Chapitre 10

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Je revins au studio juste après mon travail, épuisée. « On avait dit que... – La ferme, Jackson. J'veux plus t'entendre aujourd'hui. – Et c'est reparti... Qu'est-ce que j'ai fait encore ? – J'ai dit la ferme » le remballai-je. Je l'ignorai et me dirigeai vers ma chambre pour y prendre mes affaires avant d'aller me doucher, mais alors que j'allais sortir, il se mit en travers de la porte pour m'empêcher d'aller plus loin.

« Bouge de là. – Nan » Il ne pouvait s'empêcher de pouffer en se décalant en même temps que moi. « Mais bouge, j'te dis ! » m'énervai-je. « Nan ! » rit-il de plus belle. « J'ai l'air de rigoler ? » Son comportement m'exaspérait, tout ce que je voulais c'était qu'il me fiche la paix pour que je puisse aller prendre ma douche tranquillement.

« Arrête de toujours me faire la tête. En plus tu m'avais promis de me donner des cours de français. – J'ai rien promis du tout. Laisse-moi, Michael »

Ses rires cessèrent, ses sourcils se froncèrent, il croisa ses bras et bomba sa lèvre. « Je te laisse passer que si tu m'expliques. – J'suis fatiguée, c'est tout. – Menteuse. » Je commençais vraiment à en avoir assez. « T'es con, c'est tout. T'es sacrément con. Maintenant pousse-toi. »

Je l'écartai de mon chemin et il ne montra aucune résistance, affichant seulement une mine blessée et confuse. Tant mieux.

Mais pendant que je me lavais, je me mis à culpabiliser d'avoir pensé ces deux mots. Finalement, peut-être que si je lui en parlais, il comprendrait et essaierait de faire quelque chose pour changer... ?

Lorsque je sortis, je me rendis dans le salon timidement. Il semblait réviser sur les poufs, et je vins m'asseoir avec lui honteusement. « En fait, je... » Il posa son livre calmement et voulut soutenir mon regard, bien que je l'évitais à tout prix. « Oui ? »

« Michael, tu es une personne très gentille quand tu veux, et très amicale. Mais je pense que tu as eu la preuve aujourd'hui que tous ne le sont pas. Enfin, je pensais que tu avais compris, mais apparement pas... – Ils ont simplement fait ça pour rigoler, tu sais. Et puis ils se sont excusés, je ne leur en veux pas plus que ça » m'avoua-t-il.

J'avais beau me forcer à y croire, je savais que rien de tout cela n'était vrai. Les faux amis, je savais ce que c'était, et ils portaient ce profil... « Je te jure qu'ils ne sont pas aussi méchants et malintentionnés qu'ils en ont l'air » me rassura-t-il comme s'il avait lu dans mes pensées. « D'ailleurs ils ont prévu de m'aider ! – À quoi ? – À me venger du prof de maths ! » Oh non... « Te venger ? Michael, tu réalises que c'est complètement stupide ? » rigolai-je sarcastiquement. Il fronça une nouvelle fois les sourcils : « T'en as pas marre de me traiter de personne stupide depuis tout à l'heure ? » haussa-t-il le ton.

Je pinçai mes lèvres, réalisant mes propos. Je ne voulais plus me disputer avec lui, mais c'en était trop. « Comment t'appelles ça toi ? Une personne qui accepte les excuses de gros connards ? » Il arqua un sourcil, et plutôt que de me répondre, il retourna à sa lecture. « Ok d'accord, et c'est quoi ta vengeance, au juste ? » tentai-je de relativiser.

Il avait décidé de m'ignorer durant toute la soirée.

Installés sur nos sièges, le professeur de maths arriva enfin, accourant jusque son ordinateur, pressé. Il était déjà ouvert, ce qui lui fit froncer les sourcils. Puis, d'autres émotions négatives purent se lire sur son visage, comme la stupéfaction, l'agacement, ou encore, la peur.

En effet, en jetant un œil à son ordinateur, il enclencha une vidéo pendant quelques minutes. Mon souffle était coupé, car regarder une vidéo pendant son cours n'était pas dans ses habitudes, de plus, j'avais l'intuition que cela concernait la conversation entretenue avec Michael hier soir. Je priais Dieu pour avoir tort, je priais pour que ça n'aie aucun rapport avec Michael.

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant