2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.

45- Comme un mur

Je déteste ce bureau...

!?: Mademoiselle Stone ?

Je déteste ce bureau...

!?: Mademoiselle Stone ?!

Je...déteste...tellement...ce...bureau...

!?: Mademoiselle Stone où avez-vous donc l'esprit ?!

Tonna la voix, finalement plus fort que ma propre voix dans ma tête. Comme pour me forcer à sortir et revenir vers elle, pour qu'elle puisse mieux me torturer. Parce que c'était pour ça qu'elle m'avait convoquée. Pour m'acculer, m'accuser et me punir en sachant parfaitement que je n'avais rien fait de mal. C'était injuste. Tellement injuste. Et elle le savait parfaitement. Comment est-ce qu'elle pouvait continuer d'agir comme ça alors qu'elle savait que c'était injuste ? Comment elle arrivait même à faire comme si de rien était sans aucun remord ?
Je sortis de mes pensées volontairement pour la fixer et voir son masque. Ce masque derrière lequel elle arrivait si bien à se cacher pour me faire du mal aussi facilement.

- Vous semblez être revenue à vous. Eh bien ce n'est pas trop tôt. Savez-vous pourquoi je vous ai fait appeler ?

Demanda-t-elle en joignant les mains d'un air soucieux sur la table. Faussement soucieux. Avant, j'y aurais cru. Maintenant que je savais qu'elle était de mèche, je voyais mieux la comédie qu'elle jouait. Une comédie qu'elle voulait sûrement que je joue. Est-ce que j'avais le choix de refuser ?

-: Non...madame la Proviseure. Je ne sais pas...

Ma voix était sortie plus amère que je m'y attendais. À croire que ce que je ressentais pour elle était plus fort que la peur que je ressentais toujours à l'idée de mentir. Elle le remarqua et haussa légèrement les sourcils. Comme si ça l'étonnait. À quoi est-ce qu'elle s'attendait ? À un grand sourire après tout ce qu'elle avait fait ?

- Bien...Je vous ai fait appeler parce que je voudrais vous faire part de la version de monsieur Ryan. Monsieur East m'a en effet fait part de l'information selon laquelle des rumeurs vous accuseraient d'avoir volé un chèque chez les Ryan. Vu l'ampleur de l'accusation, il était nécessaire de se baser sur la version des parties concernées plutôt que sur des rumeurs. Par conséquent, j'ai convoqué monsieur Ryan à mon bureau hier pour entendre sa version des faits. Aujourd'hui c'est la vôtre que je veux entendre.

Yaël m'avait dit que c'est ce qui se passerait. Il m'avait dit que madame Shumway ferait convoquer Angel pour avoir une version officielle de l'histoire. Il m'avait aussi prévenue qu'il y aurait des chances qu'elle me fasse convoquer moi aussi. Des chances minimes mais des chances quand même. Moi je n'y avais pas cru. Je pensais tellement avoir compris comment fonctionnait cette proviseure. Je pensais qu'elle sauterait sur la version d'Angel sans même prendre la peine de m'écouter. Mais il m'avait dit qu'il y avait des possibilités que ça se passe autrement. En conséquence, il m'avait expliqué exactement ce que je devrais faire dans ce cas. Malheureusement, le fait de le savoir ne rendait pas moins désagréable la sensation de me retrouver encore au milieu de cette atmosphère de bois de santal, de rose et d'hypocrisie.

Je détestais tellement ce bureau...

-: Vous voulez entendre ma version des faits ?

Demandai-je en essayant de calmer ma jambe droite qui tapait contre le pied de la chaise à cause du stress.

- C'est exact.