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Enfin le lendemain matin, tu m'avais donné rendez vous à la gare très tôt, car c'était un train de nuit. Ma mère s'était levée en même temps que moi vers les 4h du matin, et avait sillonné les routes avec sa Peugeot, dans la nuit profonde et le brouillard écrasant du matin. À la gare, on était peu nombreux. Je me souviens juste des mains tremblantes de ma mère au moment de sortir mes bagages du coffre.

Sur le quai, tu t'étais jeté sur moi, tout excité de quitter Ré pendant quelques jours. La pression forte de ton corps sur le mien pendant quelques millièmes de secondes ça m'avait rassuré, calmé pour tout dire. Car mon premier voyage loin de ma mère, seul avec un ami ça me rendait sacrément anxieux.

J'ai du faire le trajet 15 fois entre la borne et de compostage et le quai, ayant trop peur d'oublier de composter mon billet. Enfin notre train est arrivé en gare, et ce n'est qu'une fois assis dans mon fauteuil que je me suis senti soulagé. On a eu droit à quelques indications puis le wagon à tremblé et le train a démarré. Ma mère agitait la main frénétiquement en notre direction, moi, incapable de répondre, le nez collé à la vitre.

Dernier souvenir avant l'inconnu : Cette petite femme échevelée qui trépignait sur le quai.

Roméo veut JulesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant