midi, pour m'assurer que tout allait bien.
Je me redresse, surprise. Etais-je réellement en danger ? A chaque fois que je sortais de chez moi ?
-Je n'ai pas besoin de votre aide, je déclare et crachant ma fumée dans sa voiture ; ce qui me vaut un regard noir.
-Cela s'appelle de la protection policière, dit-il en gardant son sérieux.
Il était toujours sérieux. D'habitude, ma répartie et mon sarcasme faisait rire.
-A vingt-deux heures ? Demandais-je. Vous avez fini le boulot. Cela s'appelle du harcèlement.
Son visage se décomposa et il serra la mâchoire.
-Ecoutes, je ne suis pas ici pour me battre. Je m'assurais qu'un des témoins était en bonne santé, voila tout.
Je hochais la tête, abandonnant ma quête de lui en faire voir de toutes les couleurs.
-Tu veux que je te ramènes ? Il me demande en rangeant ses lunettes.
-Seulement si j'arrive à vous arracher au moins un sourire, balançais-je. Ca m'a l'air plutôt sinistre là dedans, je dis en regardant l'intérieur de la voiture.
Il soupire, puis déverrouille la voiture. J'entre et m'installe confortablement, puis jette un coup d'oeil à la fenêtre de Grégoire, qui me regarde au loin. J'hésite à lui faire un doigt d'honneur, puis me dis qu'il vient de me voir le quitter pour monter dans la voiture d'un autre homme ; c'en est déjà assez.
-Ta cigarette, jettes la dehors. Pas de ça dans ma voiture, ordonne Sellers.
« Un homme qui donne des ordres ? j'adore » Pensais-je en jetant ma cigarette par la fenêtre avant qu'il ne démarre en trombe.
-Je suis tant en danger que ça ? Je demande une dizaine de minutes plus tard.
Il prend une grande inspiration. Je remarque qu'il porte une montre couteuse au poignet droit, ainsi que deux bagues en argent.
-En quelques sortes... Tu es une priorité chez nous, au commissariat.
Mon coeur se serre de surprise.
-Ils sont vraiment en train de me chercher pour me tuer, n'est-ce pas ? Je chuchote pratiquement.
Il ne répond pas au début, puis hoche finalement la tête. Je regarde le paysage éclairé par la demi-lune et les rares lampadaires. Ai-je pris toutes mes pilules aujourd'hui ? Pensais-je en regardant au dehors.
Une seconde plus tard, une voix me ramène à la réalité et je prends conscience que nous sommes devant la maison de mon père. Il doit sûrement être au travail, comme à son habitude. Mateo est à l'anniversaire de son meilleur ami, il me l'a dit une petite dizaine de fois.
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Roses
AcciónRose, une étudiante addict et hargneuse est dans le coma. Elle va devoir lutter contre elle-même pour que son âme cesse de vagabonder dans l'obscurité. Tout ce dont elle se rappelle : la souffrance et des coups de feu. #1 santé mentale le 9/08/2019...