— Nous sommes réunis aujourd'hui pour traduire...sous code rouge, conformément à l'article quarante-deux du Code de la Régence et ce, devant tous, principaux et vice-principaux, Dominions et Subalternes, Neutres et Souffre-douleurs, le régent...Angel Emory Ryan.
À partir de là, le temps sembla se suspendre. Les murmures cessèrent pour de bon, noyant ainsi le gymnase dans un silence lourd et pesant. Je pus littéralement entendre mon cœur battre dans ma poitrine et un souffle résonner bruyamment en fond. Un souffle qui se transforma peu à peu en un rire nerveux au point de percer le silence. C’est là que je réalisai que ce n’était pas le mien. C’était celui d’Angel.
— Moi qui pensais que Collins avait un humour à chier, je dois reconnaître que tu le surpasses aujourd’hui, petite sœur. Oser me faire une blague pareille… Il fallait vraiment la sortir celle-là, rit-il avant de secouer la tête, hilare.
Il ignora ensuite royalement Yaël en passant devant lui pour atteindre la première rangée de l’arc. L’un des six bureaux – celui à côté de Dawn – était vide. Lorsqu’il voulut soulever le battant de la table pour s’asseoir, sa sœur trancha net.
— Tu n’es pas autorisé à t’asseoir, accusé. Ta place est devant. Pas ici.
Elle pointa du doigt l’espace sur lequel Yaël se tenait…ou à côté. Vu qu’ils étaient de profil face à moi, je n’avais aucun moyen d’en être sûre. Quelque chose me disait, en revanche, que quelque soit l’endroit exact qu’elle avait désigné, Angel ne voudrait sûrement pas y aller. Il le confirma en rétorquant sèchement cette fois.
— Cette fois, je n’ai franchement plus envie de rire. Qu’est-ce que tu me racontes putain ? Qu’est-ce que tu fous ?!
— Ne sois pas lent à la détente, mon petit Angel. Tu peux faire mieux que ça, voyons… T’as pas encore compris que ce n’est pas une blague et que tu vas vraiment y passer ?
— Alors toi, tu ferais vraiment mieux de la fermer maintenant ! Apparemment personne n’a assez de neurones dans cette pièce pour te rappeler ta place. Mais comme toujours, c’est un plaisir pour moi ; tu n’es rien. Tu n’as pas le droit de l’ouvrir. Encore moins quand je parle à ma sœur-…
— Tu le fais ou je m’en charge, Dawn ? Répliqua simplement Yaël sans même accorder un regard à celui qu’il venait de couper.
Dawn leva des yeux brûlants vers lui, ses traits déchirés entre la colère et…une émotion qui se rapprochait beaucoup de…l’impuissance.
Je clignai des yeux pour être sûre d’avoir bien vu. Lorsque je les rouvris, son visage arborait une expression froide et ferme.
J’avais sûrement halluciné… Si ça se trouvait, tout ça n’était qu’une hallucination.
— Ton écart sera toléré cette seule et unique fois, accusé. Il n’y aura pas de seconde. Rejoins immédiatement ta place et attends que la parole te soit donné.
— Ma place ?! Ma place est ici ! Je suis le régent ! De quoi est-ce que tu parles putain de merde ?!
— Bon…nous avons perdu assez de temps comme ça, souffla Yaël d’un air ennuyé.
Il claqua ensuite sèchement des doigts et je vis, les sourcils froncés, deux élèves sortir du premier rang des gradins.
Quelqu’un étouffa un cri effrayé et je faillis croire que c’était moi tellement je ressentais la même chose.
Est-ce que ces deux types étaient vraiment des lycéens ? Plus ils s’avancèrent et plus j’en doutai. Ils étaient taillés comme s’ils portaient des armatures de football sous leurs peaux. Et à chaque pas qu’ils firent, ils me donnèrent l’impression de rétrécir comme si j’étais un nain de jardin.
Lorsqu’ils arrivèrent près de Yaël, je rentrai la tête entre mes épaules, craignant pendant une seconde qu’ils lui fassent du mal. Je soupirai heureusement en les voyant le contourner pour se diriger vers…Angel !
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2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.
General FictionArchitecture de luxe, partenariat avec les universités de la IVY league et classement parmi les meilleurs lycées de l'État, Rost High School a tout de l'école de rêve. Jusqu'à ce que vous y entriez...
