2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.

48-L'accusé

Il ne décroche pas...
Il ne décroche toujours pas !
Même aujourd'hui...
Cette fois, j'en suis sûre, ce n'est pas normal !
Hier au moins, il aurait pu ne pas avoir décroché mes appels à cause du sommeil...
Mais pas aujourd'hui.
Aujourd'hui, il devrait déjà être debout et en route pour venir au lycée !
Alors pourquoi est-ce qu'il ne décroche pas ?! Est-ce qu'il lui est arrivé quelque chose ?
Est-ce que ça a quelque chose à voir avec ce...ce code rouge ?
Mon Dieu j'espère que non...
Et si c'est le cas, j'espère que c'est rien de grave...
Mais qu'est-ce que je raconte ? Évidemment que c'est sûrement grave s'il en vient à ne même pas décrocher son téléphone...
Alors quoi ? Oh mon Dieu je ne sais même plus quelle prière faire !
Ou...ou...oui, même si c'est grave, je prie que ce soit pas trop trop grave !
Oui...oui c'est ça.

!?: Mademoiselle ? Nous sommes arrivés, annonça monsieur Marshall derrière le volant, me sortant de mes pensées.

Je regardai à travers la vitre, hébétée, pour voir effectivement la magnifique façade vitrée de cette horrible école. Je retins une grimace de dégoût et ouvris la portière. Je sortis ensuite en tirant mon sac derrière moi, un "faible merci" aux lèvres à Monsieur Marshall. J'avais été tellement occupée à imaginer mille et un scénarios, que je n'avais même pas mis ma ceinture.
Quand je disais que cette fichue manie allait me créer des problèmes un jour ! Voilà que ça me rendait maintenant suicidaire ! Heureusement que monsieur Marshall avait-...

!?: Mademoiselle Stone ?!

—: Hein ?

Je tournai la tête, interloquée et me sentis tellement soulagée en le voyant.

—: Hadley ! Oh mon Dieu, vous êtes là ! Vous n'imaginez pas comme je suis contente de vous voir ! Débitai-je en quittant le côté gauche du parking pour me diriger vers le côté droit.

L'Audi était garée là-bas, non loin de la limite entre la fin du parking et la rangée d'arbres qui bordait la clôture de l'école. Arrêté devant la portière arrière, il me fixait de loin, le visage neutre. Si je n'étais pas maintenant habituée à cet air-là et que je ne le connaissais pas, je l'aurais pris pour un agent du FBI venu m'arrêter.

Oui je sais...j'ai une imagination débordante mais ce n'est pas.du.tout le plus important là maintenant !

—: Hadley, par pitié, dites-moi que Yaël est avec vous ! Il va bien ? J'essaie de l'appeler depuis tout à l'heure, depuis hier même, mais il ne décroche pas !

— Soyez rassurée, mademoiselle. Monsieur East va parfaitement bien. Il m'a chargé de vous remettre ceci.

Il se retourna pour ouvrir la portière. Il la referma rapidement en ressortant avec...un sac en tétra pack. Je reconnus bien vite le logo en "L" italique. Comme hier, ma gorge se noua d'émotion.

Il n'avait pas oublié... Si il a eu le temps d'en prendre, ça veut dire qu'il ne lui est rien arrivé... Il va bien...

Y penser me rendit moins lourde. Un peu plus détendue, j'acceptai le sac avec gratitude.

—: Merci beaucoup, Hadley.

— Je vous en prie, mademoiselle Stone.

—: Mais...où est-ce qu'il est ? Est-ce qu'il est entré dans l'école ?

— Oui, mademoiselle. Monsieur m'a ordonné, par ailleurs, de vous faire savoir que vous pourriez le trouver dans le gymnase.

Le gymnase ? Mais pourquoi ? On n'a pas cours de sport aujourd'hui...

—: Il ne vous a pas dit pourquoi ?

— Non, mademoiselle.

—: Ah...euh d'accord. Pas de problème. Merci, Hadley.