13 ( et le dernier ) .1

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- Tu es dans un sale état, commenta Nahdya assise sur la chaise près du lit.

- Merci, j'essaye de faire de mon mieux.

La ferme de l'organisation était plus proche de la maison de l'alpha des hyènes que d'un hôpital. J'avais été choquée : qui aurait pu imaginer qu'une simple ferme renfermait des secrets aussi importants et graves ? Alain était le propriétaire de l'exploitation qui se situait à l'extérieur de la capitale, au beau milieu de nulle part. Sans les corps qui jonchaient le sol, le décor aurait pu être idyllique et paisible. Les arbres, l'herbe, les vaches, les poules. Sauf que l'Humanité en avait décidé autrement.

J'aurais pu aller chez l'Alpha ou le Maître des Vampires mais je préférais être dans un cadre que je connaissais et où je ne me sentais pas menacée. Alors on m'avait transporté manu militari chez Nahdya. D'abord, elle n'avait pas été ravie de trouver sur le pas de sa porte le chef des Vampires accompagné de la petite humaine qui lui cassait les pieds. Puis Isotz Hautz s'était excusé des mauvaises accusations envers les métamorphes. J'avais été tout aussi surprise qu'elle : reconnaître ses torts était un acte que très peu de dirigeants seraient prêts à admettre. Puis il avait annoncé tous les désagréments qui risquaient de lui tomber dessus si elle refusait de m'accueillir chez elle pour me soigner.

Note à moi-même : ne pas faire chier le chef des Vampires.

Elle m'avait alors placé dans la même chambre qu'auparavant. J'avais un goût de déjà vu dans la bouche : Ruben était enroulé sur lui-même sur ma poitrine, approchant par moment sa tête de la mienne comme pour me faire un bisou tandis que Kael était allongé sur le lit, le museau collé contre mon giron. Ses pattes avant avaient tendance à me tapoter le haut de ma cuisse comme pour s'assurer que j'étais bien là. Nahdya ne me lâchait pas du regard. L'unique élément qui changeait était la présence d'Isotz Hautz contre le mur. Il avait fermé les yeux, patient. Son bas de costume était plus foncé que le reste de son habit. Du sang.

La porte s'ouvrit et Alexis entra. Il ne sourit pas comme la dernière fois. En fait, il pinça ses lèvres en me voyant.

- Tu n'as pas fait attention à toi Ushma, murmura-t-il.

- J'ai fait ce qu'il fallait faire, fis-je avec un sourire.

Il approcha et je remarquai l'homme qui le suivait. Le fameux Jack-Jack qui l'avait pris lorsqu'il avait été saoule de magie. Je l'interrogeai du regard. Il haussa les épaules et le détail fut mis de côté. Son regard parcourait mon corps. Il s'assombrit lorsqu'il vit ma main. Mais il serra du poing quand il arriva à mon œil.

- Comment est-ce que ça a été possible ?

- Ils t'ont vu entrer chez moi et ils savaient qui tu étais.

- Désolé.

- Il n'y a rien à excuser. Tu n'es pas responsable de ça.

Il hocha la tête, peu convaincu. Hautz ouvrit les yeux et se concentra sur moi. J'eus la sensation désagréable d'être une proie.

- Pouvez-vous m'expliquer pourquoi ai-je reçu un renard surexcité chez moi et le chaman ici présent qui essayait de me dissuader de faire quoi que ce soit sur le pas de ma porte ?

Je lui expliquai tout ce que je savais sur l'Humanité et son implication dans les meurtres de bébés Vamps mais ne révélant rien de l'implication du Démon , de mes liens avec le livre, Kael et Ruben. A chacun ses secrets. Alors que je dévoilai les sombres pratiques de l'Humanité sans apporter de jugements sur celles des Alters, Alexis déposa sa fameuse mallette remplie de fioles sur la petite table. Il en sortit des fioles différentes que précédentes : rouge, bleu , jaune, violette.

Ush ROWTAG T1 : Monstres inattendusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant