Il abaisse la poignée de la porte et l'ouvre, nous plongeant dans le bruit dont nous protégeait la porte auparavant. Une sorte d'instrumental à la fois pop et électronique résonnait de tous les côtés, formant presque un genre de dôme sonore au-dessus de nos têtes. Et comme si ce dôme ne suffisait pas à nous isoler de toute forme d'ambiance extérieure, une obscurité tamisée par des faisceaux lumineux rouges et verts fluo, régnait en maître dans la maison. Ou plutôt dans la pièce dans laquelle nous étions. Je ne savais pas si c'était le salon, la salle à manger ou même la salle télé. Il n'y avait ni fauteuils, ni tables à manger, ni chaises. Juste des corps, beaucoup de corps, se trémoussant au rythme de cet instrumental que je trouvais franchement horrible.
Alors c'était à ça que ça ressemblait ? Une fête de lycéen ? De la musique horrible sur laquelle «dansaient» des gens qui n'y comprenaient justement rien à ladite musique - IL N'Y AVAIT MÊME PAS DE PAROLES - dans un brouhaha de lumière assassine pour les rétines ?
Si c'était le cas, je ne regrettais définitivement pas d'avoir passé ces seize années de ma vie sans y avoir jamais participé. C'était tout bonnement horrible ! Pour les yeux et les oreilles, je sentais déjà même une migraine envahir ma tête.
Je me sentis tirée sur la droite par Yaël que j'avais complètement oublié, vers ce qui ressemblait à un escalier. Nous le contournons pour passer en dessous sous lequel je finis par constater qu'il y a un passage. Nous l'empruntons, dépassant des rangées de portes de part et d'autres d'où résonnaient des murmures étouffés par la «musique». Nous débouchons sur un autre couloir qui donne sur deux portes respectivement à gauche et à droite. Sans hésiter, Yaël ouvre celle de gauche et nous entrons dans la pièce qui se révèle être une cuisine.
Il se dirige ensuite vers le fond de la cuisine, toujours sans aucune hésitation et ouvre une porte faite à la fois de vitre et de bois. Lorsque nous la franchissons, je suis surprise de voir que nous sommes maintenant sur une petite terrasse, hors de la maison et de tout bruit.
Je lâche la main de Yaël et claudique au centre de la terrasse pour mieux regarder. Elle était envahie par la pénombre puisque le deuxième niveau de la villa empêchait la lumière de la lune gibbeuse, d'éclairer jusque là. J'arrivais tout de même à voir contrairement à quand j'étais à l'intérieur, qu'il y avait une petite table dans un coin et trois divans disposés autour en salon.
Yaël : Ici, il y a moins de bruits et il n'y a aucun risque pour que quelqu'un d'autre y vienne.
Moi : Comment ça se fait que tu connaisses ce coin ? Tu n'as même pas hésité une seconde.
Yaël : Je suis déjà venu ici. Pour tout te dire...il fut un temps où j'avais l'habitude de venir dans cette maison.
Moi : J'avais un peu remarqué...avec ce monsieur Perkins...Il t'a reconnu. Alors tu venais chez les Ryan, avant ? Tu...vous étiez...amis ou connaissances ?
J'ose demander avec un peu d'appréhension en décidant de m'asseoir dans l'un des divans au cas où sa réponse me ferait perdre l'équilibre. Je n'avais jamais pensé depuis que je l'avais rencontré que cela puisse être possible. J'étais partie directement du principe selon lequel, puisqu'il était ami avec June, il était d'office leur ennemi à eux. Les faits ne m'avaient pas non plus prouvé le contraire. Mais maintenant...ces mêmes faits me poussaient à voir autre chose.
Yaël : Nos mères se connaissent...Elles se rencontraient fréquemment soit chez nous soit ici par le passé, du coup je venais avec elle pour l'occasion. Mon père n'autorise pas ma mère à sortir sans qu'elle soit accompagnée. Elle préfère généralement que ce soit moi.
Je comprenais mieux...Et j'étais aussi soulagée. Non pas que je commençais à me méfier. Je savais pour sûr, que je pouvais faire confiance à Yaël. Mais j'étais tout de même rassurée de savoir qu'ils n'avaient pas été amis, eux et lui.
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2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.
General FictionArchitecture de luxe, partenariat avec les universités de la IVY league et classement parmi les meilleurs lycées de l'État, Rost High School a tout de l'école de rêve. Jusqu'à ce que vous y entriez...
