Chapitre 25

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Nous étions déjà à notre quatrième jour, et le bus se dirigeait cette fois-ci vers un petit village encore plus pauvre. Ils avaient un seul puit pour toute la communauté, et devaient parfois se rendre dans un lac pour récupérer l'eau afin d'irriguer les terres. C'était un mode de vie nomade, qui n'avait aucune modernité. Les enfants s'amusaient comme il le pouvait, et ce qui me faisait réaliser la chance que j'avais, c'était le fait de voir ces enfants souriants alors qu'ils avaient très peu.

Voir cette pauvreté me fendait le coeur, si bien que j'en avais des larmes aux yeux. En nous apercevant, tous sortirent de leurs cabanes pour accourir vers nous, heureux de nous voir avec des provisions pour bien une semaine. On leur fournissait du pain, des plats chauds et j'en passe.

Le but de l'association était de faire passer un message au monde entier à travers internet, c'est pourquoi ils avaient besoin de nous pour filmer et montrer ces images aux gens. On voulait recevoir l'aide de l'Etat pour leur fournir de l'eau potable en abondance, ainsi que de la nourriture. L'eau est une source indispensable pour l'Homme, et pourtant, des gens vivaient encore sans en avoir assez. C'était inconcevable.

Parfois, ils récupéraient les déchets jetaient pas l'Etat qui étaient censés être recyclés afin de les fondre et s'approvisionner en cuivre, zinc, et fer. Ils les vendaient par la suite et gagnaient un peu d'argent. C'était un peuple en dehors de la mondialisation et du monde, et pourtant, ils restaient solidaires. C'en était de même pour tous les villages que nous avions visités.  

Mon copain s'approcha d'un groupe d'enfants, ce qu'il n'arrêtait pas de faire depuis que nous étions arrivés ici. Il aimait les enfants, ça se voyait directement, il avait cette naïveté et cette grande empathie qui le liaient à eux. Je n'oublierais jamais ces trois soirs où il m'a confié combien ça le rendait triste de voir des enfants autant démunis de ressources primordiales comme l'eau et la nourriture.

Je le rejoignis pour écouter la conversation qu'il échangeait avec les enfants. Il s'était agenouillé devant eux et s'amusait à leur taper dans les mains à tour de rôle. « Tu t'appelles comment ? – Michael ! – T'as quel âge ? – Dix-neuf ans ! – Tu viens d'où ? – Des États-Unis ! – Il fait chaud, là-bas ? – Oui, à certains endroits, mais pas autant qu'ici ! »

Il se faisait attaquer de questions de ce genre, et y répondait lentement pour qu'il soit sûr qu'ils comprennent. Les enfants semblaient l'apprécier, tout comme lui semblait les apprécier. Je regardais la scène avec un grand sourire, quand soudain, il me tira par la main pour que je m'agenouille aussi, avec eux.

« Et elle c'est Shamone ! Elle vient aussi des États-Unis, mais elle est française ! – Et en France, il fait beau ? – Ça dépend où » souris-je.

Leurs vêtements étaient couverts de poussières et de sables, et certains avaient même quelques trous, ce qui me fit beaucoup de peine. Je culpabilisais un peu d'avoir refusé de prendre une douche le premier jour, car eux auraient probablement tout donner pour être à ma place.

Les enfants se présentèrent à tour de rôle. Tous parlaient en même temps, ce qui était plutôt compliqué à comprendre, mais les voir heureux nous suffisait. Nous écoutions des morceaux de phrases pour tenter d'entendre tout ce qu'ils avaient à nous dire mais c'était réellement difficile.

« Ça vous dirait qu'on vous filme en train de danser ou de jouer pour le montrer à tout le monde quand on rentrera aux États-Unis ? » leur proposa finalement Michael. Tous crièrent de joie.

Le reste du groupe de l'association discutait et échangeait avec les adultes. Mais lorsque les enfants informèrent leurs parents de notre proposition, ils abandonnèrent leurs conversations pour aller former une sorte de grande ronde.

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant