° 3 1 °

1.6K 212 30
                                    

On s'est dévisagés et je pense que mon faciès a commencé à lentement se décomposer. Tu avais la bouche entrouverte, le regard écarquillé. C'est comme si il y avait marqué sur ton front "Je n'en crois pas mes oreilles". J'ai dégluti bruyamment alors qu'une sueur froide dégoulinant dans mon dos me faisait frissonner. Par un effort incroyable, tu as brisé le silence en déclarant, un sourire sur les lèvres :

- Bon, et bien, allons voir la Sagrada Familia!

Merci. Ô Dieu merci, tu es passé complètement au dessus de ma déclaration super bizarre des chiottes. Toujours dans le malaise le plus palpable on est sortis dans la rue, heureusement au fur et à mesure de notre avancée vers le cœur de la ville, l'ambiance s'est faite plus légère, comme si l'incident de ce matin n'avait jamais existé. Plusieurs heures après, nous rions comme au bon vieux temps. Toutes nos visites étaient superbes et enrichissantes, et aucun geste déplacé ne venait troubler la sérénité que mon cœur avait retrouvé. Enfin presque.
Assis sur un banc à mes côtés, un cornet de jambon serrano à la main, tu as pris une grande inspiration avant de murmurer, le regard un peu dans le vide :

- Je me sens bien avec toi. Je ne me suis jamais senti aussi bien avec quelqu'un.

Je n'avais rien répondu, j'avais juste pris ton menton entre mes doigts pour relever ton regard vers moi. Tu as rougi instantanément, provoquant des picotements dans mon ventre.

- Ne dis pas des choses aussi adorables, je vais rougir, Ai je souri. Mais sinon, ça me fait très plaisir que tu penses ça Jules.
- Allez, allons au parc Güell, c'est un des plus beaux endroits de Barcelone selon le guide alors je veux vraiment y aller avec toi !

Tu es tellement beau quand tu souris. Ça m'a complètement troublé, une fois de plus.

Roméo veut JulesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant