Dans la ruelle, on s'est tenu à presque un mètre de distance. J'arrivais pas vraiment à te regarder en face alors heureusement que tu ne m'as pas adressé la parole.
C'est en glissant la clé dans la serrure que tu t'es finalement décidé à ouvrir la discussion. J'ai vu tes mains se contracter sur la poignée et ton regard se durcir en prononçant cette phrase, terrible:- Tu penses que ça relève plus du fantasme ou de l'attirance que de l'amour, non ?
J'ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Ma gorge soudainement bloquée, je n'ai pas réussi à répliquer. Comment tu pouvais penser ça?
Seulement un fantasme? C'était beaucoup plus que ça.
Tu as ouvert la porte dans un grand mouvement d'énervement, en sifflant :"C'est bien ce que je pensais."
Tu t'es engouffré dans le hall de l'hôtel avant de monter les marches 4 à 4, moi, ahuri, toujours sur le palier. Je me suis trouvé tellement con, je me suis vraiment détesté. Comment j'avais pu te laisser croire ça ? Je t'avais donné raison en me taisant. Qui ne dit mot, consent.
J'étais toujours là sur le perron, incapable de bouger, dégouté par moi même et par la tournure que prenaient les événements. Ça devait être un si beau voyage, tout était si bien. Presque trop beau pour être vrai. Et je te blessais, encore et encore. J'ai mordu ma lèvre tellement fort à cette pensée, pourquoi fait-on souffrir sans raison ceux qu'on aime ?
Mais là, il n'y avait pas de fatalité, rien n'était perdu. Je pouvais encore tout rattraper ce soir.
J'ai eu l'impression de me mettre une claque à cette pensée et je me suis engouffré en courant dans l'hôtel.
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Roméo veut Jules
General FictionJules emmenageait cet été là à Ré Roméo habitait Ré Il avait des converses Rouges, Jules Et il n'aimait pas le café Parfois il suffit d'un rien Roméo est chamboulé Mais Jules aussi est bouleversé Shakespeare n'a qu'à bien se tenir. #1 en boyslov...