Roses

Air

-Merci. La vérité, Rose, c'est que tu as tiré sur trois d'entre eux. Je pense que tu ne t'en rappelles pas... Ton cerveau a probablement omit certaines choses volontairement.

Un silence glacial s'installe dans la pièce. Trois ? A quel moment j'aurais pu faire tout cela ? Il devait forcément y avoir une erreur quelque part...

-Tu as le droit de prendre ton temps pour te rappeler de tout cela, dit-il. Tu souffres sûrement de stress post traumatique.

-Non, je sors en le coupant.

Il soupire, puis note quelque chose rapidement.

-Tu as prévu quelque chose demain ?

-C'est l'enterrement de ma sœur, je sors en le fixant pour le mettre mal à l'aise.

Il me regarde aussi, sans avoir l'air d'être gêné par sa question.

-Je suis sincèrement désolé, lâche-t-il en reposant son dossier.

Quelques minutes d'un silence gênant passent, et nous continuons de parler quelques temps. Il me pose beaucoup de questions. A la fin de l'entretien, il me tend également sa carte et m'accompagne dehors ; il s'appelle James Sellers.

A peine sortie du bâtiment, mon téléphone sonne mais je décide de l'ignorer complètement et me dirige vers le côté ouest de la ville.

Le bus s'arrête au bout de vingt longues minutes et je marche dans une rue de quartier résidentiel. Pelouse parfaite, portails neufs. Je m'arrête au niveau de la maison grise et envois un message à Jason pour lui signaler ma présence. Quelques secondes plus tard, il ouvre sa fenêtre pour y passer sa tête et me fait signe d'ouvrir le portail. J'entre alors et referme derrière moi. La porte blindée s'ouvre sur un grand jeune homme avec de grands yeux bleus et des cheveux chatains mal coupés et décoiffés. Jason ne s'est pas rasé depuis au moins dix jours.

-Hey, tu es sûre que tu veux ta dose ? Je veux dire, j'ai appris ce qu'il t'es arrivé, dit-il.