2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.

55-Wonder Woman

Point De Vue de Chelsea

19h22

!?: ELLE A SAUTÉ ! hurla quelqu'un à côté de moi, me faisant sauter moi aussi.

Enfin sursauter...
Mais c'était tout comme, vu comme j'entendais mon cœur battre comme si j'avais fait un bond de cinquante mètres.
J'inspirai à fond avant d'expirer pour essayer de le calmer.

— Parfois j'ai l'impression qu'on a échangé nos cœurs le jour de ta naissance ! s'exclama la même voix qui avait hurlé tout à l'heure, à ma droite.

Je tournai la tête vers sa propriétaire pour me rendre compte que c'était en fait ma mère.

— Tu as littéralement fait plus de tentatives de crise cardiaque que je n'en ai jamais eues, se moqua-t-elle un peu en se penchant vers la table basse pour prendre quelque chose.

La télécommande... qu'elle utilisa pour figer Gal Gadot au-dessus des nuages.
Même comme ça, elle restait spectaculaire à travers le grand écran. Dommage qu'elle ne l'ait pas été assez pour me faire oublier mes problèmes quelques minutes plus tôt.

— Maintenant dis-moi ce qui se passe..., demanda doucement maman en se rasseyant à côté de moi.

—: Je me suis juste encore perdue dans mes pensées..., murmurai-je simplement en me retournant dans le canapé pour m'épauler contre le dossier.

Elle prit la boîte de pop corn qui était sur son côté pour la poser sur la table basse. Après quoi, elle m'imita.
Le noir autour de nous, tamisé par l'éclairage de la télévision, m'empêchait de bien voir l'expression sur son visage. Mais ses yeux gris, rendus vairons par la lumière de l'écran, facilitèrent un peu la communication. Elle était inquiète.
Est-ce qu'il y aurait une seule seconde de sa vie où elle ne le serait pas à cause de moi ? Même au milieu d'un bon film, j'avais trouvé le moyen de tout gâcher...

—: T'inquiète pas, c'était rien d'important, soufflai-je pour essayer de limiter les dégâts.

Malheureusement, je ne serais jamais une bonne menteuse avec une mère comme elle. Ses yeux me le dirent.

— Visiblement pas... vu que tu es dans cet état depuis ce midi.

Je fis de grands yeux, surprise d'avoir été grillée. J'avais pourtant fait tout mon possible pour ne pas qu'elle le remarque, après avoir échoué à rester en l'air au-dessus de mes problèmes. Comme cette super-héroïne au-dessus des nuages à travers l'écran.

Le pic de joie et de soulagement que j'avais ressenti en revoyant enfin maman, était redescendu - et moi avec - dès que la voiture était passée devant le Lindeys.
Après ça, je n'avais pas pu m'empêcher de repenser à tout ce qui s'était passé dans et devant le gymnase.
J'avais pensé que cette soirée pyjama improvisée entre nous m'aurait aidée. C'était visiblement un échec.

—: Je suis tellement désolée... Après tous ces jours à voyager et travailler, tu devrais pouvoir te reposer. Au lieu de ça, tu vas te retrouver à devoir écouter mes problèmes...

— Princesse, ce film, c'est pour toi que je l'ai mis. Pour que tu te changes les idées. Pas moi. Je sais que ça ne va pas depuis notre appel d'hier soir. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait tout mon possible pour pouvoir rentrer ce matin. Alors t'écouter maintenant ne sera pas un « devoir ».

—: T'en es sûre ? demandai-je quand même d'une petite voix.

— Évidemment... Laisse-moi juste enfiler ma casquette de psy et ça va, plaisanta-t-elle avant de mimer le geste.