04h03
Un horrible hurlement déchira l’air. La panique m’empêcha pendant les cinq premières minutes de savoir d’où il venait.
Je passai ces cinq premières minutes à regarder autour de moi en quête de flammes et de destructions. Tout ce que je vis, ce fut l’intérieur sombre de la pièce dans laquelle je me trouvais. Je reniflai l’air pour être encore sûre, comme j’en avais pris l’habitude au fil des années. Mon cerveau avait besoin de cette preuve olfactive pour faire cesser les fichus battements de mon cœur. Lorsqu’il ne décela aucune trace de brûlée à travers mes narines, il diffusa dans tout mon corps par le biais de mon hypophyse, suffisamment d’endorphines pour dégourdir mes muscles et calmer mon rythme cardiaque.
J’inspirai alors par la bouche assez d’air pour ne plus en manquer et le sentis se frotter douloureusement à la chair étrangement irritée de ma gorge lorsqu’il y passa. Je me rendis alors compte que c’était moi qui avais poussé ce hurlement. Ça devenait vraiment récurrent…
!?: Ma puce ? Tu vas bien ?
Murmura une voix étouffée à travers le silence. Je fronçai les sourcils en reconnaissant que c’était celle de Bégonia. Je poussai une main encore tremblante sur le côté de mon lit pour chercher l’interrupteur de ma lampe de chevet. Lorsque je le trouvai, j’appuyai et la lumière d’un vert pomme doux, tamisa l’obscurité.
Bégonia : Ma puce ?
Elle n’était pas encore rentrée ? Qu’est-ce qu’elle attendait ?
Moi : Ouais je vais bien. Mais vas-y entre.
Coassai-je, la gorge encore fragile en massant mes tempes douloureuses. Ça me faisait toujours ça quand je hurlais trop fort pendant longtemps. J’avais dû le faire suffisamment longtemps pour que j’aie autant mal à la gorge au point de ne même pas pouvoir bien parler.
Bégonia : Non…ça va…Je…je vais me coucher. Toi rendors-toi. Je voulais être sûre que tout allait bien.
Murmura-t-elle encore, d’une voix étouffée par le bois massif de la porte. Je me levai de mon lit pour me rapprocher de celle-ci. Mais qu’est-ce qu’elle me racontait encore comme connerie ? Depuis quand, elle refusait d’entrer dans ma chambre ? Ça ne lui ressemblait pas.
Moi : Qu’est-ce qui te prend, t’es sûre que tout va bien ?
Lorsque j’arrivai à deux pas de la porte, elle me dit quelque chose qui parvint à rallier mes sourcils tellement ça me surprit.
Bégonia : Oui, ça va. Tu es derrière la porte ? Ne reste pas là et retourne dans ton lit s’il te plaît ! Ce n’est pas la peine de venir m’ouvrir tu sais ? Allez…ma puce…
Ce que je prenais pour une voix étouffée par la porte était en fait une voix étouffée par un sanglot. Elle pleurait. Quelque chose clochait. Putain quelque chose clochait ! Alarmée, je me rapprochai plus de la porte pour lever la main vers la clé. Elle ne trouva rien. Il n’y avait pas de clés. Pourtant j’étais sûre de m’être enfermée hier, chose que je ne faisais que très rarement. Alors où était passée cette putain de clé ?!
Je tendis la main vers la poignée pour l’abaisser au cas où il se trouvait que j’aie halluciné hier en croyant m’être enfermée. La serrure couina avant de m’offrir un bruit de résistance. Bégonia étouffa un hoquet derrière la porte au même moment comme si elle était effrayée par quelque chose. Je réessayai d’abaisser la poignée avec plus de force mais la serrure me résista encore. Bégonia hoqueta encore derrière la porte et une pointe d’angoisse s’insinua sournoisement dans ma poitrine.
Moi : Bégonia…est-ce que tu aurais le double de la clé de ma chambre ? Je crois que je ne retrouve pas la mienne.
Demandai-je d’une voix que j’avais tout fait pour garder calme. Au surplus, ma question était purement rhétorique. Bégonia gardait toujours les doubles des clés de toutes les pièces de cette foutue baraque sur elle. Toujours…même à quatre heures du mat. Elle allait certainement m’ouvrir d’un moment à l’autre, quoiqu’il se soit passé avec cette fichue clé.
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2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.
Ficción GeneralArchitecture de luxe, partenariat avec les universités de la IVY league et classement parmi les meilleurs lycées de l'État, Rost High School a tout de l'école de rêve. Jusqu'à ce que vous y entriez...
