4.3

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Bang.

Une migraine pointa le bout de son nez mais je décidai de l'ignorer : j'avais plus dangereux à affronter devant moi. Ma colonne vertébrale fut raide et je ne pus regarder ailleurs. Là, voilà, il m'avait terrorisée. Dans cette phrase, je vis une mort et je pensai que c'était la mienne. Comme j'avais mal partout, que j'étais fatiguée et terrifiée, mes bras s'articulèrent quand ma langue se délia  :

- Merci de vous excuser pour les hommes que vous avez envoyé : c'est sympathique. Quoique... Non, en fait, attendez : vous êtes responsables de vos hommes. Vous savez parfaitement ce qui s'est passé et comment ça s'est déroulé. Vous devriez payer pour mes putains de soins. Je repris ma respiration ignorant comme je pus mon mal de tête insistant. Refusant de laisser du temps à mon esprit pour réfléchir, je poursuivis :

- Vous n'aviez aucune, mais absolument, aucune raison de venir dans mon commerce m'agresser, violer mon habitation, demander à me passer à un tabac ! Mais quel genre de...

- Arrêtez-vous ici. Une accusation de plus et je m'occuperai personnellement de vous, claqua la voix de monsieur Hautz.

Il s'avança vers moi en prenant bien son temps. Je n'étais pas petite – j'avais un bon mètre soixante sept à mon active – ni menue – à vrai dire j'avais une sacré morphologie en A et des petites poignées d'amour invisibles sous les vêtements – mais plus il avançait, plus je pensais être une petite souris.

Il était grand et épais de loin ; il était une armoire à glace de deux mètres de plus près. J'eus soudainement envie de pleurer : j'allais mourir et puis voilà. Il s'arrêta avant d'atteindre les deux mètres de séparation. J'avais tellement les chocottes que j'étais prête à soit ne jamais plus parler , soit trop en dire. Je comptais m'engager dans une voie sans issue quand il décida d'intervenir.

- Et qui aurais-je envoyé pour vous brutaliser, madame Rowtag ?

D'accord. Il me faisait passer pour une menteuse en plus. Mon regard dériva sur sa gauche, où l'homme sans atèle – oui je l'avais mauvaise – se trouvait. Hautz suivit mes yeux. Il fit claquer sa langue contre son palais en effectuant quelques pas dans la direction du coupable. L'homme tremblait et déglutissait à plusieurs reprises à mesure où son patron approchait. Hautz utilisa sa voix puissante pour combler le silence de la salle :

- Est ce vrai ? Un hochement de tête lui répondis.

- De qui reçois-tu des ordres, humain ?

Humain ?

Bang. Bang.

- Je... Je sers magister Gaïji, fit-il d'une voix chevrotante.

La suite se déroula rapidement. Monsieur Hautz, sans quitter du regard l'homme en face de lui, sortit une arme à feu de nulle part et tira quatre fois sur une personne qui était non loin de moi. Il pris violemment l'homme à la gorge à bout de bras pour le soulever et le mettre à hauteur de visage. Les jambes du prisonnier s'agitaient dans les airs. Hautz, n'ayant que faire de son cas, se retourna avec son fardeau à la main .

Immobile, l'homme atteint des quatre balles dans la poitrine ne s'était pas écroulé. Hein ? Mais il souffrait grandement – son visage était on ne peut plus expressif.

Bang.

Je levai mes mains : une cacha ma bouche pour éviter de crier, l'autre soulagea ma tête en massant mes tempes. Ma vue se brouilla une seconde mais ce fut suffisant pour m'alerter : j'étais vraiment mal au point.

- Il me semble que tu étais présent quand j'ai donné mes directives, Gaïji, exposa monsieur Hautz avec une voix qui avait baissé d'un octave.

- Il me semble encore une fois, qu'à aucun moment j'ai spécifié de passer un tabac la dirigeante du magasin. Ni que vous deviez rentrer cher elle par effraction.

Ush ROWTAG T1 : Monstres inattendusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant