38-Phobie ou folie?

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Je suffoque ! Je SUFFOQUE ! JE SUFFOQUE ! AIDEZ-MOI ! Aidez…Que quelqu’un m’aide…s’il vous plaît…je vous en prie…je vous en supplie…n’importe qui mais…aidez-moi…

Aidez-moi…
Aidez-moi…
Aidez-moi…
Aidez-moi…
Aidez…
Aidez-moi…

«Chelsea…»

Aidez-moi…

«Chelsea…»

Aidez-moi…


!?:Chelsea !


Un souffle brusque, s’échappa de mes lèvres.
Quelqu’un…
Quelqu’un…venait de me parler…
Quelqu’un venait de m’appeler…au milieu du bruit…
Du bruit ?
Mais quel bruit ?
Je n’entendais plus rien…
Depuis…depuis…je ne savais même plus combien de minutes…
J’avais perdu la notion du temps…
J’avais perdu la tête…
Perdu le sens de la gravité…
Perdu le sens de la réalité…
J’avais perdu tout…
Surtout…j’avais perdu…moi.
Je m’étais perdue.
Qui me cherchait ?
Avec cette voix ?
Qui me cherchait à travers ce brouillard dans ma tête ?
Qui ?
Je me sentis ouvrir les yeux, pour le chercher moi aussi mais je n’y vis rien.
Le brouillard n’était pas que dans ma tête.
Il était aussi devant mes yeux.
Qui ?


!?:Rory…


Rory ?


Un deuxième souffle, aussi brusque que le premier, m’échappa. Il monta vers mes yeux, comme une vapeur, et chassa le brouillard autour. Mes yeux retrouvèrent la vue et se perdirent à nouveau mais dans un puits de pierres bleues coulées au fond de l’océan.
Du lapis lazuli…dans du bleu marine.


Yaël…
Yaël !


Moi : Yaël !


Coassai-je, la gorge irritée.


Yaël : Je suis là…


Devant moi…
Je ne cherchai pas à savoir comment. Je lui tombai dans les bras et me moulai contre lui alors qu’il m’entoura des siens. Je fermai les yeux, assaillie par son parfum si doux. Les perles coulèrent de mes paupières closes. Elles n’étaient pas lourdes comme les précédentes…comme l’angoisse…
Elles étaient légères…Elles étaient le soulagement.


Yaël : Je suis là…


Murmura-t-il encore…aussi doux que son parfum. Les larmes perlèrent un peu plus sous l’effet de cette douceur. Elles glissèrent le long de mes joues pour s’échouer sur le coton du bas de la chemise de Yaël. Le bleu nuit du vêtement devint un peu plus sombre sous l’effet de l’humidité et je regardai ce changement anodin avec une fascination presque enfantine. Je n’y pouvais rien. C’était mon cerveau. J’avais l’impression qu’il avait besoin de se focaliser sur le moindre petit détail banal pour trouver la normalité qui réinstallerait le calme dans ma tête. Je n’allais pas l’en empêcher. J’avais besoin de ce calme.


Comme si l’univers n’était pas d’accord avec mon besoin , la sirène résonna pernicieusement au-dessus de ma tête. Elle avait vraiment le chic pour noyer l’ambiance décidément. Quelle heure était-il pour qu’elle sonne ? Je n’avais toujours pas retrouvé la notion du temps mais j’avais retrouvé la clarté de mes souvenirs, et dans mes souvenirs, je me dépêchais pour le cours de neuf heures. Est-ce que c’était la deuxième sonnerie de neuf heures? Si c’était le cas, j’aurais encore une chance de finir le cours de mathématiques. Ce serait bien. J’allais demander à Yaël.


Moi : Yaël ?


Je grimaçai en sentant encore l’irritation dans ma gorge. Pourquoi ? Pourquoi elle me faisait aussi mal ?


Yaël : Oui, princesse ?


Répondit-il si tendrement en me frottant délicatement le dos en prime, que j’en oubliai mes questions.


Princesse…
Il m’avait appelée princesse…


Ce n’était pas la première fois qu’on m’appelait comme ça. Maman le faisait presque tout le temps…mais elle ne me l’avait encore jamais dit dans ce genre de moment. D’ailleurs, ce genre de moment n’était jamais vraiment arrivé devant elle pour qu’elle ait eu l’occasion de le faire. J’espérais que ça n’ait jamais à se produire. Je ne suis pas certaine qu’elle s’en remettrait si elle voyait à quoi je ressemblais quand j’étais en proie à mes crises les plus violentes.


Yaël : Hey…quelque chose ne va pas ?


Interrogea-t-il en me repoussant légèrement, les mains autour de mes épaules pour mieux me voir. Ses sourcils se froncèrent et il serra la mâchoire de mécontentement. Qu’est-ce qu’il voyait sur mon visage pour avoir une expression pareille alors que je voulais juste lui demander l’heure ?


2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant