Mes épaules s'étaient relevées comme lorsqu'on était enfant et qu'on venait de se faire engueuler. J'avais fait une erreur de jugement , je le concevais. Il avança sans bruit, ne laissant que le comptoir entre nous. Une certaine fraîcheur accompagna son approche. Je pus enfin voir convenablement son visage.
Sa cicatrice accentuait ses traits carrés. Il n'avait pas une once de barbe, ni de restes d'imperfections. Ses yeux étaient semblable au bleu de la nuit d'un soir d'été. Des éclairs apparaissaient parfois à travers ses yeux, comme si un orage claquait. Il se pencha sur le comptoir, déposant ses coudes sur le meuble. Je déglutis.
-J'attends une réponse.
Sa voix n'était pas aussi puissante que dans mon souvenir. Avait-il une extinction de voix ?
-Je ... ne comprends pas de quoi vous parlez.
Jouer l'ignorante ne m'aiderait pas, mais j'avais le culot d'essayer. Il trouva une chaise et s'assit dessus. Le meuble grinça avant de rendre l'âme. Je n'osai pas dire un mot. Il resta debout, de l'agacement se lisait dans sa position. Aha ! On subissait les conséquences d'un imposant physique n'est ce pas ?
-Laissez moi vous rafraîchir la mémoire alors. Il y a de ça, une semaine, vous aviez rendu visite à Joseph Bertelsen. Plusieurs fois. Et ce même le jour où Joseph s'est tué. Quelle ne fut ma surprise quand j'ai découvert qu'il y avait un témoin à la scène. Et que ce témoin n'est rien d'autre que vous.
-Sombre malentendu. Je n'étais pas là bas.
Je m'éloignais ,tapant les étagères de mon dos. Je ne pouvais pas fuir, mais je pouvais refuser d'être proche de lui. Je sentais la magie de la Taverne s'agitait autour de moi à une vitesse incroyable. La sensation d'avoir des branches de quelque chose qui me traversaient était désagréable. Mais je sus que c'était la Taverne lorsqu'elle se mit à me parler.
Puissant. Nous sommes pas assez puissants contre lui. Faible, faible. Fuir, il faut fuir.
Je n'avais jamais vu la Taverne aussi paniquée. Et savoir qu'une magie , un reste d'entité, quelque chose d'ancien et de puissant, pouvait avoir peur eut un effet immédiat sur ma conscience.
Mes jambes bougèrent sans prévenir. Je partis en direction du club alors que je savais pertinemment que ça menait à un cul de sac. Je ne pus jamais finir ma course.
Des fumés noirs s'amassèrent devant moi. Une longue traînée s'approcha rapidement de mon cou et s'épaissit. Un bras se forma et une main empoigna mon cou pour me soulever. Les fumés se mouvèrent devant mes yeux,adoptant peu à peu la forme d'Isotz Hautz. Lorsqu'il prit une apparence entièrement physique, je lui mis mon tibia dans ses parties intimes. Un homme restant un homme, il me lâcha pour tenir son membre. Ni une, ni deux, je sauta par dessus le comptoir vers la porte principale. Ma main ne put qu'effleurer la poignée de la porte. Je fus à nouveau soulevée et cette fois, la main appuya sur ma trachée. Je paniquai, griffant son bras, agitant mes jambes .
-Ça a fait mal : tu me le paieras, grogna-t-il avec des traces de souffrances dans sa voix. Comme vous n'avez pas été présenté comme témoin, j'en ai conclu que les humains ont menti. Je ne vous le demanderais qu'une fois. Que s'est-il réellement passé ?
J'avais de moins en moins d'air et j'avais l'impression qu'on compressait mon esprit. Cette sensation, je l'avais déjà ressenti : on essayait d'accéder à ma mémoire. Même si la Taverne essayait de me donner du pouvoir, je ne savais pas l'utiliser pour me protéger.Je refusais qu'on puisse épouiller ma mémoire encore une fois. Je paniquai.
-Laissez moi,hurlai-je. Laissez moi tranquille , lâchez moi !
Il sera mon cou et quelque chose se brisa dans ma tête. Mon esprit vola en éclat. Je criai à en briser les vitres de l'enseigne.
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Ush ROWTAG T1 : Monstres inattendus
ParanormaalUne série de meurtres , un malentendu -que j'avais volontairement engendré, et une promesse m'ont poussé dans une série d'événements incroyables. Et incroyable est le mot d'or. Moi, Ushma, j'avais pourtant demandé une seule chose : éviter d'aller a...