Roméo veut Jules

° 34 °

Je n'ai même pas cherché à te questionner, je t'ai jeté dans mes bras. Là, tu as encore un peu pleuré, en t'excusant de mouiller mon tee-shirt. Je te frottais le dos, un peu décontenancé et ne sachant pas comment faire pour que tu ailles mieux. J'étais un novice dans le réconfort. Puis pendant que tu tremblais moi je rougissais et je sentais mon pouls s'accélérer au fur et à mesure où l'espace entre nos deux corps se rétrécissait. Toujours lové au creux de mes bras, tu as relevé tes yeux brillants vers moi : "C'est drôle, ton cœur bat vite Roméo."

Je n'ai rien trouvé à répondre, je m'excusais juste en bafouillant comme à mon habitude. Tu as passé les deux bras autour de ma taille et tu as calé ton menton sur mon sternum pour me regarder. Nos yeux ont commencé une discussion muette que je n'arrivais presque pas à déchiffrer. Mais il se passait quelque chose, là, dans nos regards, je ne pourrais pas l'expliquer autrement.
Le soleil laissait échapper ses derniers rayons des vagues avant de se confondre complètement avec l'océan.
Nos yeux ne se quittaient toujours pas. L'eau était glaciale et mes orteils se raidissaient à chaque vaguelette. Pourtant, je ne m'étais jamais senti aussi vivant.
Des touristes passaient sur la plage en criant mais le moment n'avait jamais été aussi silencieux.
Des mouettes se battaient et je ne les voyais pas. Le monde s'était incroyablement arrêté de tourner. Ou alors, c'est juste que tes yeux m'intéressaient plus.
Je me suis baissé et nos visages se sont presque touchés. J'arrivais à sentir ta respiration contre ma bouche. J'ai juste posé mes lèvres contre les tiennes pour capturer le précieux souffle qui en émanait.