2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.

19-Dans les panneaux

Flash back

Brisée, Chelsea Stone avait tout de même trouvé la force de ne pas laisser ses cris rejoindre ses larmes. Du moins, jusqu’à ce qu’elle soit sûre d’être suffisamment loin du gymnase. Loin de tout ce qui pouvait lui rappeler ce qui venait de se passer. Elle ne voulait offrir à personne d’autres encore là-bas l’occasion de se moquer de sa faiblesse. Elle avait fini par accélérer sa marche puis à courir en sentant qu’elle ne pourrait plus se retenir. Puis, elle avait définitivement éclaté en sanglots en se rendant compte à bout de souffle qu’elle était arrivée à plus de trente mètres du lycée.
Elle avait éclaté jusqu’à ce que ses épaules tremblent.
Elle avait même crié, attirant au passage l’attention des quelques riverains dans le parc auprès duquel elle se trouvait.
Elle s’en fichait. Au diable si on la regardait maintenant.
Tout ce qui lui importait c’était de lâcher prise.
D’arriver à tout faire sortir, surtout cette douleur qui la rongeait.

!?: Chelsea ?

Entendit-elle alors derrière elle. Au milieu de sa douleur, elle reconnut la voix et se retourna pour se jeter dans les bras de la personne sans même la regarder.

Chelsea : Maman…maman…t’es là…

Pleura-t’elle d’une voix devenue plus aiguë, plus fragile aussi. Amélia en fut chamboulée, au point de sentir sa précédente colère être remplacée par de l’inquiétude. Elle ne se retint tout de même pas de lâcher les mots qu’elle avait pensés tout au long de son trajet pour arriver au lycée.

Amélia : On était pourtant censées venir ensemble…

Sa voix était douce et calme…mais le reproche était clair. Chelsea le sentit et s’en voulut encore plus de sa bêtise.

Chelsea : Je sais…j’ai tout gâché je suis désolée ! Tellement désolée…

Pleura-t-elle encore en s’accrochant désespérément à sa mère. Amélia en oublia définitivement ses reproches devant l’état plus que déplorable de sa fille. Son inquiétude s’accrut et elle ne chercha plus qu’à savoir ce qui avait bien pu se passer pour que Chelsea soit dans un tel état.

Amélia : Qu’est-ce qui s’est passé ?

Chelsea tressaillit. Qu’est-ce qui s’était passé ? Bien sûr…sa mère voudrait poser la question. C’était certain…Pourtant elle n’avait même pas pensé à une réponse conséquente à donner. Qui pouvait lui en vouloir ? Au milieu de tout ce désastre, elle n’avait tellement pas eu le temps. Elle venait à peine de s’enfuir.

Amélia : Ma puce…regarde-moi.

Ajouta-t-elle après avoir senti le tressaillement de Chelsea. Sa fille était bouleversée. Bien trop pour qu’elle arrive à en parler du premier coup, la connaissant. Amélia changeait donc de tactique.

Chelsea : Non…je peux pas…j’ai trop honte.

Honte ? Honte de croiser son regard ? Mais qu’est-ce qui avait bien pu se passer dans cette école pour que sa propre fille ait honte de la regarder ?

Pensa Amélia. Elle s’efforça de manifester un calme apparent. Elle devait demeurer imperturbable pour que Chelsea se sente assez en confiance. Et puis…

Amélia : Honte ? N’aies jamais honte de me regarder dans les yeux ma chérie. Jamais. Quoiqu’il se soit passé là bas. Quoique tu penses avoir fait.

Chelsea tressaillit de nouveau. Amélia avait donc visé juste. Pas pour le fait qu’il se soit passé quelque chose – de ça elle n’en doutait pas une seconde. Elle avait vu juste en supposant au hasard que sa fille s’en veuille d’avoir fait quelque chose. D’avoir fait quelque chose qu’elle pensait assez grave pour décevoir sa mère. Était-ce pour avoir quitté la maison sans l’attendre ou pour avoir menti au chef de la sécurité domestique ? Elle devait en avoir le cœur net.