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J'aimais mes cheveux courts. Ils étaient pratiques et je me sentais plus que bien avec. La longueur n'atteignait jamais mes épaules et ma chevelure n'avait jamais connu le lisseur. Je les gardais constamment dans leur état naturel car j'adorais la texture inédite. Le point important à soulever ici était le fait que mes cheveux étaient courts car pratiques. Quand je me baissais ou me battais ils ne m'avaient jamais entravé. Contrairement aux chevelures longues qui réclamaient de nombreux soins avec de multiples produits , on ne pensait pas forcement à me prendre par les cheveux et me tirer avec.

Pourtant mon cuir chevelu demandait qu'on lui foute la paix, signe que quelqu'un manipulait mes cheveux et pas de la bonne manière. Les évanouissement me posaient problème : à chaque fois que je rejoignais les bras de Morphée, j'étais toujours dans une situation pire que celle d'avant mon absence. Actuellement, des mains me traînaient par les cheveux sur une certaine distance. J'avais mal et je n'arrivais pas à réagir. Je devais le reconnaître , c'était un excellent coup droit. Il avait frappé pile là où il fallait.

Un bourdonnement sourd frappa mes tympans. Enfin un retour de sensation ! Pas des plus agréables certes, mais je n'allais pas me plaindre. J'inspirai profondément de manière discrète. Je fus instantanément consciente de toutes les choses autours et de moi et plus étonnant de mon corps.

En général, après un K.O , on ne se réveillait pas de sitôt. Rien n'était normal et pourtant je ne pouvais pas m'attarder sur ce détail : on continuait à me tirer les cheveux . Comme j'étais totalement consciente , je ressentais les écorchures sur mes mains et mes jambes. Les petites coupures faisaient toujours le plus mal : je pouvais le confirmer.

Mon corps pouvait répondre à des sollicitations mais je choisis de ne pas bouger. L'effet de surprise sera de mon côté. Je décidai de m'intéresser au son affreux qui atteignait mes oreilles: des bribes de ... Discours ? Est-ce qu'il faisait vraiment un discours là ? Je me concentrai , demandant à ma cervelle de déchiffrer ce que j'entendais.

« ...Faible. C'est donc ça, que vous respectez ? Cette chose est incapable de tenir debout. Elle ne mérite en rien son titre. Regardez-la.Regardez-la tous ! Elle ne peut pas prétendre défendre ce lieu inestimable à nos yeux. C'est un être faible, ridicule en plus d'être incapable.

-Un coup pareil n'aurait jamais dû la mettre au sol si elle avait été puissante, poursuit-il. Mais elle n'est rien. Par respect pour vos sentiments je l'abattrai rapidement . Suite à sa mort , je serais le dirigeant de ce bordel et les règles seront... »

Je m'arrêtai là : j'en avais assez entendu. Tout le long de son discours qui avait été ponctué par des cris hystériques, il m'avait ballottée et traînée à gauche, à droite. Les brûlures et les plaies sur mes genoux et mes mains commençaient à me faire mal : il était temps pour moi d'agir. D'après le timbre de sa voix, il devait se trouver à ma gauche.

Honnêtement, ça ne m'arrangeait pas vraiment : qu'il fût à ma gauche signifiait qu'il était droitier et qu'il me tenait de sa main dominante. Me dégager de son emprise allait poser problème mais je ne pouvais pas non plus analyser toutes les possibilités et choisir laquelle était la plus favorable. Je manquais cruellement de temps.

J'inspirai pour me donner du courage et ouvris les yeux. Je me redressai partiellement : ma jambe droite était désormais devant moi et formait un angle parfait pour être utilisée en appui, mon second membre touchait le sol qu'avec les orteils. J'attrapai son poignet droit de la main droite pour le maintenir dans cette position . En agrippant son coude de l'autre main, je me relevai totalement. Ma main gauche appuya sur l'articulation. Il paniqua : j'allais lui exploser le bras si je continuais. Alors au lieu de me donner un coup, il lâcha mes cheveux et s'éloigna brusquement.

Ush ROWTAG T1 : Monstres inattendusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant