Secrets | Jughead Jones | Riverdale

45.

Une salle remplie. Remplie de victimes, de famille de victimes et de nombreuses caméras. Leur point commun : elles sont toutes présentes pour voir Mark Harrisson et sa descente aux enfers.

- Un peu de silence, s'il vous plait, ordonnait le juge en charge du tribunal. Bien, je vous remercie, continuait l'homme à la perruque burlesque sur le crâne.

Un silence de mort pesait sur l'assemblée, qui demeurait interdite quand le juge déclarait que l'accusé pouvait entrer dans la salle. Certains n'osaient pas croiser son regard, quand ses yeux bleus passaient en revue la foule. Alors que d'autres osaient même le défier du regard, sachant très bien qu'ils ne risquaient rien d'où ils étaient.

Mark Harrisson s'installait dans sa dite loge, derrière une vitre de plexiglas pour éviter toute attaque éventuelle de la part d'un prévenu. Lui, restait calme en apparence, mais ses yeux le trahissait. Il avait peur, et ce sûrement la première fois de toute sa vie.

- Je redemande le silence à l'assemblée, demandait d'une voix forte et grave le juge, portant en revue le monde que constituait la salle d'audience. Je vous remercie.

L'homme dont on ne pouvait connaître la couleur de cheveux, masquée par cette ignoble perruque blanche bouclée par des bigoudis. Ses yeux gris se fermait l'espace de quelques instants, prenant ainsi toute sa concentration pour mener à bien cette Cour.

- Bien, j'appelle à la barre l'accusé Monsieur Mark Harrisson. De son vrai nom, Marcus Julius Harrisson.

Cet horrible personnage s'installait officiellement dans son siège, derrière cette vitre que rien ne pouvait atteindre ou briser par la même occasion.

- Savez pourquoi vous-êtes ici ? Commençait le juge, en douceur, mettant de côté tout ce qu'il ressentait de mauvais pour cet homme.

- Oui Monsieur le Juge, répondait-il simplement, intimidé.

- Avez-vous tué Clay Shepperd, élève au lycée à Riverdale ?

- Oui Monsieur, c'était moi. Le juge continuait à le regarder, attendant qu'il déclare ce qui s'est passé. Ce soir-là, j'avais demandé à Clay de venir me rejoindre près du lac, en prétextant une petite fête organisée. En réalité, je voulais juste le revoir avant de partir de cette ville. Je ne supportais plus les gens qui me regardaient mal, du fait que j'étais différent d'eux.

- Différent dans quel sens Monsieur Harrisson ?

- J'étais ou je suis surdoué Monsieur le Juge, je n'ai jamais été vraiment accepté par la Société. Personne ne me comprenait réellement, alors j'ai dû jouer un rôle pour suivre les autres, jouer quelqu'un de drôle et de mystérieux à la fois. J'ai vite compris que les gens s'intéressaient davantage à moi en étant ainsi, je suis devenu populaire à chaque endroit où j'allais. Mes parents étaient sans cesse en mouvement, ne s'occupant que très rarement de moi. J'ai appris à me débrouiller seul.

- D'où les nombreux vols commis dans des petits supermarchés, très bien. Reprenons, au début, pourquoi avoir voulu revoir Clay ?

- Vous savez, à ce moment-là de votre vie, à l'adolescence, vous découvrez votre corps. Seul ou à deux. Avec une amie ou un ami même. Votre petit-ami garçon ou fille. Moi, je me découvrais seul, jusqu'au moment où Clay avait attisé quelque chose en moi. Je ne savais pas ce que c'était, mais je voulais savoir à tout prix, mettre un nom dessus. Je lui ai donné un rendez-vous secret, et il m'a retrouvé là-bas, ignorant que c'était moi. On a passé beaucoup de temps à parler, et au final on a fait l'amour.

- Est-ce que vous avez retrouvé des traces de sperme sur le corps ? Se tournait le juge vers l'équipe de police en charge de l'affaire.

- Oui, elle lui appartiennent bien. Le corps de la victime montre qu'un rapport sexuel entre eux a bien eu lieu, avant sa mort.