Vy était la capitale d'une île faisant partie d'un archipel inconnu. Il ne figurait sur aucune carte que j'avais consulté et deux possibilités expliquaient ceci : soit cet archipel n'avait jamais croisé d'avions, de bateaux, et autres machines surpuissantes du XXIIe siècle de toute son existence , soit il était le vilain petit canard des grandes comme petites puissances économiques de ce bas-monde. J'avais tendance à penser que la deuxième proposition était réelle. Comment pourrions-nous ne pas avoir parcouru le monde entier avec toute notre technologie ? Ceci dit, si les États avaient choisi de nous -petits gens des bas quartiers- garder dans l'ignorance , je n'allais pas m'en plaindre : des îles inconnues étaient parfaites pour changer de paysage.
Ma connaissance de cet endroit vient d'un pur hasard . On m'avait conseillé un site à consulter suite à une réflexion où l'idée de déménager n'était qu'au stade d'embryon. 3 mois plus tard, j'avais commencé les recherches pour obtenir un appartement. Je souhaitais tellement partir d'où j'étais que je n'avais pas vraiment été minutieuse : pourquoi un seul site proposait cet archipel ? Trouver une habitation fut compliqué : il m'a fallut choisir une île parmi les quatre et une ville dans l'île. Mais comment étais-je supposée savoir qu'une ile était meilleure qu'une autre ? Et je dois avouer que vivre dans la capitale fut le choix de la facilité.
Vy était composée de cinq parties distinctes, frontières plus ou moins présentes : Centre, Est, Ouest, Nord, Sud. Le manque d'originalité m'avait aussi frappé , mais je supposais que j'allai devoir vivre avec.
Le Centre se consacrait majoritairement au commerce de toutes sortes ; l'Est était la place par excellence où vivaient les personnes aux revenus faibles et modestes , le Nord regorgeait d'hommes et femmes politiques ainsi que de consulats et je n'avais pas eu besoin d'entrer dans la zone pour le savoir : il était tellement bien protégé que je n'avais pas pu approcher à moins de 50m. Le coté dissuasif des armes marchait plutôt bien sur moi. La section Ouest abritait les personnalités les plus influentes de l'île et dont le salaire dépassait l'entendement. Pour être sincère, Vy était une ville qui catégorisait toutes personnes qui bougeaient, et ça ne me dérangeait pas plus que nécessaire.
Cependant chaque grande ville détient un quartier qui fait de l'ombre à son image.
Dans Vy, la partie Sud était la zone où on évitait de mettre les pieds. Une frontière physique nous prévenait de l'approche de la zone, et des effluves de violence suintaient de cette lisière. La peur devenait un sentiment omniprésent quand on approchait de la limite. Il n'y avait aucun doute : ceux qui vivaient dans la partie Sud n'avaient de loi que la leur, et avaient perdu foi en l'humanité depuis longtemps. Le simple fait de songer à y retourner me retournait l'estomac.
Mon logement se trouvait dans la zone Est dans un quartier plus que familiale. Les immeubles avaient tendance à se ressembler : 5 étages, un style classique . Seuls les teintes qui les coloraient les différenciaient. Quelques maisons, commerces, espaces verts égayaient le paysage ici et là. Le charme du quartier Brown résidait dans son agitation le jour : les rires des enfants courant, sautant, jouant ; les cris des commerçants ;la sonnerie des écoles . Le soir offrait au Brown un moment de soulagement et de répit. Le calme nocturne m'avait toujours apaisé, peu importe l'heure où je venais à rentrer dans le quartier : il soulageait mon esprit chahuté . Alors pourquoi avais-je la répugnante sensation qu'un drame allait frapper ?
Je regardai les fenêtres de mon immeuble pensant stupidement qu'elles pourraient me dire ce qui n'allait pas. Mes vitres étaient proche de celles de Mme Belevitch. Nous étions voisines et c'était d'ailleurs grâce à cette proximité que j'avais obtenu un emploi sitôt après mon installation. La Taverne, qui lui appartenait, marchait assez bien. J'étais même certaine que cette vieille dame était aussi riche que Crésus, alors pour être honnête je me demandais sans cesse : pourquoi vivait-elle ici ? Pourquoi ne foulait-elle pas le sol de la zone Ouest ? L'appartement avait-il une valeur sentimentale ? Ou alors un vieux trésor y était caché ?
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Ush ROWTAG T1 : Monstres inattendus
ParanormalUne série de meurtres , un malentendu -que j'avais volontairement engendré, et une promesse m'ont poussé dans une série d'événements incroyables. Et incroyable est le mot d'or. Moi, Ushma, j'avais pourtant demandé une seule chose : éviter d'aller a...