3-Maudite

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Point De Vue De Chelsea

Le souffle court, l'esprit en vrac, je peinais toujours à reprendre mes esprits alors que je rasais presque les murs pour m'éloigner le plus possible de ce que j'avais laissé derrière moi.

Le pire, c'est que j'avais beau avoir franchi plus de deux couloirs depuis, j'avais toujours en mon for intérieur cette maudite sensation que quelque soit le nombre de kilomètres que je parcourrais, je n'arriverais jamais à m'échapper de ce cercle vicieux dans lequel j'avais indubitablement mis les pieds au moment où j'étais entrée dans cette allée...si ce n'est peut-être dans ce lycée tout entier.

Pitié mon Dieu, faites que ce ne soit pas ce à quoi je pense ! Tout mais pas ça...

?!: Pssst pousse-toi elle arrive !

Me chuchote soudainement une petite voix à ma gauche. Je tourne la tête intriguée et ne parviens qu'à apercevoir deux yeux bruns à moitié dissimulés derrière une touffe de cheveux tout aussi bruns.
Je fronce les sourcils et jette un œil derrière moi pour m'assurer que c'est bien à moi qu'elle parle.
J'aperçois un groupe de filles un peu plus loin, un peu trop pour que ce soit à elles qu'elle se soit adressée. Je me retourne pour lui demander confirmation mais me rend compte abasourdie qu'elle a miraculeusement disparu.
À sa place, je me retrouve face à deux grandes brunes à l'air pas très commode perchées sur des talons qui ne devraient normalement pas être autorisés dans un lycée.
Sans que je m'y attende, elles me poussent sans ménagement de côté, manquant de me faire cogner le mur.

—: Eh...mais qu'est-ce qui vous prend ? Vous êtes malades ou quoi ?

Je crie en les fusillant du regard.
Non loin de s'excuser ou de prendre ne serait-ce qu'une mine désolée, elles me fixent, un air dédaigneux placardé sur le visage.

!?:Tu ne vois pas que la reine passe ? Dégage.

Réprimande l'une des deux brunes. Je fronce les sourcils, profondément interloquée.
La reine ? Mais qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?

—: La reine ? Depuis quand ce lycée est devenu un royaume, nom d'une boîte de chocolat suisse ?

!?: On t'a dit de dégager tu es sourde ou quoi ?

—: Évidemment que je suis pas sourde mais vous, vous devez être folles ! Vous vous gênez pas pour me bousculer et Ça demande même pas pardon ?

La deuxième brune penche la tête sur le côté en ayant le culot d'être exaspéré et me surprend en m'empoignant violemment le bras.

!?:Et pourquoi on devrait s'excuser devant une moins que rien dans ton genre hein ? Un vulgaire paillasson. Vous avez tendance à vite oublier vos places quand vous partez en vacances dans vos petites bicoques mais je suis pas contre te donner une petite piqûre de rappel.

!?:On a pas le temps Raquel. (L'interpelle son acolyte alors que les paroles de la dénommée Raquel s'infiltrent dans ma tête comme du venin) En plus je crois que c'est une bleue, regarde ses fringues.

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec mes vêtements ?! Je ne suis peut-être pas habillée comme une gravure de mode mais je ne porte pas non plus mes chaussures sur la tête !
Alors pourquoi ils font tous une fixette sur ce que je porte ?
Et c'est quoi une bleue ?!
Et pourquoi je me pose toutes ces questions alors que cette fille tient toujours mon biceps compressé entre ses faux ongles de sorcières ?

Je retire vivement mon bras et la pousse de toutes mes forces avant de les contourner toutes les deux pour m'en aller.
Je n'ai pas le temps de faire deux pas que je me fais violemment tirer par les cheveux. Accablée par la douleur, je pousse mon coude en arrière et parviens à frapper celle qui me retenait par les cheveux.
Je l'entends étouffer un gémissement de douleur qui manque presque de me faire culpabiliser avant que je ne sois galvanisée par les picotements de mon cuir chevelu libre.

2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant