Je les regardai s’échouer tristement sur le parquet en me demandant si je rêvais. Les larmes dégringolèrent ensuite sur mes joues pour les rejoindre.
Des morceaux…des morceaux de papier. C’était tout ce qui restait de la preuve, la seule preuve de mon innocence.
—: Qu’est-ce que tu as fait… Murmurai-je d’une voix brisée.
C’est Yaël qui me répondit.
— Ce que font les coupables. Comme je m’y attendais…
Quoi ?
Je le regardai sortir une deuxième feuille de l’enveloppe, identique à la première. Mes lèvres s’entrouvrirent immédiatement.
— Tu ne pensais quand même pas que je t’aurais donné cette feuille sans prévoir un double. C’est toi qui commet les erreurs de débutant, imbécile. Pas moi.
— Enfoiré…, jura-t-il en perdant son sourire.
Son insupportable air décontracté se changea soudainement en tension et sa mâchoire se serra. Il commençait à montrer son vrai visage.
— En tout cas merci d’avoir creusé ta tombe devant tout le monde. À mon tour de refermer le trou…sur toi.
J’essuyai immédiatement mes larmes avec ma paume. Je les transformerais en sable dans ma tête pour aider Yaël. Il leva la feuille pour la montrer aux élèves dans le gradins et déclarer.
— Cette feuille est le résultat d’un test d’authentification. Le chèque a effectivement été retrouvé dans le sac de Chelsea Stone. Il était déjà rempli, signé et prêt à être encaissé. Il ne manquait plus qu’à mettre quelques millions de dollars dessus et le tour serait joué. Le petit problème…c’est que la signature…est fausse.
La révélation envoya une onde de choc dans toute la salle. Elle me traversa pourtant sans même me toucher. Yaël et moi, avions pensé à cette hypothèse. Je comprenais donc qu’il avait pu la vérifier, sûrement grâce à son père.
— Évidemment, ça n’aurait pas dû être le cas vu que le chèque est censé provenir de la maison du propriétaire. Est-ce qu’il aurait faussé sa signature lui-même ?
— Qui dit que ce n’est pas elle ?
— Tu veux tellement sauver ta peau que tu en deviens stupide ? Comment Chelsea pourrait imiter la signature de ton père alors qu’elle ne le connait même pas ? Toi par contre oui.
— Qu’est-ce que t’insinues, espèce de minable ?
— J’affirme que tu as falsifié la signature de ton père. J’affirme que tu as volé ce chèque dans son chéquier. J’affirme que tu as fait croire à Chelsea que tu allais abuser d’elle. Juste pour détourner son attention et mettre le chèque dans son sac. Rien que pour ça, je confirme que t’es la pire ordure qui ait jamais existé dans ce bahut.
— Et tout ça c’était dans le test d’authentification je suppose. C’est grâce à ce papier que tu « affirmes » que je lui ai fait croire que j’allais la violer ? Wow…impressionnant…
— Tu ne tromperas personne cette fois avec ton ironie.
— En attendant, qu’est-ce qui prouve que c’est pas toi qui essaie de nous tromper ? Ouais, qu’est-ce qui prouve que tu n’as pas trafiqué ce test toi-même juste pour innocenter ta petite protégée ?
— Je savais tellement que tu dirais ça que j’ai demandé une validation officielle hier soir. Devine à qui ? Je te le donne en mille.
Yaël laissa volontairement un petit silence planer, après sa phrase. Un silence pendant lequel Angel se tendit encore plus.
— Le shérif lui-même.
Le père de Calann…
Cette fois, Angel ne trouverait rien à redire. S’il essayait de remettre en cause la sincérité du shérif, il attaquerait indirectement Calann, son meilleur ami. Même pour lui…ce serait beaucoup trop bas. S’il tenait compte de ça, alors il saurait que c’était fini. Il n’avait plus d’autre choix que de dire la vérité.
Je regardai autour de nous et vis que tous les autres avaient les yeux fixés sur nous, ou plutôt sur lui.
Bizarrement, je ne ressentis rien. Pas de nausée, pas de fourmillements, pas de vertiges, pas de voix dans ma tête. Pourtant, je ne ressentais plus de colère. C’était devenu autre chose sur laquelle je n’arrivais pas à mettre un nom. Peut-être l’attente avant la libération. En tout cas, ça m’anesthésiait autant que la colère et j’aimais bien.
— Rends-toi à l’évidence. Le seul trafiqueur dans cette histoire c’est toi. Alors avoue-le une bonne fois pour toutes et arrête de nous faire perdre du temps, asséna finalement Yaël.
Les yeux bleus d’Angel passèrent d’azur à acier. Les traits de son visage étaient devenus tout aussi durs. Seule sa respiration montrait qu’il n’était pas devenu une statue de marbre. Elle était hachée en courtes expirations. Comme s’il était littéralement en apnée. Mais ce n’était pas de l’air qu’il retenait dans ses poumons. C’était la vérité. J’espérais qu’elle le brûle pour qu’il soit obligé de la cracher. Parce que malgré le fait qu’il n’avait plus d’échappatoires, il refusait de la laisser sortir.
— Dis la vérité, Angel Ryan.
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2RHS ZONE Tome 1: Quand le lycée devient une arène.
Художественная прозаArchitecture de luxe, partenariat avec les universités de la IVY league et classement parmi les meilleurs lycées de l'État, Rost High School a tout de l'école de rêve. Jusqu'à ce que vous y entriez...
