Chapitre 44

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J'étais entrée discrètement dans la chambre, refermant la porte derrière moi. Je m'étais assise sur le lit et avais passé mon bras autour de son torse pour le réconforter. « Qu'est-ce qui va pas, Mike ? » m'inquiétai-je.

Je l'entendis renifler, puis il se retourna pour me serrer fortement dans ses bras. Il avait des spasmes, et mon cou était humide au contact de son visage : il pleurait. Je lui frottai le dos et le berçai doucement de gauche à droite, alors qu'il s'accrochait à moi. « Je t'aime, Shamone. Et j'en ai rien à foutre de ce qu'il en pense. Si j'veux t'épouser, j't'épouserai. J'ai pas besoin de son avis. J'ai même pas besoin de savoir s'il t'aime bien, parce que moi oui » sanglota-t-il d'une voix étouffée par mon épaule.

Je compris alors que la dispute avait dû tourner autour de son père, et du fait qu'il devait me rencontrer. Mais Michael avait dû refuser, et Katherine s'était probablement vexée.

« Moi aussi, je t'aime, Mike. N'y pense plus » le consolai-je. Je l'allongeai doucement, et me collai à lui. De toute manière, je n'avais pas le choix, puisqu'il continuait à me serrer fortement. Aussitôt, il réfugia sa tête dans mon cou en continuant de pleurer.

Je lui caressai la joue doucement pour le calmer, et après plusieurs derniers spasmes et grandes inspirations tremblantes, il finit par s'arrêter de pleurer. J'étais à la fois touchée et triste. On aurait dit un petit garçon qui venait de se faire gronder.

Il m'embrassa là où il avait sa tête, puis glissa jusqu'à ma bouche. « Je sais que ma mère, elle te paraît très embêtante. Je te rassure, elle ne l'est pas d'habitude, mais c'est la première fois que je lui présente une fille, et je crois qu'elle a un peu de mal à me laisser partir. Elle était pareil quand je lui ai dit que je partais vivre ici. Mais elle t'adore, j'en suis sûr. Et de toute manière, ça m'importe peu. Moi j't'aime, et c'est tout ce qui compte » déclara-t-il.

Je posai à nouveau ma bouche contre la sienne, avant de me détacher. « Moi aussi. – J'te promets qu'on va vivre ensemble et heureux. J'm'en fiche bien que nos métiers nous empêchent parfois d'être ensemble, j'te lâcherai pas. Maintenant tu m'as sur le dos » rit-il à cette dernière phrase.

Il me regardait dans les yeux en frottant ma joue avec son pouce, puis il me fit un bisou sur le front. « J'te l'promets » termina-t-il.

Michael qui dort. Je crois que je ne m'en lasserai jamais. Je l'observais en souriant, avec une affreuse envie de l'embrasser, mais je m'interdisais de le déranger.

Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il ouvrit doucement les yeux avant de me sourire. « Salut chérie » pouffa-t-il. « Hey » soufflai-je. « Il est quelle heure ? – Je sais pas... J'm'en fiche... » haussai-je les épaules. « T'as bien raison. »

On se mit sur le dos pour fixer le plafond, Michael avec un bras derrière la tête et un autre derrière la mienne. « D'un côté j'en veux un peu à ma mère, mais de l'autre ça sent trop bon » avoua mon copain. Je gloussai et tentai de me lever, mais il s'accrocha aussitôt à moi pour m'en empêcher, aussi bien avec les bras qu'avec les jambes.

« Tu vas nulle part ! » m'interdit-il en riant. Il me fit tomber sur le dos et en profita pour s'asseoir sur mon ventre. « Voilà, tu peux plus bouger » sourit-il victorieux. « Bouge, j'ai faim » pouffai-je. « 'M'en fous » rigola-t-il en se penchant pour m'embrasser.

On resta silencieux pendant quelques minutes, et Michael coupa ce silence en m'interpellant : « Sham' ? – Oui...? – Hier, si j'ai refusé à ma mère, c'est parce que j'le connais... Je sais qu'il est capable de refuser si je n'accepte pas de reprendre le groupe. Je sais qu'il le fera, et je me sentirai obliger de continuer le groupe, simplement pour être avec toi. »

Action ! [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant