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J'aurai voulu que notre étreinte dure toute la journée mais tu t'es retiré en riant pour qu'on continue notre balade dans le parc.

Les arbres et les parterres étaient fleuris, les insectes volaient dans tout les sens et tu étais émerveillé face à ce monde en action. Je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.
Le soir nous sommes allés sur les quais voir le coucher du soleil. Je crois que j'ai eu le cœur serré en une fraction de seconde en pensant à ma mère toute seule à la maison, qui attendait sûrement des nouvelles que je ne lui avais jamais donné. Je l'ai appelée immédiatement, et on s'est vaguement parlés, j'étais heureux. Avant de raccrocher elle a juste crié en riant :" pas de bêtises !" j'ai ri aussi, doucement.

Mais quand j'ai raccroché, je me suis vivement questionné. Est ce que la bêtise était de céder à mes pulsions ou justement de ne pas y céder ?

J'ai préféré me vider l'esprit en allant te rejoindre dans l'eau. Tu trempais juste tes pieds, les ourlets remontés jusqu'à tes mi-mollets.
Le soleil se frayait doucement un passage jusqu'à la mer ou il disparaissait dans un flot doré. Et les rayons se reflétaient sur tes mèches espiègles, t'entourant d'une aura de lumière.

-Tu es angélique comme ça, ai-je lancé.

Comme tu n'as rien répondu, je me suis approché de toi.
Tu étais debout, peu immobile parfois quand les vagues te frappaient. Ton visage fermé tourné vers le soleil. Les yeux mi clos, une dureté dans le regard et dans les traits que je ne te connaissais pas. Les mots n'avaient pas encore passé la barrière de ma bouche que tu as éclaté en sanglots.

Roméo veut JulesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant