Chapitre 9

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Il devait être aux alentours de minuit et j'étais penchée au-dessus de mon bureau, ayant presque terminé mes fiches.

Quand soudain, la lumière du bureau s'éteignit. Je râlai et me levai pour aller allumer la lampe principale, afin de vérifier si l'ampoule avait grillé, mais de toute évidence, les plombs avaient sauté.

C'est donc armée de la fonction lampe torche de mon portable que je m'éclairai jusque dans le couloir, pour aller chercher là où pouvaient avoir été disposés les disjoncteurs.

« Tiens, tu dors pas toi ? – Je pourrais te retourner la question » fis-je sèchement. « Insomnies, tu t'souviens ? – Bref, où sont les disjoncteurs ? – J'm'en occupe » m'assura-t-il. « T'as pris un somnifère ? »

C'était sorti tout seul. J'avais beau vouloir l'ignorer, je me rendis compte que je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour lui. « T'en fais pas pour moi, Sham', retourne dans ta chambre »

Le réveil avait été encore plus dur que le précédent. Espérons qu'avec le temps, je m'habituerai... Je pris rapidement une brioche après m'être préparée et attrapai mes clés de voiture. « J'y vais, si tu veux que je t'amène c'est maintenant » lançai-je. « Je suis prêt »

Le trajet se fit dans un silence pesant, et malheureusement, nous avions nos deux premiers cours en commun. Ne se sentant probablement pas à l'aise, Michael profita que nous croisions Alicia pour aller lui dire bonjour. Quant à moi, je retrouvai Lou dans l'amphithéâtre.

« Oulala, t'as d'énormes cernes ! – Programme chargé... » justifiai-je d'un haussement d'épaules. « Tu devrais essayer de te détendre un peu, il y a un temps pour le travail et un autre pour le reste... – S'il te plaît ne t'y mets pas toi aussi ! » la coupai-je.

On aurait dit qu'ils étaient tous de mèches avec Michael... C'est après cette pensée que je le remarquai en train de rire à l'opposé de nous à côté d'Alicia.

Puis le professeur arriva et le cours commença.


Comme hier, je rentrai tard le soir, épuisée. Michael était sur les poufs, et tout du long, pendant que j'enlevais mes chaussures et mon manteau, il me dévisageait, analysant les moindres détails. « Shamone ? Tu peux pas continuer comme ça » s'inquiéta-t-il.

Je ne fis pas attention à ce qu'il disait et passai devant lui pour me prendre un verre d'eau. Pendant ce temps, Michael m'a rejointe, se positionnant derrière le bar. « Ça fait à peine deux jours et on dirait déjà un zombie ! Je t'assure ! T'es pâle, et t'as des cernes plus gros que le ventre du professeur de maths ! » me compara-t-il.

Je posai mon verre sur le meuble en le fixant méchamment, étant face à lui. « Tu t'souviens quand j't'ai parlé du burn out ? Ça va arriver plus vite que tu ne le penses » me prévint-il. « Je ne peux pas faire autrement, je dois avoir l'argent nécessaire pour payer la location. Je n'aurai pas une bourse comme à l'université, hein » m'exaspérai-je. « D'ailleurs, pourquoi tu n'as pas besoin de travailler toi ? » Il continuait à me regarder, impassible. « Disons que j'ai assez d'argent dans mon compte pour vivre quatre vies d'affilées comme ça » rit-il nerveusement en se grattant l'arrière de la tête.

Je fronçai les sourcils. « Ah ouais, ton père c'est le Président ? » éclatai-je de rire. « Je comprends mieux ton humour pas drôle » ajoutai-je, ironique. Il se neutralisa, puis, il leva les yeux en l'air pour réfléchir. Par la suite, il s'affala sur le bar, tout en disant : « Ok, j'ai une idée. Je paye la location pour nous deux, jusqu'à ce que tu puisses travailler et me rembourser. – Donc Monsieur attendrait trois ans ? » pouffai-je. « Exactement. – Ah ouais, et si je meurs avant, je serai en dette pour toujours » remarquai-je. « Eh bien, si tu ou je meurs avant ça, il n'y a plus de dette » arrangea-t-il. « C'est d'accord ? » ajouta-t-il en plongeant ses yeux dans les miens.

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant