Ma tête...elle me fait mal.
Horriblement mal...
J'ai l'impression qu'elle va exploser.
Rien que parce que j'essaie d'ouvrir les yeux. Ça ne fait pas aussi mal d'habitude. Qu'est-ce qui se passe ?
Je sens mes paupières se contracter une fois, puis deux avant que la lumière n'assaille mes rétines. Mes tempes pulsent en symbiose avec elles et il me faut attendre une bonne minute avant que les pulsations et l'étourdissement ne s'arrêtent pour de bon. Je peux alors observer ce qui se passe autour de moi. Le choc me cloue lorsque je me rends compte que je suis dans une chambre d'hôpital.
Qu'est-ce que je fais dans une chambre d'hôpital ? Comment j'ai fait même pour me retrouver là ?
Je me demande d'abord, tellement je n'y comprends rien. Et puis...je me souviens. Je me souviens de moi enfermée volontairement dans l'un des placards de mon dressing. Je me souviens de moi étouffée par les quatre côtés de l'habitacle, accablée par les voix dans ma tête. Je me souviens de mes efforts désespérés pour les faire taire quitte à me cogner la tête jusqu'au sang contre le mur du fond. Après ça, je ne me souviens de rien d'autres.
Je lève la main pour tâter mon front mais à la place de la peau, je trouve le contact rêche d'un tissu. Un bandage...je dois avoir un bandage.
À quel point ça a pu être si grave pour que je finisse dans un lit d'hôpital avec un bandage ?
Ça a dû l'être assez si maman en est arrivée à opter pour l'hospitalisation.
Maman...
J'ai un pincement au cœur en pensant à elle. Ça ne m'a pas suffi visiblement de la honnir devant cette hypocrite de madame Shumway. Il a fallu qu'en plus, je l'oblige à mettre les pieds dans un hôpital. Elle qui déteste tellement ça. Elle n'a décidément pas tiré le bon numéro en ayant une fille comme moi. Bonne que pour créer des problèmes.
Pitoyable...
Comme si elle avait senti que je pensais à elle, la porte de la chambre s'ouvrit sur elle. Elle afficha un air soulagé en voyant que j'étais réveillée, augmentant ma culpabilité sans même le savoir. Je la regardai se rapprocher de moi avec appréhension.
Elle n'avait pas dit un mot après que nous soyons rentrées du lycée. Elle s'était contentée de monter dans sa chambre après m'avoir lancé un regard désolé. Ce serait donc la première fois depuis lors qu'elle me parlerait - à supposer qu'elle le fasse. Qu'allait-elle me dire dans ce cas ? J'avais tellement peur...
Ma mère : Comment tu te sens ma princesse ?
Je fus prise au dépourvu. «Princesse»...elle m'a appelé princesse. Pis, elle vient de me demander comment j'allais. Pour de vrai...C'est ce qu'elle veut savoir. Elle s'inquiète pour moi. Malgré tout ?
Ma mère : Tu n'arrives pas à parler ? Tu as la gorge sèche ? Tu veux que je te fasse apporter un verre d'eau ?
S'inquiéta-t-elle encore en interprétant mal mon silence.
Moi : N-non...je...je n'ai pas soif maman. J'ai juste un peu mal à la tête.
Ma mère : C'est normal...le médecin a dit que ça finirait par s'estomper au bout de quatre jours si tu prenais correctement les analgésiques qu'il a prescrit.
Moi : D'accord...
Répondis-je sans pouvoir la regarder dans les yeux. J'étais tellement mal...
Ma mère : Selon lui...il s'en est fallu de peu pour qu'il y ait traumatisme crânien. Si je...si je ne t'avais pas tr-...si tu ne t'étais pas évanouie avant...les dommages auraient pu être plus graves.
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2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.
Ficção GeralArchitecture de luxe, partenariat avec les universités de la IVY league et classement parmi les meilleurs lycées de l'État, Rost High School a tout de l'école de rêve. Jusqu'à ce que vous y entriez...
