Chapitre 14

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Enfin au studio, j'allai directement dans ma chambre pour faire ce devoir maison, qui après une heure, n'était toujours pas fini. « Madame Jalouse ? Le repas vous appelle ! » cria-t-il depuis le salon. Je n'aimais pas qu'il me surnomme ainsi, parce que c'était faux.

Je me levai sans grande motivation et me menai à la table, désespérée. J'avais envie de tout plaquer, je n'avais pas le temps de travailler sérieusement. Mon cerveau me disait que je pouvais apprendre au dernier moment, attendant les partiels, mon coeur lui disait d'apprendre au moment même, alors que j'oubliais deux semaines plus tard. Excepté l'histoire du cinéma, la physique et les maths étaient beaucoup plus complexes, et bien évidemment, c'était un DM de physique.

« T'as fini ton DM ? » posai-je la bouche pleine. « Ouais, enfin, je bloque sur la dernière question » avoua-t-il. « Je bloque sur les trois dernières questions... » rétorquai-je en soupirant. « Tu veux de l'aide ? » me proposa-t-il. « J'ai malheureusement pas le choix » répondis-je. « Bien sûr que tu l'as, tu peux refuser » Il paraissait contrarié, ce que je pouvais comprendre, mais peu importe. « Non, j'veux bien que tu m'aides. Comme ça on sera quittes »

Michael m'avait expliqué ce qu'il fallait faire et m'avait aidée à raisonner, et je m'étais rendue compte que tout ce qu'il me disait, je le savais déjà, simplement que je n'y avais pas pensé. Lorsque je lui avais fait remarqué, il m'avait lancé un regard qui tentait de me dire quelque chose, mais je n'arrivais pas à savoir quoi.

« Quoi encore ? » m'énervai-je faussement en laissant échapper un rire. « Tu sais pourquoi tu n'y as pas pensé ? – Parce que j'suis nulle ? – Aussi. Mais c'est surtout parce que tu ne dors pas assez et que ton cerveau commence petit à petit à déconner » déclara-t-il comme si c'était une évidence.

Je levai les yeux au ciel. « Tu me fatigues avec ça... – C'est le cas de le dire ! » éclata-t-il de rire. « C'est pas des conneries ! Bientôt je vais devoir te nourrir avec de la bouillie pour bébé avec une petite cuillère en plastique et un bavoir ! » rit-il de plus belle.

Morts de rire, il se mit à imiter un père donnant à manger à son enfant. « Allez, ouvre la bouche ! Je fais l'avion ! » Je tentais de me débattre en hurlant de rire alors qu'il continuait d'essayer de me faire avaler le contenu d'une cuillère imaginaire. « Mange ! Sinon je vais me fâcher tout rouge ! »

Il m'était pratiquement monté dessus et je n'arrivais presque plus à respirer tellement je riais. Peut-être aussi parce qu'il avait posé son gros cul sur ma cage thoracique. « Michael, bouge de là, tu m'étouffes ! – Oh, tu fais déjà ta crise d'adolescence ? Mon bébé grandit si vite ! » fit-il semblant de se lamenter en me câlinant alors que je mourrais presque sous son poids.

Mon téléphone vibra, signe que j'avais reçu un message. Michael me bloquant tout mouvement, je ne pus l'attraper et ce fut lui qui le prit. « Alors, mon bébé, on a des amoureux en cachette ? Fais voir à ton papounet ! » continua-t-il à fond dans son rôle.

Il lut le message et je le sentis se calmer aussitôt. « Euh... Le numéro n'est pas enregistré dans tes contacts, mais à première vue il est pas américain... Et ça m'a pas vraiment l'air d'une pub... Sûrement un canular, ou je sais pas... » bafouilla-t-il.

Inquiète, je tentai de me relever en vitesse, ce que Michael me laissa faire avec un air aussi inquiet que moi. Le +33 m'indiquait qu'il s'agissait d'un numéro français, et le language du message aussi.

« J'te jure que si tu réponds pas, tu vas regretter » Je déglutis, ne me sentant plus du tout bien. Alors que Michael me demandait ce qu'il se passait, j'envoyai un message : « J'ai pas vu tes anciens messages... J'fais mes études aux Etats-Unis, pourquoi ? » Je devais répondre d'une manière qui aurait pu le calmer, et aussi, qui paraissait normal.

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant