Chapitre 58

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Depuis que j'avais appris la nouvelle, j'étais constamment de mauvaise humeur. Je répondais sèchement, je m'énervais pour un rien, parfois même je me mettais à m'isoler et à ignorer ma fille et son père. Agacée, je m'écroulai sur le fauteuil pour pleurer.

Michael étant au travail pour une urgence, je devais garder Hurry qui me regardait avec de grands yeux. Sentant probablement que je n'étais pas au top de ma forme, elle se traîna jusqu'à moi et tendit ses petits bras pour que je la prenne. Je ne pus m'empêcher de sourire, laissant tout de même des larmes couler, et je la soulevai. Je l'apportai jusqu'à mon visage ou je lui embrassai le crâne, avant de la poser contre mon torse pour la serrer.

Aussitôt, elle posa sa tête sur le haut de ma poitrine tandis que je continuais à sangloter. « Je suis rentré ! » s'exclama Michael tout joyeux. Mais son sourire s'effaça bien vite lorsqu'il m'aperçut. « Bah qu'est-ce qu'il s'passe ? » s'inquiéta-t-il d'une petite voix en s'asseyant sur l'accoudoir. Il passa le dos de ses doigts sur ma joue comme pour me rassurer, mais je lui pris la main pour le faire arrêter. « Mike... J'en ai marre... – De ? »

Il fronçait les sourcils, et je compris qu'il avait peur de ce que j'allais lui avouer. « De moi... Un jour je vais finir toute seule parce que vous en aurez tous marre ! Je suis insupportable, comment tu fais pour rester avec moi ?! » m'énervai-je en pleurant à chaudes larmes. Michael prit le bébé qui s'était redressé dans ses bras, puis ils se regardèrent. « Elle est tarée, ta maman. Je crois qu'elle a besoin de se reposer, elle dit que des bêtises. – Michael ! »

Je plongeai ma tête dans mes mains pour sangloter bruyamment, jusqu'à ce que je sente la main de Michael passer dans mes cheveux. « Même si tu voulais être toute seule, je te laisserais pas tranquille. T'es vraiment au bord des nerfs en ce moment. T'es crevée. T'es sûre que tu dors assez ? – J'en sais rien, Mike. Chaque fois que j'essaye de dormir, j'ai peur qu'il débarque et essaye de nous... »

Je n'osai même pas terminer ma phrase et me remis inévitablement à me vider de larmes. « Il nous fera rien. En plus, on a une arme secrète. Ça s'appelle "les yeux du chaton". Tu nous montres, princesse ? » sourit-il à l'attention de sa fille. Je relevai la tête et ouvris les yeux, appuyée sur l'accoudoir où était assis mon mari. Hurry, ne comprenant pas, fit la navette entre nous deux, puis finit par sourire et rire aux grimaces que lui faisait son papa.

Je ris légèrement alors que Michael fondait. « Aww, mais regarde-moi ça ! » Il la souleva pour la couvrir de bisous auxquels elle répondait par des rires, chatouilleuse. « Tu peux être fière de toi, Sham' ! Regarde cette merveille que tu nous as fait ! Moi j'te l'dis, si on a réussi à avoir une fille aussi magnifique, c'est qu'on a une sorte d'ange gardien quelque part, et je peux te dire que grâce à lui, ton frère, il nous touchera jamais ! » Je ne pus m'empêcher d'exploser de rire, tout simplement parce que j'étais en train d'imaginer Mimi Mathy en train de veiller sur nous.

« Tu te moques de moi, là ? » se vexa Michael en plissant les yeux, un sourire étirant malgré tout ses lèvres. « Tu peux pas comprendre, Mike, c'est une référence française ! » articulai-je difficilement entre deux fous rires. « Au moins, j't'ai rendu le sourire... » haussa-t-il les épaules. « Mais plus sérieusement, Michael, c'est la génétique qui la rend aussi jolie » me calmai-je. « Tu insinues que je suis beau ou que tu es belle ? » arqua-t-il un sourcil, les lèvres malicieusement recourbées. « J'insinue qu'on fait un beau mélange. »

Je quittai la pièce sous le regard amusé et insistant de MJ. Je le vis du coin de l'œil se mordre la lèvre inférieure, signe qu'il était heureux d'entendre un si beau compliment. « Tu vas où ?? » s'empressa-t-il de me rejoindre devant la porte d'entrée. « Faire les courses, on n'a plus rien » répondis-je.

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant