2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.

22-Chez moi

Point De Vue de Chelsea

Nerveuse, je surveillais depuis le balcon de ma chambre, la cour de la maison en espérant voir la voiture de maman franchir le portail. Vu que ma séance avec Allison Paris s’était terminée plus tôt que prévue, j’avais dû appeler monsieur Marshall – notre deuxième chauffeur – pour qu’il vienne me récupérer comme maman me l’avait recommandé. J’étais tellement impatiente de lui raconter comment la séance s’était déroulée mais j’ai été déçue de voir en arrivant à la maison, qu’elle n’était pas encore rentrée. Je me suis dit alors que Brandstone était certainement plus éloignée de Yard que ce que je pensais et qu’elle mettrait par conséquent plus de temps à rentrer. Le problème, c’est que le temps était passé. Encore et encore jusqu’à ce qu’il soit à présent seize heures et que la déception de ne pas la voir laisse place à la nervosité de ne pas la voir.

Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas encore là ? Est-ce qu’elle avait eu un problème sur la route ? À moins que ce soit au lycée qu’il y ait eu problème ? Je n’avais aucun moyen de le savoir.

Je regardai désespérément mon téléphone que j’avais délaissé dans le transat en repensant aux douze appels que je lui avais laissé sans qu’elle ne décroche à un seul d’entre eux. Est-ce que je devrais retenter pour la treizième fois ? Peut-être que ce sera la bonne ? Comme on dit, jamais douze sans treize, non ?

Personne dit ça…

Ah…

Bon bah tant pis. Je tente quand même. J’amorce un pas vers le transat quand un bruit de klaxon attire mon attention. Je tourne la tête vers la cour et vois le portail s’ouvrir  sur la Mercedes de maman. Monsieur Milton étant l’auteur du bruit de klaxon, ça ne peut être alors que monsieur Marshall dans la cabine de sécurité. Sans perdre de temps, je quitte le balcon pour retourner à l’intérieur de ma chambre et en sortir. J’arrive au bas des escaliers juste au moment où elle referme la porte de la maison.

Moi : Maman enfin tu rentres ! Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu mettes autant de temps ? Au début je me suis dit que c’était à cause de la distance mais après j’ai commencé à paniquer et je t’ai appelé mais tu décrochais pas et là j’ai vraiment commencé à paniquer. J’allais même t’appeler pour la treizième fois quand t’es enfin arrivée. Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tu-…

Ma mère : Princesse…est-ce que tu veux bien respirer un peu et me laisser aussi respirer ?

Me coupa-t-elle doucement, les yeux tout de même ronds de stupéfaction devant l’avalanche de mots que je venais de déverser sur elle. Je me pinçai les lèvres, gênée de réaliser qu’effectivement je ne la laissais pas respirer alors qu’elle venait à peine d’entrer. Ce n’était pas vraiment un problème que moi je ne prenne pas la peine de respirer. Je m’étais suffisamment reposée mais elle rentrait tout de même d’un voyage – si on pouvait appeler ça comme ça – et même si j’étais inquiète je ne pouvais pas lui tomber dessus comme ça.

Moi : Désolée…

Ma mère : Ce n’est rien. Je comprends…C’est moi qui suis désolée de t’avoir inquiétée. J’aurais dû décrocher tes appels mais…j’ai été un peu occupée et je…je me suis dit que je te parlerais une fois que je serais à la maison parce que je n’aurais pas voulu qu’on ait cette discussion au téléphone.

Expliqua-t-elle en quittant le pas de la porte pour s’avancer vers moi. L’expression qu’elle arborait ne me plaisait pas du tout. Et puis…

Moi : Quelle discussion ?

Demandai-je méfiante.

Ma mère : La discussion que nous aurons une fois que tu auras déjeuné. Martha m’a dit que tu étais tellement inquiète que tu n’as pas pris le temps de manger.